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Sans-toit et hébergement d’urgence


Le 3ème, comme d’autres arrondissements et d’autres communes de la Métropole, est confronté à la grande précarité avec de nombreuses personnes qui dorment dehors.

Depuis cet été, le parc Jugan est, à ce titre, devenu un refuge. En tant que Maire, je suis interpellé sur de multiples aspects par les riverains, les associations ou encore les services de la Ville. Les réclamations s’articulent autour de grands items : occupation du parc et hygiène, tranquillité, humanisme et action sociale. Voir des personnes et des enfants dormir dehors m’est intolérable et je crois que nous devons leur tendre la main.

Grâce aux services de la Préfecture, grâce à l’action inlassable de l’Adjointe au Maire de Lyon, Zorah AIT-MATEN, grâce aux associations et de la Maison de la Veille Sociale, certaines personnes et certaines familles ont pu trouver des solutions. Malheureusement, lorsque certaines situations sont réglées, d’autres arrivent presque simultanément. La semaine dernière, des dizaines de tentes étaient comptabilisées.

Mercredi dernier, je disais dans mon discours de vœux que je souhaitais, et en particulier dans une situation de grand froid, que l’on puisse trouver une solution. Et ce, sans angélisme. Je suis heureux que cet appel ait été entendu par Gérard COLLOMB.
Je dois dire que je suis satisfait de voir qu’après plusieurs mois, le parc Jugan retrouve aujourd’hui son usage : un espace vert qui profite à tous.

Hier, le Préfet et le Maire de Lyon ont décidé l’ouverture d’un 2ème gymnase pour accueillir les sans-toits. Et dès hier soir, les occupants du parc ont donc été accompagnés vers cet hébergement d’urgence. Le parc a été dans la foulée gardienné et il sera nettoyé dans les jours qui viennent.
Vous trouverez, ci-dessous, l’intervention que Gérard COLLOMB a faite, à ce propos, hier soir en Conseil municipal. Entre réalisme et humanisme, il répond à cette question qui, je le redis, nous concerne tous.

Si vous ne souhaitez pas écouter l’ensemble du Conseil, sachez que son intervention débute à 2:54:38 :

Commentaires

Commentaire de membre collectif Jamais Sans Toit
Date: 17 janvier 2017, 21:49

Bonjour,

Scandalisé par cette communication qui qualifie l’action de G. Collomb de réalisme et d’humanisme, en parlant du traitement des personnes du parc Jugan. Oui ses personnes sont enfin mises à l’abri, par contre l’ensemble de leurs affaires (tentes, couvertures, habits chauds, mais aussi jouets d’enfants!) ont été jetés à la déchetterie. En tout, cela représentait 15m3, chiffre donné par la police. C’est ce que vous (M. Phillip) vous appelez le nettoyage du parc Jugan.

Pour rappel, il y a 10 jours M. Collomb (ou la préfecture, chacun se renvoyant la responsabilité) refusait l’ouverture d’un nouveau gymnase. C’est ce que vous appelez réalisme et humanisme!

Membre du collectif Jamais Sans Toit (collectif regroupant des membres des communautés éducatives de collèges et écoles de l’agglomération lyonnaise), nous demandons depuis 3 ans que la loi soit appliquée, en effet ll’article 3452-2 du Code de l’Action sociale et des familles, qui a force de loi stipule : «Toute personne en situation de détresse a accès, sans aucune condition de régularité de situation, à tout moment à un hébergement d’urgence.»
En tant qu’enseignant, il n’est pas possible d’accueillir des enfants en classe chaque matin en leur demandant d’avoir fait leurs devoirs, alors qu’ils ont passé la nuit dehors. Le réalisme et l’humanisme serait que l’ensemble des acteurs (préfecture, commune, métropole) se réunissent afin de trouver des solutions à ces quelques familles (tout au plus 3000 à 4000 personnes sur l’agglomération). Solutions qui par ailleurs existent, de nombreux batiments sont vides, et pour certains d’entre eux chauffés (pour ne citer qu’eux logements de fonction de l’ancien collège Jean Vilar, logements de fonction de l’ancien collège Maurice Sève, ancienne école des beaux arts de Lyon). Sur le 3ème arrondissement, comme partout sur l’agglomération, il est certain que des locaux sont vides.

