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La parole à ….Martine Aubry


Les 65 ans de la Sécurité sociale

Il y a 65 ans, dans le prolongement du manifeste du Conseil National de la Résistance, naissait la Sécurité sociale. En organisant une prise en charge solidaire des risques de chacun - maladie, vieillesse, accidents du travail, famille - la sécurité sociale a permis de garantir à tous une protection définie selon les besoins, indépendamment des revenus. Le temps où il fallait seulement compter sur la solidarité familiale ou celle des associations caritatives était révolu.
La sécurité sociale est devenue un pilier de notre pacte républicain. Elle a représenté un progrès décisif vers l’égalité réelle.

Elle est aujourd’hui confrontée à de nouveaux défis : la transformation du monde du travail et des structures familiales, le vieillissement et les nouvelles attentes de la population, tout comme le bouleversement des pratiques médicales appellent des réponses fortes si l’on veut assurer la pérennité des solidarités.

Face à ces défis, la droite s’est engagée, de manière accélérée avec Nicolas Sarkozy, dans la remise en cause des solidarités collectives au profit des garanties individuelles : multiplication des déremboursements de l’assurance maladie, rôle et prix croissants des assurances privées, incertitude sur le financement durable des retraites favorisant la capitalisation individuelle, les exemples n’ont pas manqué ces derniers temps.

En ce jour anniversaire, le PS appelle à un sursaut républicain pour défendre ses acquis en sachant l’adapter aux évolutions de la société plutôt que d’essayer sans cesse de la réduire.

La science est-elle toujours légitime ?


Toujours dans la suite des Entretiens de valpré, voici quelques notes que j’ai prises.

Galilée a déclaré que « la science ne connait qu’une loi, la contribution scientifique ».  La première légitimité de la science, c’est la réfutabilité. C’est l’acceptation en base qu’une théorie ou une affirmation peut être contestée dès lors que cette contestation est démontrée. Lorsque la démonstration est faite, la théorie ou l’affirmation n’est plus scientifique. Newton ne peut proposer sa théorie que parce que celle de Galilée est réfutable.

A contrario, le marxisme et la psychanalyse ne sont pas des sciences parce que  ceux qui tentent la contestation (ou la réfutation) sont immédiatement taxés de contre-révolutionnaires ou de malades !

La science, c’est aussi des axiomes et des conventions. Ainsi, je ne peux pas prouver que deux droites parallèles ne se rencontrent jamais. Ou que le plus court chemin d’un point à un autre  est la ligne droite. Pourtant, le mathématicien Poincaré a su créer un modèle dans lequel deux droites parallèles se rencontrent. L’axiome peut donc lui aussi être réfuté, nous sommes bien toujours dans la science.

Toutes les questions ne sont pas réglées par la science : Dieu existe-t-il ou est-il seulement le fruit de nos peurs ? Pas de réponse irréfutable. Plus subtil, la science dépend d’hypothèses de départ. Ainsi le débat sur le réchauffement climatique. Nous discutons des conséquences sans jamais avoir discuté ou réfuté les données de départ. Qu’il ait raison ou pas, c’est le mérite de Claude Allègre de rappeler que la science moderne dépend d’hypothèses de départ qui doivent être réfutables pour être réellement scientifiques.

A défaut, c’est la diabolisation. Les manuels d’histoire en sont remplis d’exemples. La science -et les scientifiques- doivent accepter d’être remis en cause. Lorsque ce n’est pas le cas, la science sert servilement un pouvoir. Elle devient illégitime.

La science doit elle toujours faire autorité ?


C’est le thème de la table ronde que j’ai présidée ce lundi aux Entretiens de Valpré organisés par les acteurs de l’économie Rhône Alpes et par l’université catholique.

La science relève historiquement de l’activité philosophique et elle s’est structurée au fil du temps en disciplines : maths, physique, mécanique, économie, biologie, médecine, etc. Aujourd’hui, la science désigne l’ensemble organisé des connaissances structurées en théories, modèles, …

L’autorité pose problème dans toutes sortes de domaines, d’abord en politique, dans l’entreprise et dans le domaine des sciences quand on la confond avec le pouvoir. La véritable autorité est selon moi la légitimité. On obéit à une autorité alors qu’on se soumet à un pouvoir. Pourtant, les sujets d’actualité ne manquent pas de défiance en la science : il y a vingt ans, ce fut le nuage de Tchernobyl, miraculeusement arrêté à nos frontières, c’est l’épidémie de grippe H1N1, plus récemment.

