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A l’heure du Brexit


Je suis, comme vous le savez, profondément Européen. Ce résultat est à nouveau l’illustration de mes interrogations de ces dernières semaines sur la défiance générale qui traverse notre continent.

Aujourd’hui, c’est un message de tristesse et de colère face à un résultat du référendum britannique qui fragmente le royaume en deux camps.

Tristesse de voir la construction européenne régresser. Nous connaissons pour la première fois le départ d’un membre qui quitte une union fondée il y a presque 60 ans. Bien sûr, l’Europe est diverse de ses nations et les accords ne sont pas simples à trouver entre des aspirations parfois divergentes. Cependant, c’est bien ensemble que nous réussissons à l’image d’Airbus, le leader économique européen ou encore l’euro qui facilite les échanges et offre du pouvoir commercial à l’international pour nos entreprises. Les réussites de l’Union se sont banalisées et nous les oublions bien facilement.

Tristesse de voir que le référendum n’a pas été l’outil pour répondre à la bonne question. Les Britanniques ont surtout fait le choix de la défiance vis-à-vis de leurs dirigeants, de leurs inquiétudes intérieures, notamment l’immigration et son impact sociétal (travail, logement…). Non, les Britanniques ne sont pas xénophobes comme ont pu le proposer certains médias français. Non, les Britanniques ne sont pas anti-européens mais simplement en quête d’une gouvernance claire, démocratique et populaire. L’Europe fiscale, sociale et politique n’a pas du tout su prendre vie et nous le payons aujourd’hui. Par ailleurs, cela interroge la notion même de referendum qui, réalisé que trop ponctuellement, sert d’outil d’opposition à une politique générale sans répondre réellement à la question posée.

Je suis en colère face à une manipulation de la population par les partisans de la sortie. En promettant au peuple des lendemains heureux, les leaders nationalistes et conservateurs ont simplement fait fi des risques de répercussions économiques, de la perte de citoyenneté européennes pour des jeunes Britanniques qui se formaient dans toutes les universités grâce à Erasmus, des agriculteurs déjà bien délaissés par Londres qui perdent aujourd’hui les financements de la PAC… L’UE est bien plus concrète que ce qu’on a voulu en dire.

Une question me taraude ce matin : qui sera le nouveau bouc émissaire ? Ce ne sera plus la faute de l’Union Européenne. Mais alors de qui ? Des immigrés ? Des gouvernants ? Des Ecossais ou Nord-Irlandais qui s’interrogent ce matin sur leur place au cœur du Royaume plus vraiment si Uni ? En quittant l’Union, le pays a beaucoup à perdre. Peut-être bien même le ciment de fondations que l’on avait oublié dans un pays où la désindustrialisation et la fin de l’impérialisme a fait naitre de nouvelles tensions entre les différents peuples insulaires. Oui, c’était peut-être bien le sentiment européen qui permettait aux Britanniques d’être unis pour un destin commun.

Enfin, j’espère que l’Union Européenne saura s’interroger sur ce qu’elle est vraiment. Au-delà des valeurs partagées, c’est bien la question de sa politique qui est interrogée. L’Europe s’est fondée sur une construction économique tout en faisant aujourd’hui de la politique sur des bases fragiles, difficile à comprendre, avec une transparence revendiquée mais teintée d’opacité. Reformons-nous pour être à nouveau attractif, porteur de sens pour les nations européennes qui ont fait le choix de travailler ensemble. Le «nous » a plus de sens que le « je ».

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