Un membre du collectif Jamais Sans Toit

Commentaire de LAFORCE
Date: 17 janvier 2017, 22:02

Je me réjouis que ces familles aient trouvé pour quelques jours un abri. Et que certaines aient été logées à l’hôtel plus durablement. Mais lorsque les températures remonteront au dessus de zéro, les familles qui sont au gymnase, où iront-elles? Dans la rue encore, et il leur faudra essayer de retrouver quelques affaires puisque “le parc sera nettoyé” signifie que toutes leurs affaires sont dans les bennes de la déchetterie. Nous leur avons acheté ces tentes que vous avez jeté, avec des sous collectés par de amis, anonymes, patents d’élèves, voisins, tous sensibles à la situation des ces gens que personne ne veut. Nous avons donné des habits, des couvertures. Nous avons acheté des duvets aussi, offert des jouets aux enfants. Vous avez tout jeté, tout. Même les trotinettes et les vélos des gosses. Nous ne pouvons pas nous l’expliquer…
Je ne comprends pas comment vous pouvez à la fois faire preuve d’humanité dans vos paroles et participer à la mise à la benne de toutes les affaires de ces gens… Le monde ne va pas bien.

Commentaire de gal
Date: 17 janvier 2017, 22:42

Mr Philip,
C’est au nom du collectif des parents d’élève de l’école Antoine Charial dont je suis membre, que je vous soumets notre indignation, notre colère et profonde tristesse quant au sort qui a été réservé aux affaires des familles sans abri du parc Jugan. Depuis des mois , notre collectif parmi tant d’autres , des associations, des riverains soutenons comme nous pouvons ces familles, en leur fournissant des tentes, des couvertures, des habits chauds pour les enfants et les adultes , des jouets distribués à noël…. Juste de quoi contribuer à les maintenir en vie! Bien heureusement qu’ils sont pour la plupart à l’abri dans les gymnases depuis hier pour les nuits glaciales à venir , mais lorsqu’ils sortiront , ils n’auront plus rien!!! La mairie de Lyon estime t-elle donc qu’il est tolérable que sous des températures redevenues positives, des familles, des personnes seules, sans rien, sans couverture, sans petite tente comme abri, sans vêtements chauds puissent dormir dehors ! A leur RIEN , la ville de Lyon a encore su soustraire de la matière.
Ce qui a été jeté à la déchetterie ce matin sans aucune concertation avec nos associations, sachez nous avions mis des mois à le rassembler.
Nous voyons donc que l’appel des riverains pour l’expulsion des étrangers du parc Jugan, étrangers qui feraient baisser le prix de l’immobilier du quartier, étrangers potentiellement contagieux et polluant la visibilité des espaces verts, fut plus percutant à vos oreilles que notre appel à respecter leur droit, leur dignité.
En les privant de leurs affaires, vous les privez de leur dignité.
A moins que vous puissiez nous affirmer qu’une solution de relogement sera effective dès la sortie du gymnase?
Sachez que nous aurions souhaité être contactés tout simplement, Monsieur, car vous avez nos coordonnées, les élus connaissent bien les actions de nos collectifs et associations menées dans ce parc. Un simple coup de fil et nous aurions pu stocker des affaires qu’on leur aurait remis à leur sortie du gymnase.
Vous n’avez même pas laissé une couverture pour les couvrir.

Dans l ‘attente d’une explication, Mr Philip , nous vous prions d’agréer nos salutations distinguées.