Les sujets de confusion entre pouvoir, autorité et sciences touchent évidemment à l’éthique et à la déontologie du scientifique. C’est un sujet passionnant car c’est un sujet de limites, de personnes ayant « autorité », d’abus de position, de contrôle, etc…

Cherchez, vous verrez que le débat est souvent d’actualité. Aux entretiens de Valpré, il le fut !

Le CGPME au Centre anticancéreux


Rencontre étonnante au Centre Léon Bérard avec les représentants de PME et TPE réunis au sein de la CGPME. La CGPME tient une réunion tous les mois sur un lieu différent ; leurs échanges sont vraiment denses et sérieux tout en offrant aux PME TPE la possibilité de faire du caritatif (défiscalisable…).

François Turcat, le président de la CGPME est administrateur du Centre Léon Bérard. Nous n’étions pas vraiment dans le même camp aux dernières élections mais c’est un ami. Nous étions tous deux au Conseil Régional, pas vraiment des professionnels de la politique, plutôt comme deux chefs d’entreprise, toujours les pieds sur terre ! La semaine dernière, le CGPME était accueilli par le Centre Léon Bérard.

La soirée a été très intéressante : de notre côté, nous avons présenté le Centre et sa recherche, du leur, nous avons écouté les nouveaux membres, nous avons découvert le club des femmes entrepreneures.  Les entrepreneurs sont les vrais créateurs d’emplois.

Ce fut un vrai plaisir de les écouter, de mesurer leur enthousiasme et leur énergie. Et puis dans cette France individualiste, j’ai eu également la surprise d’entendre ces entrepreneurs parler de partage et de mutualisation. Autant que d’innovations !

cgpme

Vraie fierté !


Je n’ai pas pu commenter l’une des plus belles manifestations artistiques données dans le 3ème depuis bientôt 30 mois que j’en suis le maire. Avec un peu de retard, je veux vous raconter cette rencontre.

« Nous ne céderons rien, pas même notre allégresse » : phrase issue du magnifique spectacle organisée par la compagnie ACTE, dans le cadre de la Biennale et qui donne le ton. Cette compagnie, reconnue dans le monde entier, s’est installée au niveau des barres du 100 cours Lafayette, depuis six mois. Le spectacle, « Lieu d’être », créé et travaillé avec des bénévoles fait coopérer les deux barres, celle de l’ouest des propriétaires, celle de l’est, des locataires. Les deux mastodontes de pierre et de béton, servent de décor, les couleurs sont vives et à la nuit tombante, la luminosité est surprenante.

Les habitants, très impliqués,  sont devenus les architectes de la place située entre les deux barres. Renommé « la place rose », ce lieu devient un lieu d’être, de vivre ensemble, de reconnaissance des uns et des autres. Certains figurants-habitants sont sur leurs balcons à plusieurs étages, ils dansent comme des pro et chantent comme à l’opéra.

Puis les artistes prennent le relais dans des danses techniques, parfois lascives ou énergiques, qui se terminent suspendues à l’immeuble par des cordes solides en donnant l’impression de marcher le long d’un mur. Difficile de raconter avec des mots…
Ce fut absolument parfait et très encourageant : un mariage entre professionnels et bénévoles réussi, un spectacle très surprenant, des habitants qui se (re)trouvent sur une place devenue la leur. Un grand bravo à Annick Charlot et à son équipe, bravo à la biennale, bravo aux habitants de la fugitive « place rose » !

Journée très scolaire !


Comme des millions de jeunes, nous avons fait une rentrée scolaire, particulière, puisque ce matin, avec Gérard Collomb, nous inaugurions l’école Aimé Césaire.

Les enfants des 9 classes étaient là ainsi que de nombreux parents. Tous s’étaient regroupés, très sagement, un peu intimidés dans des locaux qu’ils découvraient. Il y eut les discours écoutés attentivement.  Gérard Collomb a rappelé la chance d’avoir de tels locaux et par les temps qui courent, c’est donc avec émotion que nous avons inauguré ces lieux.

Cette école  porte le nom d’Aimé Césaire qui aurait tellement de choses à dire dans cette période où certains perdent leurs repères. Oui, il fut question de tolérance, d’humanisme, d’égalité, de République. Nous avions devant nous les enfants de la France, pas celle de quelques illuminés, mais celle qui s’est construite au fil des siècles. Et j’ai ressenti encore ce matin le poids et la responsabilité des enseignants qui assument avec si peu de reconnaissance, la charge de la transmission du savoir et de nos valeurs.

