Il y a des films qu’il faut recommander et dont le succès dépend en partie du bouche à oreille. Celui-là en est certainement un.

L’histoire est celle d’une rencontre entre Bahia (incarnée par la très jolie Sara Forestier)  qui revendique haut et fort ses racines algériennes et son engagement politique et Arthur, quadragénaire adepte du « risque zéro » (Jacques Gamblin, comme toujours génial) qui, à l’inverse, cache ses origines juives. Cette rencontre est donc un tourbillon pour ce discret jospiniste…

Dialogues plus que pertinents, distribution parfaite, ce premier film de Michel Leclerc est un bain de jouvence. Il faut dire que Sara Forestier est extraordinaire et magnifique dans ce film. Rien que pour elle, il faut aller le voir ! La scène du dîner entre les deux familles où on ne peut pas utiliser les mots « four », « nucléaire », « étoile », « juifs », « arabes »… est, pour moi, un morceau d’anthologie.  Quant à l’arrivée surprenante de Lionel Jospin dans le film, qui dit, « un jospiniste aujourd’hui, c’est aussi rare qu’un canard mandarin sur l’île de Ré », je la crois déjà passée à la postérité.

Cette comédie politico-romantique est, au final, assez émouvante car elle pose des questions fondamentales et sérieuses sur ce que sont l’identité, la filiation, la mémoire… Elle redonne aussi un sacré coup de punch et de gaieté à l’engagement politique.

A une période où l’on ne cesse de nous parler de désengagement et d’individualisme, ce film fait du bien ! Sur le fond et la forme ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant souri et ri au cinéma… et peut être réfléchi après !