Alexandra Gal pour le collectif Antoine Charial

Commentaire de Solidarité avec les sans toits
Date: 17 janvier 2017, 23:56

A bas la censure et vos mensonges. Grâce à vous, je ne voterai plus jamais PS

Commentaire de thomas
Date: 18 janvier 2017, 13:25

Monsieur ,
Je prend note que vous étes “satisfait de voir que le parc Jugan retrouve aujourd’hui son usage :un espace vert qui profite à tous ”
En tant que citoyenne ,je ne peux partager aucune satisfaction face à cette action ;je epux comprendre que les riverains soient excédés mais leur arguments ne tiennent pas qt à la devaluation de leur biens liés à la presence de ces abris de misère et leurs occupants :le metre carré n’a pas devalué
Ce qui est sûr reside ds le fait que les choses , les biens (couverture , jouets .. ) aussi petits soient-ils sont de leur appartenance ; cette action ainsi menée, si elle les mets à l’abri , reste une mesure provisoire à la question de leur hébergement mais reste fatale et définitive pour les objets dont ils sont privés, spoliés , volés !!!!
non décidément il faudrait bien -il n’est pas trop tard- apprendre à mettre en place des actions en partenariat avec les associations dt les membres connaissent la réalité de ses personnes qui finalement sont méprisées .

Commentaire de Dubois
Date: 18 janvier 2017, 14:51

Choqué par l’évacuation du parc Jugan et le sort réservé aux affaires personnelles des gens qui y dormaient il y a encore peu de temps, j’ai lu votre blog et j’ai attentivement écouté les propos de M. Collomb au Conseil municipal, propos que vous qualifiez d’humaniste et de réaliste. Les mots ont un sens et réaliste n’est certainement pas un terme approprié au jugement du maire selon lequel l’évacuation du parc avait pour but “d’interrompre les filières criminelles” qui favorisent l’immigration illégale. Les termes d’indécence ou de mauvaise foi me sembleraient plus appropriés pour parler de familles ou de couples dont la seule véritable activité criminelle était de demander l’asile en France. Quelle définition M. Collomb a-t-il du mot criminel au juste?
Enfin, je ne vois guère d’humanisme dans la décision de vidage du parc sans prévenir les principaux intéressés dont le peu d’affaires étaient encore sur place… Dès que les gymnases fermeront avec la remontée des températures, quelle belle démonstration d’humanisme que les tentes et les couvertures qui les protégeaient un peu du froid aient été jetés sans avertissement. Dormir dans le froid, à quelques degrés au-dessus de zéro, sans le secours de ces maigres protections, ne pose sans doute aucun problème de conscience aux dirigeants de la métropole. Mais qu’ils aient au moins la dignité de ne pas employer des mots à contre-emploi.

Commentaire de Thierry Philip
Date: 18 janvier 2017, 16:47

Je vais tâcher de répondre à ces différents commentaires en une seule fois :

Concernant d’abord, et c’est le point le plus important, les affaires qui ont été jetées.
J’ai immédiatement demandé à ce qu’on comprenne ce qui s’est passé. Je peux vous dire que cela a été géré par plusieurs services de la Ville de Lyon. Le soir, les personnes sont parties avec leurs effets personnels. Sachez également qu’une famille est revenue le lendemain matin pour prendre toutes les affaires qu’elle souhaitait récupérer. Voici les éléments précis du chef de poste de la police municipale : « Nous avons rencontré une famille qui désirait récupérer des affaires. Nous les avons invité à le faire et également, si elle ne pouvait pas tout prendre, de les laisser pliés proprement sur les bancs et de revenir par la suite. Cette famille a pu ramener un maximum d’affaires. Nous avons constaté des amas de vêtements laissés en tas dans les bosquets et en vrac au milieu de la nourriture éparpillés de partout. Le secteur étant très sale voire insalubre, le service a dû nettoyer le parc, et nous n’avons vu aucune famille se présenter pour récupérer des affaires pendant la durée du nettoyage. »
Concernant les affaires amenées au Centre de tri, les services m’ont précisé que « elles étaient parties sur la plateforme de tri avec instruction de trier d’éventuels objets récupérables. La responsable de la plateforme qui a réceptionné les déchets a expliqué qu’ils avaient l’obligation de trier les déchets par catégorie. Cependant, ses agents n’ont pu le faire au regard de l’état sanitaire (puces, urines, excréments). Elle m’a précisé que ce tri fut commencé à la main, compte tenu de la provenance et de la méticulosité nécessaire. »