Passés les discours, nous avons tous partagé un super petit déjeuner, enfants, parents, enseignants et élus. La rentrée était devenue une fête qui s’est poursuivie de manière joyeuse par la visite des locaux. Un vrai plaisir, je vous assure : des locaux lumineux, des fenêtres à hauteur des enfants et puis nous avons découvert les panneaux solaires pour fournir de l’électricité et le grand réservoir de récupération d’eau de pluie qui servira pour l’arrosage du  parc voisin.

Une vraie réussite, dont nous pouvons être fiers. Et pour finir cette journée, retour ce soir dans un autre groupe scolaire à Monchat qui dispose (enfin) de toilettes dignes de ce nom pour les enfants et pour les enseignants. Dix années d’attente pour les parents, deux ans de bagarre pour ma part. Voilà c’est fait enfin !

C’est sans doute un évènement plus modeste que celui de ce matin, mais c’est aussi cela la vraie vie !

Un souffle


Un tout petit post ce soir car ma journée a été légèrement… dingue.
Après ce 14 juillet plein de chaleurs (humaines), dure journée  avec ce matin, des réunions à Saint Etienne, à midi, à Charbonnières et cette après midi, à Grenoble !
Et dès mon retour sur Lyon, je pars avec Irène vers Orange pour écouter Norma de Bellini. Sur la route, Irène conduit et je souffle un peu en écoutant des musiques ramenées d’Afrique du Sud. Entre les chants, je donne des explications. Les bons moments du voyage me reviennent. Au fond de moi, je ne suis pas certain que mes explications soient nécessaires mais cela me fait tellement plaisir de lui en parler !!
A Orange, nous retrouvons ma fille et mon gendre. Nous sommes heureux de nous retrouver. L’air y est plus doux qu’à Lyon, l’ambiance est sereine : moments rares qu’on voudrait ralentir. Direction vers le théâtre antique. Le soleil se couche au loin, les pierres du théâtre se parent d’or quelques instants. Quelle beauté ! Et puis cette lumière si particulière s’efface progressivement pour les lumières artificielles. Place au souffle musical désormais.
Un véritable instant de bonheur.

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Un peu de fierté


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La crise isole, stigmatise, violente, déchire, divise. La crise a été financière, puis économique et sociale ; elle est morale à présent.  

Depuis le début du quinquennat, la défiance grandit : défiance à l’égard de nos politiques, défiance à l’égard de certains patrons qui cumulent les avantages personnels et tolèrent la maltraitance de leurs salariés, défiance à l’égard des intellectuels qui philosophent sur l’équipe de France de Football ou qui prédisent la crise dans 50 ans sans avoir vu arriver celle dans laquelle nous vivons !

Certains, à l’Elysée ou au Quai d’Orsay, se sentent honteux des fêtes passées, ils peuvent l’être du reste tant ces manifestations étaient couteuses et ostentatoires. Dans le 3ème arrondissement, j’ai tenu à ce que nous fêtions le 14 juillet. C’est un instant de rassemblement indispensable autour du drapeau et d’un hymne. La République est vivante ; ne pas l’évoquer conduit à la fragiliser.

Nous devons célébrer l’appartenance à un pays dont l’histoire a été écrite par des groupes ethniques divers qui s’y sont installés depuis des siècles ; sur les différences a été construite l’unité et non l’uniformité. Si nos valeurs sont aujourd’hui salies, beaucoup travaillent pour maintenir cette unité, nos valeurs et la cohésion sociale sous tendue. Ma jeune équipe du 3ème agit dans cet état d’esprit. D’autres aussi évidemment comme les concitoyens du 3ème particulièrement méritants que nous avons voulu honorer.   J’ai également remis à titre posthume une médaille au caporal Libaert, mort pour la France, en Afghanistan. Ses frères d’arme étaient là, à nos côtés. Il avait 20 ans.

E. Renan écrivait que la  patrie ”se compose des morts qui l’ont fondée et des vivants qui la continuent”. Au sein du 3ème, je suis fier de participer, à notre façon, à l’écriture de notre histoire.

