Commentaire de Hubert Guillaud
Date: 15 mai 2014, 12:18

Que reste-t-il de l’esprit de la réforme Peillon dans cette proposition ? Pas grand chose. La réduction du nombre d’heures de cours dans la journée passant finalement aux oubliettes, la réforme des rythmes scolaires a bon dos. Au final, les enfants auront une demie-journée de cours de moins et ce sera le vendredi après-midi, ce qui est assez compatible avec les RTT de beaucoup.

Cette proposition a l’avantage de montrer tout ce qui ne va pas dans la réforme proposée et en premier lieu son financement. Lyon résout l’équation en proposant donc aux parents de payer.

Lyon propose de s’appuyer sur la structure des mercredis de Lyon pour les prolonger. Plus qu’un travail avec des associations extérieures (qui existe, mais qui est marginale dans la structure des mercredis de Lyon qui embauche ses propres animateurs), Lyon garde la main pour faciliter la structuration des activités. C’était l’autre écueil de la réforme Peillon : favoriser un dialogue entre associations et structures publiques pour imaginer des solutions… Lyon répond en disant que c’est trop compliqué et préfère faire par elle-même. On comprend pourquoi, la réforme ne donnant aucune piste pour favoriser ce dialogue.

Au final, l’exemple lyonnais montre que la réforme Peillon n’apporte rien sur les rythmes et n’apporte rien sur le dialogue associations/collectivités.

Commentaire de JANDOT DIT DANJOU Xavier
Date: 15 mai 2014, 21:32

Mr Philip,
En tant que professeur des écoles dans le 3ème, je suis révolté par ce que vous osez écrire.
Le maire de Lyon n’a strictement RIEN fait pour préparer la future rentrée scolaire en concertation avec les associations de quartier comme vous le sous-entendez, si ce n’est une pseudo-consultation des enseignants du primaire, des parents d’élèves et du personnel municipal, dont il balaie aujourd’hui d’un revers de la main les conclusions retenues.
Depuis un an, on ne l’a pas entendu sur ce sujet. Il s’est bien gardé de faire connaître ses intentions véritables à l’occasion des élections municipales. Il n’a JAMAIS répondu aux demandes répétées des structures de VOTRE arrondissement (Maison pour Tous, centre social Bonnefoy) afin de les concerter et de trouver des solutions aux questions que vous soulevez au début de votre article (questions légitimes mais que vous détournez en arguments fallacieux: non, appliquer 45 minutes de temps périscolaire au quotidien, ça n’est pas impossible!).
Et voilà qu’il se manifeste et “pro-/im-pose” une réflexion unilatérale à deux semaines du délai imparti pour cloturer les projets des collectivités. D’ici là, nul n’aura le temps de monter, présenter et défendre un contre-projet! Et les avis des conseils d’école vont encore être ignorés…
Cette fumisterie politique se double d’une catastrophe pédagogique. Avec cet emploi du temps, loin de respecter les rythmes d’apprentissage des élèves (comme en avait l’intention louable l’ancien ministre de l’Education Nationale), Mr Collomb va les surcharger en rajoutant au maintien des 6 heures quotidiennes une demi-journée de classe en milieu de semaine! Franchement, de qui se moque-t-on? Quel est l’intérêt de l’enfant dans ce dispositif? C’est tout simplement un scandale, une honte, une trahison. Mieux vaudrait encore rester à la semaine de quatre jours que j’estime pourtant inadaptée!
Et que dire de Mr Fournel et de Mme Brugnera qui assuraient au début que ces activités périscolaires seraient gratuites, puis coûteraient au maximum 20€ par an aux familles, alors qu’on nous annonce aujourd’hui un tarif mensuel pouvant atteindre 19€? Mensonges! Pour ne pas dire, f…… de g…..!
Au risque de me répéter: je suis en colère.
J’espère vivement que parents, enseignants, personnels municipaux et autres habitants lyonnais vont, comme moi, se mobiliser afin de faire capoter vos propositions malhonnêtes et contre-productives.

Commentaire de Thierry PHILIP
Date: 16 mai 2014, 16:37

@ JANDOT DIT DANJOU Xavier
Monsieur,
Permettez-moi de revenir rapidement sur l’historique du projet en 3 points.

1. Sur la méthode d’abord :

Une concertation en plusieurs phases a eu lieu tout au long de l’année 2013. Au cours de cette année, ont été organisées :
- 9 réunions, une par arrondissement, avec les intervenants travaillant dans le cadre du comité de pilotage du Projet Educatif Local (associations, élus, enseignants, directeurs d’école, parents d’élèves, personnels de la Ville de Lyon),
- 3 réunions avec les directeurs d’école des 9 arrondissements,
- 1 rencontre avec les organisations syndicales d’enseignants,
- 1 rencontre avec les associations de parents d’élèves,
- plusieurs réunions de travail entre l’Adjoint à l’Education et ses collègues de la culture, de la vie associative et des sports, et les associations de ces 3 secteurs susceptibles d’intervenir dans le cadre du périscolaire ou d’être impactées par la réforme,
- plusieurs réunions de travail avec nos personnels.

