facebook_icon twitter_512x512 mail

Catégories

Commentaires récents

Sites Amis

Mes coups de coeur

Presse lyonnaise

Archives

Syndication

Prélèvement d’organes, comment progresser ?


3 000 personnes seulement bénéficient d’une greffe de rein en France alors que 15 000 malades sont sur liste d’attente. Il en est de même pour les greffes de cœur et de poumon.

Le 27 avril dernier, le Conseil National de l’Ordre des médecins a refusé que les proches d’une personne, donneur potentiel, ne puissent plus s’opposer au prélèvement.

Pour rappel, c’est la Loi Caillavet de 1976 constitue la première grande loi en matière de don d’organes. Elle a consacré la présomption du consentement aux prélèvements après décès.

La loi a ensuite évolué après l’affaire d’Amiens en 1992 impliquant un multi-prélèvement sur un adolescent décédé sans que les parents ne soient informés et alors même qu’ils n’étaient nullement opposés au principe même du prélèvement. C’est alors l’arrivée de la famille dans le processus décisionnel avec deux lois de 1994 relatives, l’une « au respect du corps humain » et l’autre « au don et à l’utilisation des éléments et produits du corps humain, à l’assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal ». Il y aura ensuite la loi de 2004 « relative à la bioéthique » qui a considérablement assoupli les conditions d’accès aux organes, en vue de répondre aux besoins de la pratique.

Aujourd’hui, je comprends que l’Etat cherche à améliorer les possibilités de prélèvements compte-tenu des besoins mais je suis d’accord avec le Conseil de l’Ordre sur le fait qu’il faut demander l’avis de la famille.

On ne progressera pas en force. Pour convaincre, il faut du tact et du respect et il faut savoir en parler « à froid » pour que chacun puisse y penser. Dans le 3ème, c’est une cause qui nous est chère et nous avons d’ailleurs installé une sculpture pour sensibiliser les lyonnais à cet enjeu (cf. mon post du 27 janvier 2015).

En ce qui me concerne, j’ai dans mon portefeuille une autorisation de prélever (mais je suis un peu trop vieux !) et une autre qui demande de ne pas poursuivre la réanimation si je suis en coma prolongé.

Le don d’organes est un débat de société. Il nous faut encore progresser mais je suis persuadé que le progrès viendra de la persuasion et non de la brutalité.

Commentaires

Commentaire de COLAVOLPE
Date: 11 juin 2015, 12:58

Contrairement a ce que soutiennent les partisans de l’amendement tendant à exclure le témoignage des proches, ce n’est pas la législation actuelle qui est responsable du taux de refus à plus de 30% observé en France depuis plus de 15 ans. Il est aisé d’en faire la démonstration. L’Espagne qui applique également le consentement présumé, qui ne dispose pas d’un registre des refus et qui fait de l’entretien avec les proches l’élément essentiel du recueil de la position du défunt, affiche un taux de refus à 18%. Sans quitter la France, on constate que le taux de refus est de 40 % en Ile-de-France et de seulement 20% dans l’ouest. Pour mémoire, un taux de refus de 20% correspond au pourcentage des français opposés au don d’organes observé lors des enquêtes d’opinion. La même loi s’applique à Paris et à Nantes, la loi n’est donc pas à l’origine des refus observés à Paris ! Respecter la volonté du défunt est effectivement essentiel. La création d’un registre des personnes favorables au don parallèlement au registre des refus, comme c’est le cas en Belgique, serait de nature à rassurer ceux qui craignent que leur volonté ne soit pas respectée par leurs proches. Si la loi limite à la seule inscription sur le registre des refus (et/ou sur la carte Vitale) la possibilité d’exprimer une opposition éventuelle au don et écarte le témoignage des proches, en pratique est exclue une grande partie de nos concitoyens qui faute d’information et/ou ne maitrisant pas ce type de démarche n’ont que leurs proches pour porter témoignage de leurs volontés. Il faut impérativement que parmi les modalités d’expression du refus au don d’organes qui doivent être définis par décret figure le témoignage des proches. A ce jour rien nous l’assure.

Poster un commentaire