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Ça roule pour Mobiville


J’étais il y a quelques jours au lancement de Mobiville, une jeune entreprise du 3e qui développe des supports publicitaires sur tricycle. Ces vélos à trois roues fonctionnent sans aucune assistance motrice.
Pour l’occasion, un « roadshow » avait été organisé sur les berges du Rhône, preuve que ces lieux de promenades se prêtent décidément à toutes les occasions !
J’ai souhaité évoquer Mobiville à plusieurs titres.
D’abord, parce que je veux saluer les fondateurs de cette entreprise pour leur responsabilité sociale. Pour chaque campagne réalisée par Mobiville, la société s’engage en effet à reverser une partie de son chiffre d’affaire à des projets écologiques et rétrocède à l’association Good Planet un pourcentage de son gain. De plus, ce lancement a été l’occasion pour cette entreprise d’offrir son soutien à deux associations que je connais bien en leur offrant un espace d’affichage. C’est d’une part l’association «docteur clown» qui agit aux côtés des enfants malades et d’autre part le centre de lutte contre le cancer Léon Bérard.
Ensuite, parce que je me réjouis de voir de nouvelles PME pleines d’idées se lancer alors que nous traversons une crise économique. C’est peut-être le signe d’une reprise, c’est dans tous les cas la preuve que l’esprit d’entreprenariat ne s’essouffle pas à Lyon et que les conditions sont réunies pour donner à chacun le maximum de chances.
Ces jeunes entreprises responsables socialement et écologiquement portent certainement une part important de notre future vitalité économique.

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«Analyser-Résister-Imaginer»


Vendredi dernier, temps caniculaire, fin de journée et fin de semaine pour tout le monde, je suis allé aux Dialogues en humanité  au Parc de la Tête d’Or. Assis à l’ombre des grands arbres, j’ai écouté l’historien Pierre Rosanvallon et Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France auprès des Nations Unies et co-rédacteur de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Des témoignages croisés «évidemment» passionnants avec au centre, la question de la démocratie.
J’écoute et je les observe. Stéphane Hessel est étonnant avec ses 93 ans et ses réparties d’une rare élégance. Les questions fusent après chacune de leurs réflexions : Quel est notre réel degré d’indignation collective aujourd’hui ? Quelle est l’intelligence de cette indignation, c’est-à-dire, comment l’analyse-t-on et comment proposons nous de la dépasser ?
J’ai essayé d’illustrer ces questions avec l’affaire Woerth. Je suis pour une loi sur le conflit d’intérêt comme dans les pays anglo-saxon. Mais au-delà, pourquoi cibler sur l’homme ? Notre indignation n’est elle pas aussi vile que ne le fut la campagne de calomnies de l’UMP contre Ségolène Royal ? Faute de loi, sommes nous condamnés à chasser la faute avec le soupçon comme moteur ? Et de rechercher la mise à mort comme un toréro dans l’arène ?
Tous les jours, des déclarations et de nouvelles informations sèment le doute sur des pratiques que Sarkozy voulaient abandonner. Avons-nous tort ou raison de chercher à y voir clair ? Quel est le prix que nous voulons payer ? Cette campagne et la défense de l’UMP me déplaisent.
Pour parler démocratie, Stéphane Hessel n’a pas hésité à évoquer la résistance et l’imagination collective. J’adhère sans nuance. La démocratie, c’est savoir analyser, savoir résister, savoir imaginer. Et savoir construire.
C’est ce qui nous attend en 2012. Préparons notre démocratie, rêvons là, n’ayons pas peur !

rosanvallon

Zorro arrive trop tard


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Je n’ai pas eu le courage de rédiger un post hier soir après la prestation insignifiante de l’équipe de France. En plus, nous avions du faire beaucoup de kilomètres en voiture pour rejoindre Blomfonten, la capitale des roses, capitale judiciaire également. Donc, pardonnez moi, hier, je n’avais pas envie de raconter ce match.
Les joueurs semblaient livides, dépassés par l’évènement mondial en rentrant sur le terrain. Je crois qu’ils ont compris tardivement ce qu’était la… mondialisation. A leurs dépens. Il faudra être vigilant de ne pas jeter le bébé et l’eau de la FFF. Curieusement, les supporters français étaient presque soulagés d’en finir. Nous avons souffert de ce psychodrame puis de ces moqueries entendues sur les bleus, sur la vanité du coq français, etc… Mais j’ai aimé passionnément l’ambiance sud africaine avec leur hymne qui chante tant de souffrances et de combats, mais aussi, aujourd’hui, cette union difficile. Très sincèrement, cela m’a remué. Et je n’étais pas le seul ! Et puis, j’ai aimé le soutien à leur équipe, parfois naïf mais sans arrière pensée, leurs chants et leur fierté à la fin du match de nous avoir battu : comme si une gazelle du parc Kruger avait gagné le match (de sa vie) contre une bande de lionnes. Ils étaient sincèrement fiers. Nous, pas.
Dans notre groupe, notre amie Kelly l’américaine était aux anges de voir les Etats Unis se qualifier. En revanche, Nadir a vu l’Algérie échouer comme la France. Il a droit à un 3ème joker avec la Suisse !

