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LA RESISTANCE FRANCAISE : un mouvement décisif dans la défaite du nazisme


Durant des décennies après la guerre, la Résistance française a été mythifiée à travers ses nombreuses figures héroïques, ses succès contre Hitler, ses martyrs, fusillés ou morts dans les camps nazis, etc. Après 1968 et jusqu’à récemment, certains auteurs ont remis en cause son efficacité, en estimant même que le bilan de son action avait été surévalué.


Durant toute la durée de la guerre, 266 réseaux reliés aux services spéciaux de la France libre du général de Gaulle sont créés en métropole, avec 150 000 membres permanents et 300 000 membres occasionnels. Il convient d’y ajouter 125 réseaux rattachés aux services spéciaux britanniques du SOE, engageant des résistants français. Le colonel Rémy estime que le nombre de ces Français rattachés à tous ces réseaux français ou britanniques dépasse le demi-million de personnes (hommes et femmes).

Les réseaux se spécialisent soit dans l’évasion des prisonniers de guerre, de pilotes alliés tombés chez l’ennemi, de résistants emprisonnés ; soit dans le renseignement du dispositif militaire,  économique et industriel de l’occupant ; soit dans le sabotage militaire et industriel ; soit dans la propagande par la diffusion de tracts et de journaux rattachés à des mouvements clandestins.

Les réseaux fournissent aux Alliés des plans détaillés sur les défenses et les garnisons allemandes qui décident du débarquement en Normandie. Il en va de même de la victoire des Alliés dans l’Atlantique, grâce aux précieux renseignements fournis par la Résistance au sujet des bases sous-marines allemandes et des missions des navires et submersibles allemands et italiens. Nous pourrions multiplier les exemples.

Les nombreux réseaux d’évasion (Sabot, Zéro, Famille, Martin, Pat-Oléary, Bret, Morton, Enfant d’Édouard, Françoise, Bourgogne, Mithridate, Maurice, Andalousie, Mécano, Wisigoth-Lorraine, Martial, Charette, Gallia, Brandy, Kléber, Eugène, etc.), spécialisés dans l’évacuation d’aviateurs alliés, de résistants qu’il faut conduire à Londres, utilisent les deux principales filières : la Suisse et l’Espagne.

Le 5 juin 1944, veille du débarquement en Normandie, quelque 5 000 résistants ont dynamité plus de 500 ponts sur les voies stratégiques françaises. D’après les experts militaires allemands et alliés, ils ont retardé les mouvements stratégiques des troupes allemandes de 48 heures en moyenne. Le général Eisenshower déclare :

« Tactiquement, ces deux jours furent d’une valeur inestimable. Ils ont sauvé un nombre incalculable de vies américaines. Auparavant, la Résistance française avait transmis des renseignements de première importance, précis et abondants, jusqu’à 300 rapports par jour, au point que les officiers alliés en savaient parfois plus sur le dispositif allemand que les officiers allemands eux-mêmes. Le plan Vert (bataille du rail) et le plan Violet (pour les PTT) ont été particulièrement efficaces : 600 déraillements ont eu lieu hors du front, 1 800 locomotives et 6 000 wagons ont été immobilisés en juin et juillet 1944″(Général Eisenhower, Mémoires sur la Deuxième Guerre mondiale, Robert Laffont, 1949).


D’autre part, les unités allemandes luttant contre la Résistance sont loin de représenter des troupes de second ordre. Des éléments de la 11e Panzerdivision sont engagés durant l’été 1944 contre les maquis du Périgord. Le 1er juin 1944, la 2e Panzerdivision Waffen SS Das Reich, complètement reformée dans le sud-ouest de la France, aligne 17 283 soldats au total, 54 chars Panzer IV et 63 Panther V. Nous sommes loin d’une unité de second ordre. Environ 8 300 soldats de cette division sont engagés jusqu’à la fin juin 1944 contre les maquis du Sud-Ouest. La Résistance du Sud-Ouest fixe dans la guérilla environ 50 % des effectifs de cette division d’élite jusqu’à la fin juin 1944, et même au-delà puisqu’on compte toujours des compagnies de cette division maudite début août 1944, notamment dans la région des Pyrénées. Le général américain Eisenhower reconnaîtra que ce retard a sauvé la tête de pont allié en Normandie et l’historien allemand Hans Luther écrira que « cette division d’élite n’a pas pu être placée en temps utile sur le front de Normandie (Archives militaires allemandes, Fribourg-en-Brisga)».

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