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La résistance au féminin


Hier soir et comme chaque année, nous commémorions la création du Conseil National de la Résistance devant la fresque de Jean Moulin, derrière l’ancienne prison Montluc.

Le décès récent d’Hélène Berthaud a été l’occasion pour moi de rappeler le rôle des femmes dans la résistance. Elles y ont joué un rôle particulièrement important représentant jusqu’à 15 à 20 % des résistants. C’est considérable : cela veut dire qu’ 1 résistant sur 5 était une femme.

Hélène Berthaud, est décédée au début du mois à l’âge de 91 ans, ici à Lyon. Elle était une grande figure de la résistance. Elle y était entrée dès 1941 dans le mouvement Combat, à l’âge de 18 ans sous le nom de « Moineau » avant de devenir agent de liaison à Lyon. Puis elle se rallia aux Forces Françaises de l’Intérieur et servit les Mouvements Unis de la Résistance jusqu’en 1944. Arrêtée en 1944 par la Gestapo, puis emprisonnée à Montuc, elle fut interrogé et brutalisée par Klaus Barbie et fut condamnée à mort sans jamais avoir parlé. Hélène Berthaud, peut-être une bonne idée de nom pour cette place…

Son destin est exemplaire mais il se mêle aussi à celui de centaines d’autres, plus ou moins connu et à qui je veux rendre hommage aujourd’hui. Ainsi peut-on citer Danielle Casanova, militante communiste et résistante, morte en déportation à Auschwitz. Elle fut responsable des Jeunesses communistes, avant de fonder l’Union des jeunes filles de France. Elle participa activement à la mise en place des Comités féminins en région parisienne.

Marie-Claude Vaillant-Couturier qui s’engagea dans la Résistance pour participer à des publications clandestines et fut pour cela déportée à Auschwitz-Birkenau via le camp d’internement de Compiègne par le convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des « 31 000 ». Un convoi singulier par sa composition puisqu’il comptait 230 femmes, résistantes, communistes, gaullistes épouses de résistants qui venaient de toute la France et étaient issues de différentes classes sociales. Ces femmes s’illustrèrent en entonnant La Marseillaise en franchissant l’entrée du camp de Birkenau. Seules 49 de ces 230 femmes revinrent des camps après-guerre.

C’est aussi Germaine Tillion dont les cendres seront transférées l’année prochaine au Panthéon, Touty Hiltermann, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Yvonne Pagniez, Denise Vernay, Anise Postel-Vinay, Jacqueline Pery d’ Alincourt, Gilberte Brossolette et tant d’autres…

Le CNR négligea de mentionner le vote des femmes dans son programme de renouveau en mars 1944. Néanmoins, c’est par l’ordonnance du 21 avril 1944, par le choix du général de Gaulle que le Comité Français de Libération Nationale donna le droit de vote aux femmes. C’était là une reconnaissance du rôle essentiel des femmes dans la Libération de la France.

L’exemple de l’engagement de ces femmes montre bien je crois la portée de la résistance en France. La résistance fut un combat, un combat concret du quotidien, sur le terrain. Un combat à mort. Mais ce combat était porté par quelque chose de plus grand que l’addition des forces qui le composait. Quelque chose de plus grand que l’idéal des communistes, de plus grand que l’idéal des socialistes ou des gaullistes.

Plus grand que l’idéal de chacun de ces courants, il y avait la volonté fondatrice d’une société qui permette à chacun de ces idéaux de coexister et de s’exprimer. Cet idéal, c’est la démocratie, et c’est pourquoi j’aime rappeler chaque année que la résistance, c’est le besoin démocratique mis en acte. C’est pour ne pas oublier cette idée forte que nous devons continuer, chaque année, à commémorer la création du CNR.

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