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Demain, nous envisageons d’aller visiter le musée de l’apartheid avant de reprendre l’avion pour la France. J’ai entendu que Thierry Henry a demandé une audience au président Sarkozy. Je ne sais pas si c’est sérieux ? J’ai eu également quelques informations sur les misères faites à Eric Woerth. Et sur Sarkozy qui veut moraliser la République. Et peut être apprendre aux footballeurs à jouer au football.
Zorro est là ! Mais trop tard pour le foot !

Une journée historique !


Réveil à quatre heures du matin pour un départ à Haziview, porte d’entrée du paradis animal de l’Afrique du sud, le parc Kruger. Créé par le premier président Paul Kruger, avant la guerre des boers, le parc héberge des animaux sauvages sur des milliers de km². Après une heure de route, nous retrouvons notre guide et l’aventure commence par -2°C et dans des couvertures. La jeep surélevée est ouverte aux quatre vents, on gèle mais on sait que c’est pour une belle cause !

Les conversations sont difficiles dans notre petit groupe mais nous échangeons quelques mots (quand même) sur Anelka : ici, on sait tout du « foot…oir » français, je me demande même si les premiers animaux sauvages ne s’arrêtent pas pour se moquer de nous !

La savane commence à s’éclairer avec un magnifique lever du soleil qui évoque « Out of Africa ». Les arbres font penser à « la guerre du feu ». Nous sommes au cœur de l’Afrique telle que j’en rêve depuis tant de temps. Les premières antilopes s’arrêtent suivies par des springboks, puis nous croisons des girafes et un éléphant isolé. Les kilomètres et les heures passent lentement. Comme des enfants, nous nous extasions devant chaque première rencontre : un fenech, un aigle, des singes…

Un petit arrêt pour un breakfast mérité (à base de « Mac do des lions », comme disent nos guides, comprendre des beefsteaks d’antilope) suivi d’un petit somme et nous poursuivons la journée jusqu’au crépuscule. D’autres animaux (buffles, rhinocéros) croisent sans crainte notre jeep. Nous chercherons en vain des lions et des guépards jusque dans la nuit. Quelques hyènes peureuses (et pas vraiment rassurantes) nous suivront quelques temps.

Une journée merveilleuse de 18h se termine, devant un feu de bois et un ragout de gazelles.

Après une bonne nuit de sommeil, même les nouvelles de l’équipe de pitres n’arrivent pas à m’enlever le plaisir d’une si belle journée. Mais cela pourrait venir demain !

Un post d’histoire


Ils étaient là en Afrique du Sud depuis 30 ou 40 000 ans, les Khoïkhoï, peuples d’éleveurs qui ont laissé de magnifiques peintures rupestres avant d’être refoulés par les Bantous. Puis il y eut les Portugais et ensuite les Hollandais à la recherche des épices ; et puis arrivèrent les huguenots français avec des vignes. Hollandais et Français se sont bien entendus, calvinisme oblige. Se joignent également quelques colons allemands. Ils formeront cette classe de paysans blancs, qui s’implantent dans le pays, qui développent l’agriculture et l’élevage. On les connait sous le nom de boers. Au XVIIIème, ces colons vont s’émanciper de l’Europe et repousser les « hottentots » (surnom donné aux peuples indigènes).
Au début du XIXème, les anglais s’étaient installés dans cette partie du monde pour contrôler les routes maritimes et développer leurs comptoirs. Les anglais, et les pasteurs écossais, prirent la défense des métis et des noirs contre les boers ; ils proclamèrent la fin de l’esclavage et nouèrent des liens avec les hottentots. Tout au long du XIXème siècle, les relations entre les fermiers blancs afrikaners et les anglais vont s’envenimer. La conscience d’un destin commun autour d’une langue, l’afrikaans, émerge mais ce destin, les anglais vont le combattre dans le sang : des milliers d’afrikaners seront tués ou enfermés dans des camps de concentration à la fin du XIXème.
L’apartheid est né de ce groupe de colons fermiers, calvinistes mais tellement certains de leur supériorité par rapport aux noirs. Comme les hébreux de la Bible, ils avaient la conviction d’appartenir à un groupe privilégié perdu dans un monde hostile ; enfermés dans leurs croyances, ils ont fondé un temps des républiques (Orange et Transvaal) esclavagistes.
Paradoxalement après leur massacre, les anglais leur accordent l’indépendance : l’union sud africaine est née en 1910 et son premier général fut un ancien général boer.
Je vous invite à découvrir l’Alliance de Michener, 800 pages passionnantes (pour le tome 1, idem pour le tome 2) pour cette histoire qui mène vers la liberté.