Par ailleurs, et compte-tenu de l’urgence de la mise à l’abri des personnes, le dispositif d’urgence (d’abord Samu social et police, puis espaces verts et entreprise d’insertion, etc.) n’a peut-être pas géré de façon optimale la mise à l’abri des biens. J’ai écrit dès ce matin aux services concernés pour voir ce qui pourrait être amélioré à l’avenir.

Je voudrais (toujours dans un équilibre entre un discours humaniste et réaliste) à la fois remercier à nouveau les réseaux de solidarité pour leurs actions auprès des Sans-toits. Je voudrais également remercier les services qui ont tenté de gérer au mieux le parc dans un contexte difficile car eux aussi, sont quotidiennement confrontés à cette grande misère sociale. Je regrette que vous donniez une vision erronée en opposant systématiquement les actions de votre collectif (qui seraient, par nature, bonnes) aux actions des services publics (qui seraient, par nature, mauvaises).

Concernant ensuite le logement durable, les demandes sont malheureusement plus importantes que les possibilités. Les situations des personnes sont multiples et les solutions ne peuvent être envisagées qu’au regard de celles-ci. Là aussi, les services sociaux de l’Etat, des collectivités, accompagnés des associations y travaillent. Ça ne va sans doute pas assez vite. Mais oui, nous sommes dans un état de droit où des règles et des procédures existent. Il nous faut les respecter.

Enfin, pour la personne qui me parle de son vote, je souhaite répondre que mon action au quotidien en tant que Maire d’arrondissement n’est pas orientée par le vote des uns et des autres. Et heureusement ! Ce genre de remarque qui s’apparente à un genre de menace m’évoque une forme de clientélisme que je combats tous les jours. Je me permets de rajouter que l’humanisme n’est pas non plus réservé au seul Parti socialiste. Je le redis la situation des Sans-toits concerne tout le monde. Si vous relisez mon discours des vœux, vous verrez que je m’interroge tous les jours et que j’essaie simplement de faire ce que je peux entre des habitants qui ont le droit aussi au respect de leur cadre de vie et des personnes en difficulté à qui il faut tendre la main.

Commentaire de membre du collectif Jamais Sans Toit
Date: 12 février 2017, 21:03

Je souhaiterai vous interpeller au sujet du parc Jugan. En effet, vous avez répondu aux précédents mails.
Je suis scandalisé de ce qui a été fait vendredi, à savoir “virer” (et ce mot est choisi), les familles qui s’étaient installés de nouveau dans le parc après la fermeture des gymnases. En plus de virer ces familles, l’accès du parc est maintenant interdit. La ville de Lyon (la mairie centrale ou la mairie de Lyon 3?) dit que c’est pour faire des travaux de réfection des pelouses qui auraient été endommagées. J’ose espèrer que derrière cet argument, la mairie ne souhaite pas sous-entendre que ce sont les familles qui ont détériorées les pelouses, en effet elles étaient sous les pins où il n’y a pas de pelouse.
Le politique de M. Collomb est claire, rendre l’installation de réfugiés très difficile sur Lyon. Il ne souhaite que développer le côté économique de sa métropole, et les mots solidarité, accueil, entraide ne sont pas dans son vocabulaire; au risque de ne pas respecter les lois françaises, en effet l’article 3452-2 du Code de l’Action sociale et des familles, qui a force de loi stipule : «Toute personne en situation de détresse a accès, sans aucune condition de régularité de situation, à tout moment à un hébergement d’urgence.»

Un membre du collectif Jamais Sans Toit

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