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« Le migrant »


Hier, aller-retour vers Andrezieux Boutheon (à proximité de Saint-Etienne) pour rejoindre 80 étudiants de Lyon, Grenoble, Clermont et Saint Etienne à l’Ecole de cancérologie Rhône-Alpes Auvergne.

Dans la voiture, j’ai écouté la radio et, entre la Grèce, le Tour de France, le vol de munition à Marseille, la journaliste répète toutes les vingt minutes « qu’un migrant est mort dans le tunnel sous la Manche ».

Comme « l’arabe » dans L’étranger d’Albert CAMUS, « le migrant » n’a pas de nom, pas d’identité. On n’apprend qu’il est passé sous le train dans lequel il voulait monter. Par contre, on ne sait pas d’où il vient, quels étaient ses espoirs, pourquoi il était là et quelles avaient été les étapes de son voyage ? Cela, je crains qu’on ne le sache vraiment jamais.

« Le migrant » était-il un homme rempli d’espoir, parti de quelque part chercher la terre promise ? « Le migrant » avait-il une famille, peut-être une femme et des enfants ? Partait-il pour une vie meilleure pour ceux qu’il aimait ?
« Le migrant » rêvait-il sur son bateau surchargé, sur les côtes où il est arrivé, dans les camions et les trains ?

J’imagine « le migrant » passer devant une mairie et qu’il a compris les mots « Liberté, égalité, fraternité » écrit sur son fronton. La liberté, il l’a prise jusqu’à mettre sa vie en jeu. L’égalité, il n’y en a pas eu pour lui. Et la fraternité ?

Pensons au moins à cet homme qui voulait vivre, comme on aurait dû lui tendre la main, cette main qui n’a pas pu s’accrocher au train.

Migrant inconnu, soldat inconnu… Le prochain de tes frères que je croiserai, je lui prendrai la main et je commencerai par lui demander son nom.

Commentaires

Commentaire de mb
Date: 13 juillet 2015, 14:10

Bravo il fallait l’ écrire.
Mais trop souvent le migrant s’ appelle clandestin ! C’ est encore pire.
Le clandestin n’est personne alors que le plus souvent il existe dans les fichiers des administrations !
C’ est un terme horrible qu’ on ne devrait plus entendre.

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