Encore !


Je sais, mes tribulations en Afrique du Sud, ça fait un peu «Tintin en Afrique» (mais sans le racisme !), mais je vous assure, ce pays est magnifique et je suis comme un gamin devant ces paysages. Hier matin, nous avons passé encore quelques heures dans la savane, le temps d’admirer les springboks (les vrais !), des antilopes, des zébus. Les girafes qui nous ont réveillés ce matin en broutant derrière notre case ne sont pas réapparues.
Nous sommes partis pour Graskop à 250km sur des vraies routes « authentiques », non refaites pour la coupe. D’abord une vraie « spécificité locale » surprenante avec le lavage de la voiture, d’abord du moteur, puis un kilomètre plus loin, lavage de l’extérieur, puis encore plus loin, lavage de l’intérieur. Une sorte de tri sélectif du lavage !! Au-delà, la différence avec les routes de la Coupe est très…sensible ! Sur ces routes, je ne sais plus vraiment ce qui est le plus dangereux : la conduite (à gauche en principe), les vaches qui déambulent, parfois des chèvres, des travaux non signalés dans des virages, les hommes qui traversent sans regarder, etc… Malgré ces risques, nous sommes arrivés à Graskop qui ressemble beaucoup à Page, dans le Colorado, point de passage du Grand Canyon.
Nous voulions aller voir le canyon : le Blyde Canyon est un coin exceptionnel, sans doute une des merveilles du monde. Nous l’avons longé toute la journée à travers des champs de hautes herbes, idéales pour la paille et le chaume des toits. La rivière au fond perd 1000 mètres de dénivelé en 20 kilomètres. La roche renvoie des couleurs cuivrées très changeantes. Le spectacle coupe le souffle.
Je garde quelques photos pour faire un diaporama à mon retour. Et évidemment, nous avons eu un soleil magnifique comme vous pouvez le voir. Pourvu que cela dure…

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Promis, je ne parle pas foot !


Enfin pas encore. Nous avons quitté Le Cap pour nous rendre à Polokwane pour voir le match Algérie-Slovénie. Voyage magnifique. Un peu d’autoroutes achevées pour le mondial, et puis la savane à perte de vue et un ciel bleu difficilement imaginable dans nos ciels européens. Parfois, les hommes ont réussi à s’implanter mais ils vivent durement avec leurs maigres troupeaux. Après deux heures de savane, nous arrivons à notre « Lodge » (des cases et des tentes très confortables).
A peine installés, nous sommes tous surpris par …le silence. Cela faisait deux jours que résonnaient dans nos oreilles les vouvouzelas. Quel plaisir d’entendre la calme. Un serveur m’explique que ce cri imite le cri de l’éléphant, le bafana. Je suis sceptique. Il continue son explication ; les « vouvous » étaient utilisés durant l’apartheid qui interdisait les manifestations mais pas de souffler dans cet instrument. Je savais bien que cela pouvait être une arme pour les manifestations !
Au réveil, des zébus et deux girafes viennent consulter notre petit déjeuner dans ce décor hollywoodien. Hasard de ce rassemblement de la planète sur une surface réduite, nous faisons la connaissance de supporters algériens très sympathiques qui vivent à Oullins dans la banlieue de Lyon. Notre groupe s’agrandit pour aller au match, bientôt nous allons faire une équipe !
Je ne vous parle pas du match. Mes amis sont tristes ; les sud africains également car la petite fille de Mandela est morte dans un accident de la circulation en rentrant du concert d’ouverture du mondial. Mandela est présent partout, ses joies sont leurs joies, ses peines sont également partagées. Il a réussi à faire évoluer les mentalités même si le pays reste assis sur une poudrière. Ce soir en rentrant, nous avons appris que le propriétaire du Lodge n’était pas l’homme blanc aperçu en tenue de springbok mais bien une élégante femme noire.
Les lignes évoluent, un peu.

