Personne n’imaginait que l’accord sur le Brexit serait facile à mettre en œuvre mais personne n’imaginait que l’on verrait apparaître aussi vite un véritable antagonisme entre la Grande Bretagne et l’Union Européenne pourtant dans la logique du Brexit.

Les Européens ont fait la 1^ère bêtise en réponse à l’annonce par Astra Zeneca d’une réduction de la livraison de vaccins, soupçonnant à juste titre une politique pro britannique. La Commission a proposé de rétablir des contrôles à la frontière entre la République d’Irlande (membre de l’UE) et l’Irlande du Nord protestante et membre de la Grande Bretagne. Cette menace contredisait l’accord signé qui ne prévoit pas de rétablir une frontière qui mettrait en péril le fragile équilibre protestant/catholique en Irlande.

Profitant de cette erreur de la Commission Européenne, Boris Johnson a réagi à deux niveaux :

• D’abord, en humiliant la Commission Européenne en refusant à notre Ambassadeur à Londres le statut diplomatique au prétexte qu’il ne représentait pas son état mais une « organisation internationale ».

• Ensuite, en demandant que « la période de grâce » pour organiser des contrôles en mer d’Irlande soit repoussée de Juillet 2021 à Juillet 2023.

Il y a urgence à éviter une escalade entre Londres et les 27. L’Union Européenne doit défendre ses intérêts sans faiblesse en évitant de donner des arguments à l’Angleterre en ne respectant pas ce qu’elle a signé.