La parole à Antoine Nouis
“Dès la fin du mois d’octobre, j’ai écrit une chronique dans Réforme pour dénoncer la riposte israélienne aux attentats du 7 octobre en disant que la violence était contre-productive. Depuis, j’ai écrit plusieurs éditoriaux pour rappeler que la paix ne pouvait résulter de l’écrasement de son ennemi. Il n’empêche que je m’interroge quant à la polarisation sur la Palestine des étudiants qui organisent le blocus de leurs universités.
Notre monde est dramatique, mais pourquoi se focaliser sur les Palestiniens plus que sur les Ukrainiens, les Yéménites, le Darfour, le Kivu, les Rohingyas ou les Ouïghours ? La réponse est malheureusement trop évidente : c’est parce qu’en face des Palestiniens, il y a Israël. Si les Palestiniens étaient opprimés par les Jordaniens ou les Syriens, susciteraient-ils la même émotion ? Le soupçon est dans la question… et la réponse aussi.
Benyamin Netanyahou n’est pas mon personnage politique préféré, mais il a été élu démocratiquement. Il s’est heurté à la société civile et n’a pas pu mettre en œuvre les réformes qui essayaient de diminuer le contre-pouvoir de la justice. La presse est libre dans son pays et il risque de ne pas être réélu aux prochaines élections. Si la situation était la même en Palestine avec le Hamas, il serait plus facile d’espérer une paix au Proche-Orient.
Si le Hamas voulait vraiment le bien des Palestiniens, il relâcherait les otages, et la pression sur le gouvernement israélien serait telle qu’il ne pourrait plus poursuivre son intervention armée.
Antoine NOUIS”
Posté le : 23 mai 2024 dans Points de vue.
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