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Voeux du Maire de Lyon


Hier, j’assistais à la cérémonie des Vœux de Gérard COLLOMB à l’Hôtel de Ville. Aujourd’hui, j’édite son discours en intégralité :

C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je vous accueille en ces premiers jours de janvier pour cette cérémonie dans les salons de l’Hôtel de Ville, première d’une longue série, car à Lyon, on aime se souhaiter des vœux tout au long de ce mois.

Je veux bien sûr présenter à chacune et à chacun d’entre vous des vœux pour 2017, vœux de santé d’abord, parce que nous savons que c’est elle qui permet tout le reste, vœux de réussite ensuite sur le plan professionnel, vœux de bonheur et d’épanouissement sur le plan personnel.

Vous me permettrez aussi de formuler des vœux pour que l’année 2017 soit plus sereine dans le monde.
Car l’année 2016 a continué à porter hélas son lot de malheurs.

Au Proche-Orient, au Moyen-Orient bien sûr, dans une région totalement déstabilisée où Daesh a tenté d’imposer sa loi par la terreur et le sang, étendant même ses ramifications à toute une partie de l’Afrique.
En Syrie, où le conflit a fait plus de 300 000 morts, condamné à l’exil des centaines de milliers de réfugiés.
En Europe et dans notre pays enfin, que sont venus endeuiller de terribles attentats. Et nous avons tous encore à l’esprit les attaques de Magnanville, Nice et Saint-Etienne du Rouvray sur notre territoire, les massacres de l’aéroport et du métro de Bruxelles, celui de Berlin à la veille de Noël.
Et dernièrement à Istanbul, cette tuerie abominable qui, le jour même du nouvel an, a enlevé la vie à tant de jeunes.
Oui, nous sommes touchés par ces désordres du monde sans malheureusement être en mesure de leur apporter une réponse toujours commune.
Évidemment, nous pensons tous, quand nous apprenons ces nouvelles, que nous-mêmes, notre ville, pourrions être visés. Nous y pensons, j’y pense constamment. Et pourtant, je suis sûr que la meilleure réponse qu’on peut apporter à la barbarie est de continuer à vivre le présent, à préparer l’avenir.

Vivre le présent, c’était, en cette année 2016, refuser d’annuler nos grandes manifestations.
C’était organiser l’Euro, avec la fan zone sur la place Bellecour. Et tout à coup, des centaines de milliers de personnes oubliaient la lourdeur des temps et vibraient pour leur équipe, laissant éclater une joie de vivre retrouvée.
Vivre le présent, c’était organiser la Biennale de la Danse et merci pour le beau défilé présenté à Gerland par les groupes de notre Métropole, de notre région, avec la participation de nos amis turinois qui, malgré les incertitudes du moment, avaient tenu à maintenir leur présence dans notre ville.
Vivre le présent, c’était surtout renouer avec la fête des Lumières, la plus lyonnaise des fêtes, voir à nouveau, dans nos rues, ces centaines de milliers de personnes retrouvant la magie, la poésie du spectacle, faire découvrir à nos visiteurs que tous les lumignons allumés le 8 décembre sur nos fenêtres, installés dans l’amphithéâtre romain, sont bien plus qu’un simple spectacle, l’espérance, peut-être, d’une humanité enfin réconciliée.
Oui, nous avons connu ces moments difficiles. Mais j’ai la conviction qu’il faut, comme l’écrivait Tocqueville, avoir « de l’avenir une crainte salutaire qui fait veiller et combattre et non cette sorte de terreur molle et oisive qui abat les cœurs et les énerve ».

C’est pourquoi malgré un contexte mondial inquiétant, malgré une situation économique difficile sur le plan national, à Lyon, nous avons toujours voulu aller de l’avant. Et nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli collectivement.
Car en quelques années, nous avons franchi des étapes considérables.

