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L’immunothérapie, oui ! Mais pour qui ?


Je souhaite ici relayer un message du Dr Bruno BUECHER du Service de Génétique de l’Institut Curie qui vise à alerter sur le problème criant d’accès aux molécules innovantes reconnues efficaces mais qui ne sont encore remboursées. L’institut Curie a quelques patients miraculés notamment à travers l’exemple du syndrome de Lynch.

En France, le cancer colorectal est en constante augmentation avec plus de 40.000 nouveaux cas chaque année dont 3% sont dus au syndrome de Lynch. Le Syndrome de Lynch est une prédisposition héréditaire aux cancers du côlon et  du  rectum,  de l’utérus et  plus rarement aux cancers   de  l’intestin  grêle,  des  voies excrétrices   urinaires   et  biliaires,  de l’estomac  et de l’ovaire.

Une tumeur maligne (cancer) se développe dans   un   organe par  transformation  des cellules  normales  qui  le composent. Cette transformation est le résultat d’altérations génétiques et parfois de l’exposition  à certains  facteurs « d’environnement ». La   transformation cancéreuse  d’une  cellule  est généralement associée   à  une  prolifération  accrue  et anarchique,   à   une  perte  des  fonctions physiologiques,     à    une    modification morphologique (dédifférenciation) et à une « agressivité » s’exprimant par une capacité à envahir  les  structures  de  voisinage et à quitter  l’organe  d’origine pour donner des métastases.

Il    résulte    de    cette transformation que les cellules cancéreuses sont   perçues   par   l’organisme  comme  «anormales  »  et dangereuses, de telle sorte qu’il génère une réaction immunitaire à leur encontre,  au  même titre que vis-à-vis d’un corps  étranger  ou  d’un  agent infectieux,  dans   le  but  de  s’en  «  débarrasser  ». Malheureusement,  l’efficacité de la réponse immunitaire  anti-tumorale  est  diminuée du fait de la capacité des cellules cancéreuses à  inactiver  les lymphocytes T cytotoxiques sensés  les  détruire.

Ces dernières années ont vu le développement de   l’immunothérapie, c’est à dire  de nouveaux  agents  thérapeutiques capables de restaurer   l’efficacité   de   la   réponse immunitaire    anti-tumorale. Cette approche, largement développée à l’Institut Curie est radicalement différente de la chimiothérapie classique qui vise à inhiber la  multiplication  des cellules cancéreuses et  qui  a  une  toxicité  significative.

De très nombreuses molécules d’immunothérapie sont en cours de développement ; certaines sont  déjà commercialisées  pour  le  traitement des formes avancées  de  certains  cancers.

Il apparaît que  les  tumeurs  les  plus «immunogènes  »  spontanément  sont  les plus susceptibles  de  répondre favorablement, ce qui  est  le cas de celles survenant dans le cadre  du  syndrome  de  Lynch.  Or ces traitements qui ne sont malheureusement pas  commercialisés pour le moment… et il n’est donc  possible  d’en  bénéficier que dans le cadre  d’essais thérapeutiques.

Il est donc important que tout malade atteint d’un syndrome de Lynch présentant un cancer avancé pose  la  question de la possibilité d’un   traitement   par  immunothérapie  aux  médecins   qui   le   prennent   en  charge.

Mais, au-délà, il est important  de se mobiliser pour tenter  de  faciliter l’accès à ces nouveaux  traitements      dans     ces     situations particulières  avant  qu’ils  ne soient plus largement diffusés et commercialisés.

C’est une question d’égalité aux soins et d’accès pour tous à l’innovation. C’est une question cruciale, au cœur du plan cancer. En tant que président de l’Institut Curie, je m’engage à porter cette question.

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