Hommage à Benjamin Orenstein
Un grand homme Benjamin Orenstein s’est éteint, mais il ne va pas mourir, lui le survivant de l’horreur, celle de la barbarie nazie déployée en Pologne. Déporté en camp de travail à 14 ans alors que toute sa famille est assassinée en 1942 et en 1943, il passe des camps de Rachow, vers celui de Budzyn, puis d’Ostrowiec, puis Auschwitz … puis, à marche forcée, il fait partie des quelques uns qui parviennent rejoindre Dora, ce camp qui sera enfin libéré en avril 1945… Benjamin Orenstein a alors 18 ans. Ses années de jeunesse lui ont fait vivre le pire…
Suit un périple qui l’emmène en Suisse puis Israël et un engagement de 2 ans dans l’armée.
C’est Lyon en 1950 qu’il rejoint ce qui peut être une vie normale, construisant auprès de Mireille une vie de famille et devenant le père de deux enfants.
C’est mon métier de cancérologue pédiatre à Lyon qui m’a permis de rencontrer Benjamin dans les années 80, quand très simplement il a traduit en direct les entretiens médicaux avec quelques enfants envoyés d’Israel au Centre Léon Bérard pour des traitements très spécialisés. Par quelques mots très discrets, il disait ne pas avoir vécu de choses aussi difficiles que ces enfants en souffrance et leur famille…
C’est plus tard qu’il a raconté puis qu’il a fait le récit des horreurs subies tout jeune homme dans un texte puissant « Ces mots pour sépulture » ultérieurement mis en scène au Théâtre en particulier à Lyon par Charlotte Jarrix et la compagnie Intrusion.
Non Benjamin ne va pas disparaître.
Posté le : 11 février 2021 dans Points de vue.
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