facebook_icon twitter_512x512 mail

Catégories

Commentaires récents

Sites Amis

Mes coups de coeur

Presse lyonnaise

Archives

Syndication

Visite à Robben Island


Pour aller du Cap jusqu’à l’île de Robben Island, nous traversons des eaux glacées, infestées de requins. Enchainés dans la cale, les prisonniers ne voyaient ni les requins, ni les baleines aperçues également, et encore moins, cette terre qui s’éloignait, bout du bout de l’Afrique. Arrivés sur l’île, je suis frappé à l’entrée du camp par ce panneau imbécile « Fiers de purger notre peine », qui rappelle l’entrée d’autres camps en Europe !
Notre guide est sympathique : c’est un  ami de lutte et de prison de Robert SOBUKWE, fondateur du Congrès Panafricain, une organisation rivale de l’ANC, plus radicale et anticommuniste. Il a été aussi le premier secrétaire général du parti après son autorisation officielle. Il nous raconte, plein de fierté, qu’il a guidé de grandes personnalités, notamment Bill Clinton et plus récemment Barak Obama. Il parle sans s’arrêter, avec passion mais sans élever la voix. Il nous parle du Mahatma Gandhi, de Martin Luther King et de Madiba, de philosophie, de réconciliation, de travailler pour pardonner et pour construire la nation chère à Mandela. Nous avançons vers les carrières à ciel ouvert et lui continue de parler.
Il nous raconte « l’université » dans ces carrières, où prisonniers noirs et gardiens blancs apprenaient de ceux qui savaient, au milieu du travail aussi épuisant qu’inutile. Il nous demande de regarder la pierre et le soleil pour comprendre pourquoi les anciens prisonniers ont tous « les yeux fatigués ». Nous nous dirigeons vers les cellules. Je pense à celle de Jean Moulin, toutes les cellules du monde doivent se ressembler ! Il parle de ceux qui n’ont jamais pu revoir la terre promise et la liberté. Sa voix devient enrouée. Il l’éclaircit pour nous remercier, nous, les occidentaux d’avoir rejeté l’apartheid.
Et aujourd’hui de venir visiter en touriste cette île du souvenir, ce qui contribue à faire vivre 120 personnes !  Sacrée rencontre, je vous assure.

cellule-de-mandela

Poster un commentaire