Visite à Robben Island


Pour aller du Cap jusqu’à l’île de Robben Island, nous traversons des eaux glacées, infestées de requins. Enchainés dans la cale, les prisonniers ne voyaient ni les requins, ni les baleines aperçues également, et encore moins, cette terre qui s’éloignait, bout du bout de l’Afrique. Arrivés sur l’île, je suis frappé à l’entrée du camp par ce panneau imbécile « Fiers de purger notre peine », qui rappelle l’entrée d’autres camps en Europe !
Notre guide est sympathique : c’est un  ami de lutte et de prison de Robert SOBUKWE, fondateur du Congrès Panafricain, une organisation rivale de l’ANC, plus radicale et anticommuniste. Il a été aussi le premier secrétaire général du parti après son autorisation officielle. Il nous raconte, plein de fierté, qu’il a guidé de grandes personnalités, notamment Bill Clinton et plus récemment Barak Obama. Il parle sans s’arrêter, avec passion mais sans élever la voix. Il nous parle du Mahatma Gandhi, de Martin Luther King et de Madiba, de philosophie, de réconciliation, de travailler pour pardonner et pour construire la nation chère à Mandela. Nous avançons vers les carrières à ciel ouvert et lui continue de parler.
Il nous raconte « l’université » dans ces carrières, où prisonniers noirs et gardiens blancs apprenaient de ceux qui savaient, au milieu du travail aussi épuisant qu’inutile. Il nous demande de regarder la pierre et le soleil pour comprendre pourquoi les anciens prisonniers ont tous « les yeux fatigués ». Nous nous dirigeons vers les cellules. Je pense à celle de Jean Moulin, toutes les cellules du monde doivent se ressembler ! Il parle de ceux qui n’ont jamais pu revoir la terre promise et la liberté. Sa voix devient enrouée. Il l’éclaircit pour nous remercier, nous, les occidentaux d’avoir rejeté l’apartheid.
Et aujourd’hui de venir visiter en touriste cette île du souvenir, ce qui contribue à faire vivre 120 personnes !  Sacrée rencontre, je vous assure.

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Où sont les intellectuels ?


J’étais récemment à la bourse du travail pour l’inauguration de la salle Maurice Moissonier.
Vous connaissez ? Maurice Moissonier était un historien spécialiste du mouvement ouvrier, un résistant et un militant syndical du SNES. Véritable homme engagé, il avait co-fondé en 1982 l’institut Régional CGT d’Histoire sociale de Rhône-Alpes.Comme cela fut souligné lors des prises de parole, il savait conjuguer le sérieux et la rigueur du travail scientifique de l’historien avec la passion de ses prises de positions politiques. Il était un infatigable militant de la cause syndicale, de la défense de la laïcité et il s’est également beaucoup battu contre le négationnisme qui pourrissait la fac lyonnaise.

En découvrant la double facette de son œuvre - à la fois historique et militante - je me disais que ces grandes figures d’intellectuels engagés manquent à notre débat politique. Plus de J-P Sartre, plus de R. Aron, plus de… M. Moissonier. Aujourd’hui il y a les politiques d’un côté, souvent spécialistes et techniciens, de l’autre les intellectuels universitaires.
Je crois que le renouveau des « think-tank » de ces dernières années va dans le bon sens ; je crois que la gauche ne pourra renouveler son approche qu’à la condition qu’elle sache se défaire du strict point de vue politique. L’idée n’est pas neuve mais l’œuvre de Maurice Moissonier nous montre à quel point elle peut être un puissant moteur pour la réflexion… et l’action !

Chapeau messieurs !


J’étais invité ce soir par l’équipe SISRA, l’équipe qui construit depuis cinq ans, le Système d’Information Santé de la région Rhône Alpes. Autour des 5 directeurs-techniciens (des CHU et du réseau régional de cancérologie) qui constituent l’ossature dirigeante de SISRA, des médecins, des représentants de la région et des établissements étaient là, comme moi, pour les féliciter pour leur victoire dans les premiers « awards » européens, en matière de système d’information et de nouvelles technologies dans la santé.
Cette aventure a commencé il y a 5 ans avec cette équipe de cadres hospitaliers et un projet global pour la région. La Région a joué le rôle de stater dès 2005. L’Agence régionale a eu le courage de les soutenir également alors même que le défunt projet DMP ne laissait aucune place à d’autres initiatives et que les pressions du national étaient fortes. Avec méthode et application, ils ont réussi à monter les projets techniques et à lancer les déploiements à grande échelle. L’un de leur projet est même acheté par 12 régions dont l’ile de France !
J’ai toujours dit que ces projets ne pouvaient réussir qu’en région. Le niveau national est trop lourd, trop complexe, trop administratif ! Je lis que le DMP pourrait revoir le jour. Souhaitons-lui d’aller un peu plus loin et pour moins cher que le précédent mais je suis sceptique. Ce qui est extraordinaire, c’est de penser qu’à l’heure de l’internet, nous voulons à tout prix concentrer par duplication des informations médicales dans un immense silo, grand cimetière de données en perspectives. Une seconde Grande Bibliothèque de France alors même que de chez soi, chacun a accès à toute la connaissance répartie dans le monde ! Quel anachronisme !
Ce soir, j’ai appris que le Canada s’intéressait à nos projets ; que le Luxembourg allait venir également à Lyon et que l’équipe SISRA allait intervenir dans un congrès en Allemagne après celui de Québec la semaine dernière. Je voulais donc féliciter ces 5 cadres qui ont avancé avec leurs équipes, très souvent à contre courant, toujours dans l’anonymat.
La Région peut vraiment être fière d’eux : ils font quelque chose d’unique.

