L’emblématique président de la Bundesbank (1980 à 1991) Karl-Otto Pöhl avait cette formule choc à propos de l’inflation « comme le dentifrice une fois sortie du tube, c’est impossible à faire rentrer… »

Le bond de 4,8% de l’inflation entre avril 2021 et avril 2022 nous ramène 40 ans en arrière mais tout est relatif et nous n’en sommes pas encore à l’inflation à 2 chiffres des années 80.

La France apparait avec Malte comme l’économie la moins inflationniste avec une moyenne européenne à 5,4 % sur la même période (7,4 % en Allemagne et 8,4 % en Espagne).

La différence s’exprime par les boucliers tarifaires que Macron a mis en œuvre et que défendent tous les partis français. Depuis octobre 2021 (bien avant la guerre en Ukraine), nous avons le bouclier sur le prix du gaz et le plafonnement du prix de l’électricité déjà 8 fois plus élevé dans certains pays européens.

Ces boucliers s’apparentent au blocage des prix que proposent les insoumis.

L’autre solution possible devant l’inflation est de jouer sur les revenus d’où le chèque énergie pour 6 millions de foyers, l’indemnité inflation pour 38 millions de français.

Le gouvernement (que je ne défends pas toujours chacun le sait) a fait ce qu’il pouvait pour que « le dentifrice ne sorte pas du tube ».

La question c’est évidemment le coût financier de cette stratégie. Jusqu’à quand et jusqu’à combien l’Etat peut-il prendre en charge ce qui a déjà coûté 30 milliards d’euros et surtout jusqu’à quand nos partenaires accepteront nos déficits publics les plus élevés de la zone euro ?

On rappelle que l’Euro fait que ce sont les pays « vertueux » (est-ce vraiment de la vertu ??) qui en réalité payent pour nous permettre d’emprunter à taux bas et d’avoir une monnaie stable.

Les boucliers tarifaires et les aides publiques sont un mal nécessaire mais jusqu’à quand, à quel prix et cela sera-t-il suffisant avec la guerre en Ukraine et ses conséquences ?