Ci-dessous, en intégralité, mon discours des vœux pour cette nouvelle année :

« Mesdames et messieurs, Chers ami-e-s,

C’est avec beaucoup de plaisir que je vous retrouve pour ces traditionnels vœux. Comme l’année dernière, cette cérémonie se fait dans des conditions particulières puisque la France est toujours en « Etat d’urgence ».

Je veux d’emblée, ce soir, avoir une pensée pour le jeune Marin, lâchement agressé devant la Part-Dieu pour avoir défendu la liberté et la laïcité. Marin est le fils de ma secrétaire lorsque j’étais Vice-Président de la Région et j’ai aussi une pensée très forte pour sa maman.

Je souhaite à nouveau saluer le travail remarquable que font les services de la police municipale, de la police nationale et les militaires de l’opération Sentinelle. Ils nous ont permis de vivre, ici, à Lyon de grands évènements dans une ambiance sereine. Je pense bien-sûr à l’UEFA de football mais aussi aux grands festivals qui rythment notre ville, comme la Biennale de la danse ou dernièrement la Fête des lumières.

Merci donc à tous ceux qui assurent, au quotidien, la protection des lyonnais. 2016 a été particulièrement éprouvante. Sachez notre reconnaissance sincère en tant qu’élu mais surtout en tant que citoyen.

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Depuis 5 ans, nous avions un peu pris nos habitudes à l’Auditorium. Cette année, nous innovons avec cette cérémonie dans ce haut lieu de la gastronomie lyonnaise, patrimoine immatériel largement reconnu. Je veux en votre nom remercier le Président des commerçants des Halles Paul Bocuse, Monsieur Claude POLIDORI ainsi que son Directeur, Monsieur Dominique GAMA pour leur accueil.

Ce quartier de la Part-Dieu évolue aujourd’hui à vue d’œil.

En 2014, nous inaugurions juste à côté la transformation de la rue Garibaldi. En décembre 2015, nous découvrions la très belle fresque Paul Bocuse. Et en novembre dernier, nous dénommions le  « parvis Renée Richard ». Aujourd’hui, ces premiers aménagements témoignent parfaitement de ce que sera la Part-Dieu demain :

• un centre urbain où il est facile de se déplacer que l’on soit à pied, en vélo, avec une poussette ou encore avec une canne à la main, en bus ou en voiture,
• un centre urbain où l’on peut discuter, échanger et vivre ensemble.

Les espaces publics seront réaménagés pour devenir davantage « aérés » à l’image de qu’est devenue la place Charles Béraudier après la démolition de l’immeuble qui cachait la bibliothèque.

Je me permets aussi de saluer le travail de la Société Publique Locale Lyon Part-Dieu en charge de la mise en œuvre du projet qui est à l’écoute des habitants. Elle s’est pleinement engagée dans un travail d’information avec les lyonnais et en particulier les habitants du 3^ème. Nous savons que l’énorme majorité d’entre eux est favorable au projet.

Le projet Part-Dieu, Gérard COLLOMB l’a voulu pour penser la ville de demain : une ville à échelle humaine, une ville avec plus de places pour les piétons, une ville avec plus de nature, une ville avec plus de modes doux et plus de transports en commun, une ville avec une gare digne de ce que nous sommes, une grande Métropole au cœur de l’Europe.

Privilégier les modes doux, c’est ce que fait le Sytral  avec la création d’un double site propre pour le C3 sur le Cours Lafayette réaménagé. C’est ce qu’il fera dès demain avec la création du T6 à l’est du 3^ème arrondissement. Si les travaux ne sont jamais les moments les plus agréables à vivre, ceux-ci sont essentiels si nous voulons continuer à vivre au cœur de cette belle Métropole et si possible sans masque.

Avec les enjeux climatiques, et nous l’avons vu lors des nombreuses discussions que nous avons eues pour redéfinir ensemble les contours de notre futur Plan Local d’Urbanisme et d’Habitat (PLU-H), les questions de la nature en ville et de la qualité de l’air sont devenues majeures pour les citadins que nous sommes. Avec Anne BRUGNERA, que je remercie tout particulièrement ce soir, nous avons rencontré, à plusieurs reprises, des parents d’élèves inquiets. Cette information est un devoir.

A la fin de l’année dernière, nous avons connu des épisodes de pollution, il nous faut aussi être responsable en matière d’aménagement et de déplacement.

Nous avons à cœur d’inaugurer nos pistes cyclables avec les associations. D’ailleurs, le 3^ème se place en 1^ère position lorsque ces dernières comptabilisent le nombre de cyclistes sur les voiries lyonnaises. Notons aussi que le plan Oxygène de la Métropole témoigne de cette volonté et c’est un outil essentiel pour les progrès futurs.