 

 

Clermont, enfin !


J’étais à Paris cette fin de semaine pour assister à la Convention Nationale du PS. J’aurais l’occasion d’en reparler bientôt car il me semble que le Parti Socialiste évolue, ce qui est encourageant à 24 mois des présidentielles.
J’ai profité aussi de ce séjour pour assister à la finale du « top 14 » au Stade de France, rempli par 80 000 supporters, des «jaune et bleu » sur ma droite, du « sang et or » sur ma gauche. Comme d’habitude au rugby, malgré la tension et l’importance du match, il régnait une ambiance festive avec des chants, des fanfares, des « olé » et des drapeaux colorés.
Mais dés les premières minutes du match, le stade s’est raidi. Les « jaunards» se sont mis à labourer les Catalans avec force et abnégation. Côté catalan, la fierté était là, celle de ne pas céder, de ne pas reculer au-delà du raisonnable. Certains chocs d’homme à homme furent terribles. Il n’y eut pas de grandes envolées sauf l’exception qui amena l’essai clermontois.
Mais Dieu que le match fut incertain. Sans la malchance du botteur catalan, l’écart aurait pu être renversé. J’ai observé les supporters de chaque camp. Aucun n’osait se livrer totalement, comme les équipes sur le terrain. Malgré l’avance des clermontois à la mi temps, leurs supporters craignant le scénario de l’an passé, restaient sur une prudente réserve. Côté catalan, l’écart ne semblait pas impossible à rattraper mais le doute s’était installé dans les esprits après les premiers échecs du buteur.
Alors, après un dernier rush du pack clermontois, l’arbitre a délivré tout le monde. Les jaunards se sont mis à pleurer et à danser. Les sangs et or se sont mis aussi à pleurer mais se sont effondrés par terre. J’ai été très sincèrement ému pour Aurélien Rougerie, qui est au club depuis l’âge de 5 ans et qui a perdu tant de finales ! Un gars bien cet Aurélien qui joue de plus dans un club qui forme de nombreux jeunes.
Un club enfin récompensé et c’est tant mieux.

Le 10 mai


Le 10 mai, cela évoque quoi pour nous ? Les plus anciens militants gardent un souvenir sans doute nostalgique du 10 mai 1981 et de l’élection de F. Mitterrand. Mais lundi nous étions réunis à la mairie pour célébrer l’abolition de l’esclavage en France. Pourquoi le 10 mai ? Parce que la loi a été votée le 10 mai 2001, date à laquelle la République reconnaissait officiellement la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité.
Aux côtés d’Eugénie Opou, élue du 7ème arrondissement, présidente de l’union de la diversité, nous étions quelques élus du 3ème pour écouter Fabienne Séraphin rappeler en quelques mots cette sombre période, illustrée par une exposition intitulée « La longue marche ». Puis Eugénie nous a lu un poème sur l’ile de Gorée, point de départ d’un voyage sans retour pour des millions de personnes. Je vous en cite quelques lignes :
« Gorée, aurais tu pu ne pas exister
L’histoire se serait écrite autrement,
En résistant avec acharnement et non assister,
Sans défense à notre anéantissement.
Puisque tu as existé
Il nous faut regarder notre histoire en face
Sans en effacer la trace »
Après ces évocations, la musique et les danses envahirent la salle du Conseil. Des musiques et des danses qui ne laissèrent personne indifférents ! Tout le monde s’est mis à se trémousser (j’ai un faible pour la musique réunionnaise*), Claudine chantant et tapant dans les mains et même notre doyen, Georges, qui n’a pu résister aux charmes des jeunes danseuses !

Le 10 mai, ce fut un moment solennel mais aussi joyeux à la mairie du 3ème

* Musique et danse interprétées par les Associations “Tropicale Réunionnaise” et “La Bourbonnaise

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