Ensuite, nous avons décidé de reporter son entrée en vigueur à 2014 et nous avons choisi de consulter les Conseils d’école sur l’organisation de la semaine qui leur semblait la plus cohérente.
La participation a été massive puisque seules 4 écoles sur 196 n’ont pas répondu et les résultats ont été extrêmement clairs :
- 90 % des voix pour le mercredi matin,
- 80 % des voix pour la fin de la journée scolaire à 15 h 45 tous les jours avec activités périscolaires jusqu’à 16 h 30 pour ceux qui le souhaitent,
- et la volonté d’une organisation de la semaine similaire toutes les écoles de Lyon.

Dès le début, nous avons annoncé qu’en ce qui concerne les 3 heures d’activités périscolaires, nous voulions poursuivre le travail engagé avec les MJC, les Centres Sociaux, les Maisons de l’Enfance, les associations culturelles et sportives et les personnels de la Ville.
Ensuite, nous avons également annoncé, dès le début et pendant la campagne électorale, que nous intégrerions dans notre réflexion les contraintes de la loi de finance et l’apport de la CAF.
Enfin, nous avons aussi dit que nous attendions les décisions gouvernementales sur un possible assouplissement et sur une possible rallonge budgétaire pour aider les Villes.

Dès lors, je vous rappelle que notre proposition s’inscrit dans le cadre de le loi et de son décret du 7 mai 2014 :
- 5 matinées d’apprentissage sur au moins 8 demi-journées,
- Des journées qui ne dépassent pas 6h,
- La mise en œuvre programmée pour septembre 2014,
- Le regroupement sur une même demi-journée des 3h « libérées » (au lieu de ¾ h d’activités périscolaires supplémentaires par jour).
Oui, nous concertons sur la solution expérimentale du vendredi après-midi comme le veut le décret.

2. Sur l’intérêt pédagogique de cette réforme :

La Ville va offrir aux enfants un accueil de loisirs de qualité renforcée avec :
- Un taux d’encadrement amélioré : on comptera un animateur pour 14 enfants de moins de six ans et un animateur pour 18 enfants de plus de six ans soit 800 encadrants qui seront embauchés
- Des personnels encadrants qualifiés,
- Un directeur accueil de loisirs présent sur le temps de midi dans chaque groupe scolaire.

Cette organisation va permettre de bénéficier de la plus value des initiatives associatives et du savoir-faire des acteurs de l’éducation populaire car la gestion sera « mixte »:
- 55% des accueils de loisirs périscolaires gérés par la Ville,
- 45% par les associations partenaires (29 MJC, Maisons de l’enfance, Centres Sociaux)

3. Sur le coût :

Cette tarification est raisonnable et sociale puisqu’elle est calculée selon le quotient familial.
La Ville de Lyon consacre d’ores et déjà 7 millions d’euros aux temps périscolaires. Avec la mise en place de cette réforme, ce sont 15,9 millions d’euros qui seront désormais alloués chaque année aux activités périscolaire. Mais il faut aussi rappeler que la tarification du restaurant scolaire reste inchangée et les garderies du matin et du soir, y compris celle nouvellement créée du mercredi, demeure gratuite alors même que l’encadrement du temps de midi sera renforcé.

Commentaire de PATURAL
Date: 19 mai 2014, 8:36

@thierry
ce n’est pas d’une réponse sur la concertation dont ont besoin les enfants, leur famille,les enseignants comme ce professeur de Painlevé soutenu par les parents .
La façon tactique et politique de gérer ce dossier par rapport aux enjeux pédagogiques ( heures de cours par journée , coupure week-end,continuum scolaire périscolaire , mixité sociale ) apparait comme un “coup politique” d’après élection .
Encore une fois les plus éloignés de l’apprentissage seront les perdants : 6 heures de cours , activités périscolaires sans lien avec le scolaire,activités le vendredi après midi qui aurait un effet de ghetto .
Cordialement

Commentaire de nvju
Date: 25 mai 2014, 17:42

Deuxième phase de dégradation de la semaine scolaire

On a fait les rythmes scolaires pour alléger la journée de l’élève.
On a donc sacrifié la pause en milieu de semaine, le mercredi matin.
Un an après, on tasse la journée de l’élève. Il n’y a plus classe le mardi après-midi.
C’est le pousse toi que je m’y mette.

Inversion des principes:

Les activités péri-scolaires devaient s’adapter au temps d’apprentissage scolaire, or c’est le temps scolaire qui s’adapte aux activités péri-scolaires.

Non aux nouveaux rythmes scolaires.
Retour à la semaine de quatre jours.