A la fin de cette année, la livraison du parc Zénith, au cœur du Campus Professionnel Lyon Rhône-Alpes, augmentera encore de 8 000m² la surface en espaces verts qui jalonnent l’arrondissement. Les habitants du 3^ème aiment profiter des extérieurs et nous accompagnons, à ce titre, de nombreux projets de jardins partagés témoignant, je crois, de nouvelles manières d’investir la ville. Aujourd’hui, les discussions avec les habitants autour du réaménagement du cheminement Moncey, tout près d’ici, sont également lancées.

En 2014, nous nous sommes engagés sur plusieurs projets pour les habitants du 3^ème. Je peux vous assurer que mon équipe et moi veillons à leur réalisation.

Mais au-delà de ces grands investissements, mon rôle de Maire, grâce à l’aide de notre équipe d’élu-e-s, est aussi de garantir la cohésion sociale, en d’autres termes, le vivre ensemble. Merci également à chaque membre des 5 conseils de quartier de nous y aider.

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Aujourd’hui, dans le 3^ème arrondissement, nous sommes plus de 100 000 habitants. Des berges du Rhône à la Part-Dieu en passant par Villette Paul Bert, Dauphiné Sans Souci et Montchat, le 3^ème arrondissement se caractérise justement par sa diversité. Cette diversité, nous veillons à la cultiver.

Se donner comme objectif de garantir la cohésion sociale ne signifie en aucun cas promouvoir l’uniformité ou encore l’unanimité. Etre élu de la République française, ce n’est pas être le porte-parole d’une partie de la population, ce n’est pas réécrire l’histoire et ce n’est certainement pas, non plus, attiser les haines et raviver les plaies. Etre maire, c’est veiller au « vivre ensemble » sur un territoire pour lequel on a été élu. C’est garantir des liens, c’est permettre la différence, c’est promouvoir l’acceptation de l’autre et l’expression de l’altérité.

Depuis 2015, les épreuves ont été nombreuses et les provocations violentes avec l’objectif aussi de nous diviser. Face à cela, nous avons souhaité réaffirmer nos valeurs et montrer notre irréductible volonté de vivre ensemble.

L’année dernière, lors de mon discours de vœux, je m’étais engagé auprès de vous sur 2 nouvelles initiatives pour que les promesses ne restent pas vaines :

• L’organisation d’un banquet ouvert à tous autour des valeurs républicaines.
• Et l’organisation d’un spectacle dédié à la jeunesse du 3^ème.

Cette année encore, nous avons décidé de réitérer ces premières éditions. Nous les pensons davantage avec nos partenaires traditionnels que sont la Maison Pour Tous et la MJC de Montchat, le Centre Social Bonnefoi et les Conseils de quartiers. C’est en faisant « avec » que nous parviendrons davantage à lutter contre les provocations et les esprits étriqués. Le dialogue avec notre jeunesse doit, j’en suis persuadé, demeurer une priorité. Je lui donne d’ores et déjà rendez-vous le 5 avril pour la 2^ème édition de la soirée Maillages à la Bourse du Travail.

Je le dis à chaque soirée des nouveaux arrivants que nous organisons régulièrement,  la Mairie du 3^ème est la « Maison commune ». Vous en êtes les propriétaires et je ne suis que son locataire. Je profite de ce discours pour remercier chaleureusement Monsieur Yves GIRIER, le Directeur général des services et à travers lui, l’ensemble des agents de la Mairie qui répondent toujours présents pour notre mission première qui est de répondre aux besoins des habitants. Merci pour leur disponibilité et leur écoute.  Dans ces temps difficiles, la notion de « service public » prend encore plus de sens.

La Mairie du 3^ème est une Mairie qui accueille. C’est une Mairie qui fait du lien. C’est une Mairie qui met en relation. C’est aussi une Mairie qui aime innover et expérimenter. Nous recevons, chaque année, de nombreuses associations, des débats, des conférences. Artistes, intellectuels, sportifs, musiciens, cinéphiles, la Mairie du 3^ème permet aux habitants de présenter leurs actions ou de s’enrichir aux contacts des autres.

Nous nous engageons aussi pour donner de la visibilité à ceux que l’on n’entend pas souvent.

Je pense par exemple au travail mené, cette année, par le Conseil Local de Santé Mentale ou encore aux expositions des patients du Centre hospitalier du Vinatier. Je pense aux ateliers intergénérationnels avec des personnes âgées et des enfants des Instituts Médico-Educatifs dans le cadre de la Semaine bleue. Je pense au projet artistique monté par le Quatuor Debussy avec des apprentis de la SEPR et des décrocheurs scolaires. Je pense aux rencontres avec des chômeurs sur les compétences d’avenir dans le cadre de la Semaine de l’emploi. Je pense aux travaux des jeunes ados de la Maison Pour Tous à l’occasion de la journée de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Dans ce travail de proximité, il est impossible de dire que nous avons réussi tant la tâche est importante et difficile. Ce que je peux vous assurer, c’est que nous nous y attelons et que nous continuerons. Bien-sûr, le travail auprès de ceux qui en ont le plus besoin serait impossible sans un travail partenarial mené, en amont avec les associations.

