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Allez voir Timbuktu


J’ai profité d’un week-end en Savoie pour aller voir Timbuktu. J’avais entendu à la radio d’excellentes critiques. Force est de constater que j’ai moi aussi été conquis par ce très beau film.

Il raconte l’arrivée des Djiadistes à Tombouctou. Images et photos du désert magnifiques, une vision puissante des hommes et des gazelles poursuivis par l’incarnation du mal mais aussi le drame de l’inculture avec l’interdiction de la musique et du sport. La partie de football sans ballon est un grand moment de cinéma.

Son héros, Kidane est un éleveur touareg qui mène une vie simple avec son troupeau, loin de la ville, avec sa femme et sa fille. Des tribunaux s’improvisent et chaque jour, des sentences absurdes et tragiques sont rendues avec des coups de fouets et des lapidations. Kidane est loin de tout cela jusqu’au jour où il tue accidentellement le pécheur qui avait tué sa vache nommé GPS !

Le film est beau, la fin, à la fois triste et émouvante. Abderrahmane SISSAKO a fait un grand film.

Cette histoire, c’est malheureusement, ce qui se passe dans certains pays africains.

A voir absolument et surtout à méditer !

Commentaires

Commentaire de MB
Date: 22 janvier 2015, 17:09

Timbuktu, effectivement film magnifique et je suis content que vous l’ayez vu et apprécié.

Pour moi qui ai marché 15 jours au Sahel du Mali avec une Fraction Touareg, c’était émouvant.
Mais quand j’y suis allé, heureusement c’était différent. L’Islam, religion et culture du pays y était simple basé sur quelques grands principes dont : la prière cinq fois par jour, un musulman qui tue n’est pas un Musulman ! Inch Allah !

La vie quotidienne est basée sur une culture d’homme du désert, sage, droit, plein de bon sens qui amème à des pratiques que certains réprouvent mais qui, bien comprises sont respectables pour la pluspart. Il y va aussi de la survie dans le désert.
Un moment poignant a été un soir, pendant le diner, un échange sur nos pratiques religieuses : nous avons le même Dieu, leurs prières ont la même structure et sont très proches de la nôtre (le Notre Père), un chrétien ne tue pas.

A partir de ce moment, chameliers, cuisiniers… sont venus manger avec nous. Leur Islam ne permet pas de manger avec un infidèle !!!
Mais depuis, incomparable avec les horreurs qui semblent avoir disparues du Nord, à part le région de Kidane, une grand famine se profile à l’horizon. Cela fait trois ans qu’il n’a pas plu. Il n’y a plus d’herbe, plus d’arbres, toutes les bêtes, ânes et chameaux sont morts.

Voici ce qu’écrit le 12 mai 2014 mon ami Jean-Luc directeur d’”Amitiés Franco Touareg” :

“Des années 1996 aux années 2010 le Mali était une de nos destinations les plus prisées. Le tourisme était devenu une activité indispensable à l’économie et au développement local. Nous avons financé la création de 7 écoles, des banques de céréales, des puits et forages dans toute la zone sahélienne au nord de Gao. Durant toutes ces années, des relations fraternelles se sont installées. Les représentants Touareg venaient chaque été, en France, à nos Assemblées Générales au mois d’Août. Ces voyages se sont arrêtés aux premiers enlèvements en 2011.

Depuis cette date, nous consacrons chaque année 20 000 € pour soutenir les écoles, les centres de santé ou des aides d’urgence sur les recettes de nos voyages et sur les dons qui nous sont fait à travers notre association humanitaire “Amitié Franco-Touareg”.

Depuis 5 mois, les réfugiés de la région qui avaient fuis durant l’invasion des salafistes, reviennent. Rien n’est prévu pour ce retour et la nourriture de base fait cruellement défaut. Les ONG ne sont pas présentes et certaines comme la Croix Rouge, ont même arrêtées toute distribution après des enlèvements.

Nous avons lancé un appel le mois dernier, auprès des adhérents de l’association AFT, qui ont été formidables de générosité, pour acheter du mil.

Aujourd’hui, les pâturages sont décimés, les animaux crèvent et les habitants sont dans une situation de quasi famine.

Nous avons récolté de quoi acheter 28 tonnes de mil mais ce n’est pas encore assez face à l’ampleur de la situation.

Un grand merci d’avance à tous ceux qui veulent nous soutenir dans cette action.

Pour info: 1 sac de 100kg de mil livré sur place coûte 18000cfa soit 27,50 €. Un sac nourrit une famille de 5 pour 40 jours.”

AFT vient d’acheter une cariole et un ane pour remplacer les porteurs d’eau, un seul puits de 80 m de profondeur sur 30 km à la ronde fournit encore de l’eau.

La situation politique et l’arrivée des Djiadistes était prévue, annoncée, la France ne pouvait ignorer.
Permettre aux gens de manger aurait éviter la tentations aux hommes de rallier les rébellions pour de l’argent pour nourrir leurs familles.

Et commentaires tout personnel, l’armée Française basée à Gao, à 1/2 heure de 4×4 des campements ne fait ou ne peut rien faire.

Je tiens ces informations de mon amis Mohamed Ahmed, Chef d’une fraction de 600 personnes et qui passe tout son temps à essayer de gérer la pénurie, maintenir les écoles et les centres de santé. Ayant refusé de fournir des hommes au Djiad, sa tête a été mise à prix et il a échapé de justesse à un attentat. Là l’armée Française l’a caché pendant 2 mois pour le protéger (il y a eu un reportage sur TF1).

Heuresement le téléphone portable fonctionne ce qui me permet d’avoir régulièrement des nouvelles.

Le film Timbukutu n’aurait probablement pas été nécessaire si les Toareg et autes tribus du désert avaient de quoi manger.
Et si la pluie ne vient pas cet été, personne ne voit de solution pérenne pour sauver une culture extraordinaire.
On va vers une famine comme en 1968-72 et celle de 2012 qui continue.

Inch Allah

Commentaire de PHILIP
Date: 25 janvier 2015, 9:49

merci de ce beau commentaire

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