Depuis des semaines, les sondages annonçaient la victoire de Kiéko Fujimori, fille de l’ancien président qui purge 25 ans de prison pour violation des droits de l’homme et corruption durant ses 2 mandats. Au final, c’est Ollanta Umala qui a remporté la présidentielle avec un score de 51 à 49.

Je vous avais présenté dans un post précédent les 2 candidats et les enjeux de l’élection. Il faut remarquer que c’est dans le centre, le sud et les zones les plus reculées du pays que Umala a fait la différence, c’est-à-dire chez les gens les plus pauvres, chez les peuples d’origine indienne (qui représente 45% de la population du Pérou) qui sont traditionnellement écartés des rouages du pouvoir. Ils se sont reconnus en Ollanta Umala malgré (peut-être à cause ?),  son passé de général qui aurait probablement participé a des tortures contre les terroristes du sentier lumineux.

C’est bien dans les régions d’Arequipa de Kuzco que je vous avais présentées, toutes situées dans les montagnes, qu’Umala dépasse les 75% au second tour. A noter qu’il fait 77% à Puno, très au sud ; c’est là que selon la tradition le premier Inca serait sorti du lac Titicaca sur les ordres du dieu soleil pour fonder l’empire Inca.

J’avoue que j’ai du mal à être sûr qu’Ollanta Umala évitera la corruption qui est la gangrène du Pérou. Cette corruption est présente dans les entreprises publiques. Ce qui est rassurant et intéressant à savoir, c’est qu’il est francophile et qu’il a étudié les sciences politiques à la Sorbonne en compagnie de son épouse Nadine Erédia  qui dirige la branche jeunesse du parti nationaliste péruvien et qui elle aussi parle très bien le français.

Ollanta Umala a beaucoup de choses à faire, il a beaucoup promis. Le Pérou qui a une croissance de 5% bat tous les records en matière de système éducatif inefficace et de bas salaires et de chômage. On ne peut que lui souhaiter bon courage.