De nombreux représentants associatifs sont dans la salle et je les salue chaleureusement. Vous êtes l’âme de ce 3^ème arrondissement et je vous remercie sincèrement pour votre engagement au service de notre territoire et de ses habitants.

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Au niveau national, ce 1^er semestre 2017 sera rythmé par des scrutins avec l’élection présidentielle puis les législatives. Comment alors répondre à la défiance croissante des citoyens envers le politique et les institutions ? Comment lutter contre les provocations simplistes et populistes, à l’heure justement où la complexité des situations que nos compatriotes vivent, nécessite réflexions et mesure ?

J’entends depuis maintenant plusieurs années  un désir de faire de la politique autrement. J’écoute les mouvements citoyens. Je vois les projets de coopération et j’entends les envies d’une démocratie plus participative. Je ne vais pas mentir : les instances de concertation dont nous essayons de faire des outils d’une politique plus proche des citoyens ne sont pas parfaits. Nous en faisons l’expérience et nous en discutons très régulièrement en Mairie du 3^ème. Sur ce terrain, nous devons encore progresser, ensemble.

Si le personnel politique a une responsabilité, je crois qu’il est totalement inutile d’opposer l’élu à l’habitant citoyen. Les formes d’engagement sont multiples, elles peuvent être politiques bien sûr, mais aussi professionnelles ou encore associatives. Ce qui compte, c’est l’engagement au service de la Cité.

A l’occasion d’un hommage appuyé à Sylvie PENDARIAS, conseillère d’opposition disparue cette année, je rappelais qu’être élu d’arrondissement est bien loin des ors de la République. Etre élu d’arrondissement, c’est avoir les pieds sur terre, c’est être confronté à la réalité et aux difficultés des autres. Etre élu, c’est participer à un collectif. C’est concourir au débat public. C’est contribuer au bon fonctionnement de la démocratie locale sans autre ambition que de servir son quartier, son arrondissement, sa ville, tout simplement ses concitoyens.

Quels que soient les résultats des prochaines élections, souhaitons-nous, et ce sera mon 1^er vœu, un débat démocratique de qualité où la pensée et les visions pourront être confrontées dans un souci constant des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, et de laïcité. Et ce, quelles que soient nos sensibilités.

Pour 2017, mon 2^nd vœu ira vers un traitement humaniste et raisonné des questions migratoires. Entre notre devoir moral d’accueillir et les contraintes inévitables, que doit-on décider et comment ? Ce sont des questions auxquelles nous devons répondre. Dans le 3^ème arrondissement, nous y sommes souvent confrontés. Au lieu de se renvoyer les responsabilités les uns aux autres, je crois que cela nous concerne tous. A ce titre, je salue l’engagement des associations, et notamment l’accompagnement d’Habitat & Humanisme dans l’accueil qu’ils ont réservé aux migrants venus de Calais. Je salue également l’ensemble des bénévoles qui agissent tout l’hiver aux côtés des familles sans toit. J’adresse enfin un salut républicain aux collectifs de parents qui accompagnent des familles dont les enfants sont scolarisés dans nos écoles. Sans instrumentalisation politique, nous continuerons à les aider au mieux.

Malheureusement, nous ne faisons pas de miracle mais nous continuerons à agir pour l’accueil et l’insertion. C’est la clé de ce problème complexe. Soyons humbles et, soyons d’abord aux côtés des citoyens qui se battent avec cœur et sachons leur dire notre reconnaissance et leur expliquer nos difficultés. Continuons surtout à garder l’œil ouvert sur ceux qu’on ne voit pas ou qu’on ne voudrait pas voir et continuons à nous dire qu’une action, même imparfaite, est toujours mieux qu’un regard détourné.

Pour cette nouvelle année 2017, je voudrais conclure sur une note positive. En politique et aussi peut-être parce que nous sommes français, nous avons davantage pour habitude de dire ce qu’il ne va pas plutôt que d’insister sur ce qui va bien. Une fois n’est pas coutume, je conclurai donc en rappelant :

• Que si l’on regarde les chiffres de 1950, il y a 1 000 fois plus de centenaires en France aujourd’hui,
• Que seuls 21 % des humains savaient lire en 1900 et qu’ils sont désormais 86 %,
• Qu’entre 1740 et 2015, l’espérance de vie a augmenté de plus de 59 ans,
• Que les homicides ont baissé de moitié en 10 ans,
• Que l’écart de salaire entre les femmes et les hommes se réduit,
• Que l’air de nos grandes villes est meilleur qu’il y a 15 ans…

Ces quelques chiffres pour dire que « non, ce n’était pas forcément mieux avant » et surtout pour garder espoir dans notre avenir commun.

Je vous souhaite, à toutes et tous, mes meilleurs vœux de santé et de bonheur pour cette année 2017. Je vous souhaite une année de réussite et d’épanouissement. Je me joins également à la peine de ceux qui ont traversé des « coups durs » et leur souhaite très sincèrement une meilleure année à venir.

Je vous remercie. »