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La parole à… Marie-France ANTONA


Marie-France ANTONA est membre fondatrice et l’actuelle trésorière du Centre Social Bonnefoi. A l’occasion des 10 ans du Centre Social (que nous fêterons ensemble samedi) mais également parce qu’avant de partir de Lyon, elle dépose près de 30 ans d’archives relatives au quartier Moncey aux Archives municipales, j’ai souhaité lui donner la parole :

« Après 45 années de vie rue Paul Bert dont 20 consacrées au militantisme associatif d’hyperproximité au service du quartier de la Place du Pont et de sa population,  je quitte Lyon et ce quartier qui m’a beaucoup appris et donné. J’ai, en effet, été responsable du Comité d’habitants et de commerçants du quartier Moncey depuis 1997, membre de la Commission Moncey de 1997 à 2008, membre du Conseil de quartier depuis 2001, de l’Association Place du Pont depuis 2001,  présidente fondatrice du Centre Social de 2002 à 2008, trésorière du Centre social Bonnefoi depuis 2014….

Au cours de ces 20 années intenses, j’ai toujours eu à cœur de conserver les différents documents qui étaient produits au quotidien dans cette vie associative multiple. Ces documents d’origines diverses (photos, vidéos, films, textes, tracts, documents de travail, correspondances, affiches, documentation, revues de presse…) témoignent de la fondation, de l’implantation et du développement de ces trois associations  historiques de la Place du Pont.

D’autres archives  très symboliques m’ont aussi été remises par les militants de l’Association Solidarité Français Immigrés (ASFI) tels que  Denise JOUSSOT, « Juste parmi les Nations », Hélène CHALENCON, Nizier REVEYRON, Renée DUFOURT, Simone PRELLE… Elles retracent donc l’action de cette association  d’anciens résistants dans le quartier dès les années 70.

Marie Angèle DESFOURS, qui a dirigé pendant plus de 20 ans, l’Association Painlevé Loisirs, centre de loisirs implanté de 1980 à 2006 dans l’école Painlevé m’a  confié certains documents qui retracent la vie des enfants du quartier dans les années 80 et 90.

Jean Louis ROUTHIER m’a confié celles du Comité Espace Libre qui a œuvré de 1990 à 1993 pour l’implantation d’un terrain de sports sur l’espace Saint Jacques qui était la préfiguration de l’actuelle place Bahadourian. Ce Comité a mis en place des actions contre la construction du CLIP et  a lancé le  travail sur la mémoire de la Guillotière et a accompagné l’action de l’atelier bois qui était situé au 5 rue Bonnefoi dans les locaux autrefois occupés par la JOC, par Monseigneur ANCEL, par l’ACFAL et l’Association Culture et loisirs. C’est d’ailleurs au 5 rue Bonnefoi qu’a été implanté le Centre Social Bonnefoi qui a mis ses pas dans ces générations de passeurs.

Grâce à ce fonds assez conséquent, je crois qu’on a une vision assez large de la continuité militante et résistante du quartier durant presque 50 ans.

Au cours de ces 20 années, j’ai d’ailleurs souvent été sollicitée par des étudiants, des doctorants, des journalistes, le Musée Gadagne, le fonds Rhône Alpes de la BML et bien sûr les Archives Municipales de Lyon.

Ces archives nous ont permis de réaliser dès 1998 des expositions sur le patrimoine visible (16 épée avant et après la réhabilitation, Entre deux, 250 ans d’urbanisme quartier Moncey) et sur le patrimoine invisible (Hommes debout, Femmes courage, Intérieurs/extérieurs…) avec des photographes de qualité (Guy BOROYON et Ghislaine HAMID).

J’ai été souvent sollicitée pour organiser des balades patrimoniales qui ont permis au fil des années de mettre en valeur la richesse  et la complexité  d’un quartier qui, de prime abord, peut  parfois déconcerter voire  effrayer.

A l’occasion des dix ans du Centre social Bonnefoi que nous fêtons du 10 au 15 octobre, nous les avons utilisées pour la réalisation du livret qui accompagne l’exposition visible au Centre Social Bonnefoi. Nous avons introduit des QR codes qui permettront aux visiteurs et aux lecteurs de se replonger dans ces 30 dernières années qui ont permis au quartier de la Place du Pont  et à sa population de retrouver une place incontournable dans la ville et l’agglomération.

Tout naturellement, il m’a semblé important de confier ce fonds documentaire aux Archives Municipales de Lyon. Elles permettront, demain,  aux chercheurs, aux historiens, aux sociologues et à tous ceux qui veulent comprendre la spécificité et toute l’humanité de ce quartier millénaire et populaire d’y trouver, je le souhaite, quelques réponses.

Ils mettront à jour, je l’espère, l’âme de ce quartier millénaire, populaire, résistant, accueillant et tolérant qui est un phare dans l’obscurité alimentée par les clichés et les raccourcis.

La Place du Pont,  quartier  d’entre deux , de passage  confirme à chaque instant qu’il est plus important de construire des ponts que des murs, qu’il est utile de vivre et de faire ensemble et d’inventer des réponses locales et pertinentes à des problématiques globales.

J’espère que les générations futures trouveront dans ce fonds des éléments pour mettre leurs pas dans ceux qui les ont précédés depuis des décennies. »

319prisunic

moncey492

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