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L’Institut Curie forme bénévolement les médecins africains


L’Institut Curie forme bénévolement les médecins africains

Aujourd’hui guéri en France dans plus de 98% des cas, le rétinoblastome, cette rare tumeur du jeune enfant ne l’est que dans moins de 30% des cas en Afrique sub-saharienne. Dans cette région où la natalité est très forte, le nombre de cas est important. Jusqu’à récemment, les diagnostics étaient souvent tardifs et le taux de mortalité était très élevé.

C’est pour remédier à cette situation que depuis 2011, l’Institut Curie, centre de référence pour les cancers de l’œil et seul centre de référence national pour la prise en charge du rétinoblastome, a mis en place une formation au sein du service d’ophtalmologie. Aujourd’hui dirigé par le Professeur Nathalie Cassoux, il accueille et forme des médecins africains en partenariat avec l’Alliance Mondiale Contre le Cancer (AMCC), le Groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique (GFAOP) et avec le soutien de la Fondation Sanofi Espoir et de l’association Rétinostop. Des experts de l’Institut Curie se sont eux aussi rendus au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en République Démocratique du Congo et à Madagascar pour apporter leur aide.

Grâce au développement de ce réseau de centres experts du rétinoblastome en Afrique, et en particulier grâce à l’équipe de Bamako, Pr Fatoumata Sylla et Dr Fousseyni Traoré, le taux de rémission complète au Mali est passé de 33 % en 2011 à 80 % aujourd’hui pour les formes intraoculaires.
L’Institut Curie a formé ces médecins aux traitements ophtalmologiques locaux pour améliorer la survie des enfants atteints et permettre la conservation d’au moins un œil dans les formes bilatérales, nous avons formé des ocularistes à la fabrication de prothèses oculaires et développé la collaboration entre onco-pédiatres et ophtalmologues.

Le rôle de la chimiothérapie est également considérable dans l’amélioration des résultats de survie des patients en Afrique. Les équipes de l’Institut Curie sont engagées dans l’élaboration des protocoles multidisciplinaires pour ces patients, ainsi que dans les travaux pour tenter de favoriser le diagnostic précoce.
Ces résultats apportent la démonstration que le diagnostic précoce du rétinoblastome, associé à l’organisation de la prise en charge est la clé.

Soigner sans frontière

Aujourd’hui, le programme élaboré par l’AMCC démarre une nouvelle étape 2019-2028 ayant pour objectif d’améliorer la guérison des enfants avec rétinoblastome en Afrique sub-saharienne avec préservation d’une vision utile. Le programme peut en effet désormais s’étendre grâce au soutien généreux d’un donateur pour 5 ans.

Maintenant que nous avons formé des équipes soignantes, notre objectif pour la période 2019-2028 est d’améliorer le diagnostic précoce des rétinoblastomes, car beaucoup d’enfants arrivent encore trop tard à l’hôpital.

Le programme associe désormais toutes les forces en présence sous la coordination de l’Institut Curie : le GFAOP (Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique), la SIOP Afrique (Société internationale d’oncologie pédiatrique), l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la Société européenne d’ophtalmologie, la Société Africaine d’ophtalmologie, la Fondation Sanofi Espoir, la Fondation BMS et le centre Gustave Roussy.

L’objectif de cette nouvelle étape est d’améliorer la survie des enfants atteints de rétinoblastome dans les pays d’Afrique subsaharienne de moins de 30% aujourd’hui à plus de 70% en 10 ans, en rendant possible un accès à des prothèses après énucléation pour tous et, dans la mesure du possible, la préservation d’une vision utile pour les cas bilatéraux.

Pour y parvenir, le programme développe 2 axes :

- Renforcer quelques centres dans des pays francophones et anglophones sub-sahariens qui deviendront formateurs pour la prise en charge des enfants atteints de rétinoblastome par d’autres équipes africaines ;

- Assurer des campagnes répétées pour le diagnostic précoce dans chaque pays.

Des actions de communication auprès des médecins locaux et du grand public sont également développées, en partenariat avec les autorités sanitaires locales.
Il ne s’agit pas d’arriver avec des outils clés en main, pour être le plus efficaces, il faut adapter ces outils aux particularités socio-culturelles de chaque pays.

Le programme s’étend également désormais à des pays anglophones, le Ghana et la Tanzanie notamment.

Cette vaste initiative humanitaire conjointe, portée par l’Institut Curie et l’AMCC, doit permettre de guérir environ 350 enfants chaque année au lieu de 150 actuellement, soit 200 de plus chaque année. Dans dix ans, 2 000 enfants supplémentaires pourraient être guéris pour l’Afrique francophone subsaharienne. En Afrique sub-saharienne anglophone, le projet concernera en coordination avec d’autres programmes existants, la moitié de la population anglophone, soit 2 000 enfants supplémentaires guéris en 10 ans pour l’Afrique subsaharienne anglophone. Ainsi, on peut espérer qu’avec ce programme, au moins 4 000 enfants de plus atteints de rétinoblastome soient guéris au cours des 10 prochaines années et 10 000 de plus au cours des 20 prochaines années.

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