Croisé Marek Halter chez Gérard Collomb, mardi.

J’aime beaucoup Marek Halter, j’ai lu tous ses livres, sauf le dernier, Je me suis réveillé en colère, dans lequel je compte bien me plonger, dès que j’en trouverai le temps ! Dans cet ouvrage, il prend position sur les questions qui lui tiennent à cœur, comme la religion, la démocratie, le racisme ou le communautarisme. Et bien sûr, les relations Israël-Palestine.

Marek, je l’avais rencontré il y a deux ans, lors de la conférence Internationale des Maires pour la Paix au Proche-Orient. Ce soir là, en décembre 2004, pour donner une suite aux Accords de Genève signés un an plus tôt, Collomb avait réuni une cinquantaine de maires israéliens et palestiniens pour qu’autour d’une table, ils puissent réfléchir au rôle qu’ils pouvaient jouer dans le processus de paix. Et qu’avec l’aide de maires européens, ils commencent à engager des actions de coopération, un peu à la façon de nos jumelages.

Je me souviens de Marek Halter parlant de façon très poétique : « Est-ce vouloir attraper la lune dans un seau », disait-il, « que de chercher une solution pacifique au conflit israélo-palestinien ? ». Je ne le pense pas. Il faut juste partir gagnant, s’accrocher, ne jamais désespérer. Surtout en ce moment. Le sommet d’Annapolis vient de commencer.

Depuis mardi, Marek Halter fait partie de la liste de soutien de Gérard Colomb. J’en suis très fier.

La salle au rez-de-chaussée, séparée de la rue par une grande vitrine est pleine de grands et de petits ; des enfants, des parents, des parrains et marraines républicains…
Un élu parle, énonce des noms aux consonances souvent étranges, donne de brèves nouvelles : « La situation est en train de s’améliorer », ou « On a bon espoir ». Pour d’autres familles, cela semble plus difficile ; certains même ne sont pas venus. « Ils n’ont pas confiance, vous comprenez … »

Accolés à ces noms d’enfants venus de tant d’ailleurs, celui des écoles du 3ème arrondissement qui les accueillent, où ils ont trouvé des racines nouvelles.
A coté de ces venus de tant d’ailleurs, le nom de nos grands hommes ! Jules Verne, Antoine Charrial, André Philip, Jules Ferry..

Le goûter est joyeux : une immense tarte aux fruits, des bonbons multicolores, les yeux des enfants brillent.
Autour des grands pourtant, flotte un air d’incertitude. En cet instant la vie peut sembler stabilisée, mais pour combien de temps ? Quels dangers les guettent encore?

Mes pensées rapprochent ces grands hommes de notre République, de ces familles parrainées par les citoyens du 3ème. Est-ce vraiment notre République qui devient le danger ?
Je pense à mon grand-père ; je crois pouvoir dire qu’il se serait levé auprès d’eux car il ne transigeait pas avec les valeurs qu’il considérait comme fondamentales : celles du respect de l’Homme, valeur pour lesquelles il a tant de fois combattu et résisté.