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Fin de vie


Mourir comment ? Choisir sa mort ? Mais comment décider ? Qui peut et doit décider ?

Ce sont sans doute les grandes questions auxquelles ont dû répondre, hier, les 17 magistrats de la plus haute hiérarchie du Conseil d’Etat mobilisée pour statuer sur le maintien ou la mort de Vincent LAMBERT.

Ce sont des questions philosophiques et sociétales, mais aussi juridiques, morales et médicales (déontologie, bioéthique, etc.). Je me les suis posées à plusieurs reprises, en tant qu’homme bien-sûr, mais aussi en tant que cancérologue. Je ne pense pas qu’il s’agit être pro ou anti euthanasie. Comme en témoigne le cas précis de Vincent LAMBERT et les nombreux débats qui y ont attrait, il n’est pas si simple d’y répondre de façon « juste », de trancher avec une argumentation définitive. J’avais déjà eu l’occasion d’évoquer ce sujet dans mon post Mourir comment ? du 28 février dernier.

Depuis, mon point de vue n’a pas vraiment changé : 1. je pense que nous nous trompons en croyant que nous sommes les maitres de notre vie. 2. je continue à penser qu’il s’agit d’une question éthique et d’une décision d’ordre médical. 3. je crois que la Loi LEONETTI peut s’appliquer au cas de Vincent LAMBERT même s’il n’est pas formellement en fin de vie. La nutrition et l’hydratation d’un malade en état végétatif sont considérées comme des soins donc elles relèvent, selon moi, de ce que la Loi appelle une « obstination déraisonnable ».

Hier, c’est donc avec satisfaction et quelque part soulagement que j’ai reçu cette décision des magistrats pour l’arrêt des soins de Vincent LAMBERT. Je pense bien sûr à sa femme, ses frères et sœurs, à ceux qui se sont battus pour cette décision.

Aujourd’hui, pourtant, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qu’avait d’ores et déjà saisie les parents de Vincent LAMBERT avant même  que le Conseil d’Etat n’ait rendu son avis, a suspendu la décision du Conseil d’Etat et a demandé en urgence le maintien en vie.

Le feuilleton et je dirai même l’acharnement judiciaire continue et le conflit n’est donc malheureusement pas terminé pour la famille.

Si ce débat vous intéresse, je vous encourage à lire l’excellent papier « Nul n’a autorité sur la mort » de Jean-Luc MARION, philosophe, publié hier dans Le Figaro. Je partage en grande partie cette analyse.

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