facebook_icon twitter_512x512 mail

Catégories

Commentaires récents

Sites Amis

Mes coups de coeur

Presse lyonnaise

Archives

Syndication

CANCER DU POUMON


Un nouveau traitement associant Immunothérapies et Chimiothérapie réduit de près de 40% le risque de récidive et de décès

pr-girard2 Pr Nicolas Girard


Pour la première fois, une étude internationale de phase 3 – CheckMate-816 – menée chez des personnes atteintes de cancer du poumon non à petites cellules montre nettement les bénéfices d’une combinaison d’immunothérapies avec une chimiothérapie administrée avant la chirurgie.


Approuvé en mars dernier aux Etats-Unis par la FDA, ce nouveau traitement améliore significativement la survie et réduit de près de 40% le risque de récidive et de décès. L’ensemble des résultats de cette étude a été présenté par le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’Institut du thorax Curie Montsouris, lors d’une séance plénière au congrès de l’AACR le 11 avril 2022 à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis). Ces résultats font l’objet d’une publication concomitante dans le New England Journal of Medicine.


Dans le monde, le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer avec environ 1,8 million de décès en 2020. En France, il est le 3e cancer le plus fréquent et son incidence progresse fortement chez la femme. Parmi les deux principaux types de cancers du poumon, le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) représente jusqu’à 84 % des diagnostics dont la majorité (environ 60%) sont non métastatiques. De nombreux patients atteints de CPNPC non métastatique sont guéris par la chirurgie mais 30% à 55 % d’entre eux développent une récidive. La recherche d’options thérapeutiques avec des traitements néo-adjuvants (avant chirurgie) ou adjuvants (après la chirurgie) est donc primordiale pour améliorer la prise en charge des patients à long terme.


Coordonnée depuis 2017 par des équipes de l’Institut du Thorax Curie-Montsouris, les résultats de l’étude internationale de phase 3 CheckMate-816 révèlent l’efficacité de l’administration d’un traitement néo adjuvant associant immunothérapies et chimiothérapie chez 358 patients atteints de CPNPC non métastatiques.


« Cinq ans après avoir débuté notre étude, je suis aujourd’hui très heureux de présenter les résultats de phase 3 qui changent véritablement la donne pour nos patients, fruit d’un travail d’équipe de pneumologues, chirurgiens, oncologues thoraciques et anatomopathologistes experts. Si la chirurgie est efficace pour les personnes atteintes de cancer du poumon non à petites cellules, beaucoup d’entre elles récidivent. Désormais, avec ce traitement néo-adjuvant associant de l’immunothérapie avec de la chimiothérapie, nous diminuons considérablement ce risque de rechute et améliorons la survie des patients », déclare le Pr Nicolas Girard.


Une réduction de près de 40 % des récidives

Les premiers résultats ont montré que, pour 24 % des patients ayant reçu cette nouvelle association thérapeutique, on n’observe aucune trace de cellules cancéreuses dans les tissus prélevés lors de l’intervention chirurgicale - contre seulement pour 2 % des patients ayant reçu une chimiothérapie seule.


Dans le cadre de l’édition 2022 du congrès de l’AACR, le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’Institut du thorax Curie Montsouris, a présenté pour la première fois les données sur la survie de l’étude CheckMate-816, révélant une amélioration significative de la survie des patients. Lorsqu’il est administré avant la chirurgie, le traitement associant immunothérapies et chimiothérapie réduit de 37% le risque de récidive de la maladie. La survie des patients est améliorée, avec une réduction du risque de décès de 43%.


A ce stade, les résultats montrent également que le traitement a été toléré de façon satisfaisante et qu’il n’a pas d’impact sur la chirurgie : les gestes réalisés ont été identiques avec un taux de pneumonectomie relativement important (cancer localement avancé) mais sans augmentation des complications post opératoires. De plus, le temps de la chirurgie n’a pas été plus important et est même significativement plus court.

Les données de survie globale sont prometteuses puisqu’à deux ans, 83 % des patients traités par l’association d’immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie étaient en vie, contre 71 % pour la chimiothérapie seule.

Poster un commentaire