En feuilletant les journaux du jour, je tombe sur deux informations sans rapport : les grands patrons ont gagné chacun, en moyenne, près de 200 fois le smic en 2009 et la côte de Strauss Kahn continue de monter.

Dans le premier article du Monde , ce qui est intéressant, c’est qu’on apprend que selon des économistes du BIT, la « stagnation des salaires fut un élément déclencheur de la crise » et que pour ceux de l’OFCE, « le problème vient notamment des hauts salaires ». On connait par cœur le discours de l’UMP, donneur de morale sur le sujet des salaires des classes moyennes tout en encourageant les formules de défiscalisation pour les revenus les plus élevés. Ce discours est complété par la nécessité de garder nos grands patrons « que le monde entier nous envie », par des salaires incroyables même aux Etats Unis.

Bon. Maintenant, non seulement ce discours nous a conduit dans une catastrophe économique sans précédent mais en plus, les économistes viennent nous expliquer que c’est même le moteur de la crise. Je me souviens des discussions à gauche dans les années 70 quand on réfléchissait sur les écarts admissibles de salaires entre le bas et le haut de l’échelle : 25, 30 fois le SMIC, cela semblait déjà arrogant. Quand Mitterrand a quitté le pouvoir, cet écart s’était déjà très largement écartelé, scandaleusement, devrais-je dire. Et pour maintenant, quel adjectif doit-on employer ?

Il y a des beaux esprits à gauche qui s’interroge pour savoir si DSK est de gauche ? Si Ségolène pourrait présider ? Et même Martine ? La gauche a raison de reprendre ces interrogations « nombriliques ». Elle a perdu les élections en 2002 de cette manière : DSK est certainement plus gestionnaire que ne l’est Mélenchon. Soit, et alors. Que veut Mélenchon ? 5 ans de Sarkozy supplémentaire ? En quatre années, notre pays a viré dans le honteux. Pas de jour sans que les valeurs de notre pays ne soient pas bafouées. On continue comme cela ou on pousse pour un représentant de la gauche qui a une chance de gagner ?