Hier, on ne nous connaissait pas dans le monde. Aujourd’hui, nous sommes régulièrement classés parmi les 10 premières villes européennes, capitales comprises.
Avant-hier, Lyon avait la réputation d’être une ville triste et noire, et l’an dernier nous avons été classés première ville pour le tourisme d’agrément le week-end.
Notre pays a connu la crise. Et si nous en avons senti les effets, Lyon n’a malgré tout jamais cessé de créer des emplois quand notre pays en perdait 320 000 entre 2008 et 2014.
Et depuis le début de la reprise, le rythme s’accélère et l’an dernier ce sont près de 10 000 emplois qui ont été créés.
Ces résultats, nous les obtenons grâce à nos dispositifs de soutien à la création d’entreprises qui font qu’aujourd’hui, 15 000 voient chaque année le jour dans la Métropole de Lyon.
Ces résultats, nous les obtenons grâce au renforcement des grandes filières qui nous font rayonner dans le monde : sciences du vivant, chimie verte et cleantech, numérique.
Ces résultats, nous les obtenons par l’implantation de nouvelles entreprises dans notre Métropole et l’année dernière nous avons encore battu de nouveaux records avec plus de 100 entreprises implantées.
Ces résultats, nous les obtenons parce qu’ici, nous savons travailler ensemble.
Parce qu’ensemble et peut-être avant d’autres, plus que d’autres, nous avons su saisir les grandes transformations à l’œuvre dans le monde.
Compris que nous n’étions plus à l’époque de l’Etat-Nation où l’économie fonctionnait en circuit fermé et qu’il fallait s’ouvrir sur le grand large.
Compris que nous étions entrés dans une ère où les révolutions technologiques s’accélèrent et qu’il nous fallait vivre non dans la nostalgie d’un passé révolu mais en misant sur l’innovation. Grâce à une coopération constante entre nos universités, notre recherche et le monde de l’entreprise, en ouvrant les unes et les autres sur le monde entier. Mais en y allant ensemble, de manière solidaire.

C’est sans doute cela qui nous a permis, quand tant d’autres villes françaises connaissaient des difficultés, de pouvoir encore progresser.

Et nous allons continuer dans cette voie.
Dans le domaine économique bien sûr, mais aussi au travers de tous nos grands projets.
Il y a, bien sûr, la Confluence. Hier, souvenons-nous, ce quartier, c’était « derrière les voûtes », un quartier où beaucoup de Lyonnais hésitaient à se rendre.
Aujourd’hui, c’est devenu l’un des projets les plus emblématiques d’Europe. Et ce n’est qu’un début.

Vous avez tous appris, à la fin de la semaine dernière, la nouvelle du déclassement enfin obtenu de l’autoroute A6-A7. Merci, Monsieur le Préfet, pour votre aide.
Imaginez ce que sera Lyon quand nous en aurons détourné une partie de la circulation, quand, dans ce quartier, nous aurons remplacé l’autoroute par un grand boulevard paysager, planté d’arbres, avec le long du Rhône une belle allée où pourront flâner les piétons, courir les joggers, où les cyclistes pourront emprunter une piste sécurisée depuis Pierre Bénite jusqu’à notre cœur de ville.
Evidemment que cela va apporter un attrait plus considérable encore à tout ce territoire.
La Confluence est aujourd’hui en pleine lumière, mais c’est désormais Gerland, la Part-Dieu, qui se transforment.
Avec à Gerland, sur le plan économique, l’installation en cours ou à venir des entreprises et des institutions les plus prestigieuses dans le domaine des sciences du vivant.
Avec la création de nouveaux quartiers de vie, après le Bon Lait, les Girondins.
Avec le prolongement du tramway venant de la Confluence jusqu’aux Hôpitaux Est.
Avec, dans une quinzaine de jours, le transfert du LOU Rugby, et dans les mois qui viennent la reconfiguration du stade.

Côté Part-Dieu, l’inauguration l’an dernier de la tour Incity, après celle de la rue Garibaldi, a donné le signal d’un nouveau départ. Mais là encore, ce n’est rien par rapport aux transformations qui vont prendre corps au cours des prochaines années. La gare va voir sa surface doubler. Elle en avait grandement besoin. Pour ce faire, une nouvelle tour le « Two Lyon » va voir le jour. Dessinée par l’architecte Dominique Perrault, celui qui a réalisé la Bibliothèque Nationale de France à Paris, elle devrait tout comme la nouvelle gare être d’une grande beauté.
Le centre commercial va lui aussi connaître une vraie métamorphose. Aujourd’hui c’est une boîte refermée sur elle-même. Il va s’ouvrir sur l’ensemble du quartier qui l’environne. Le parking sur le toit va, lui, se transformer en une grande place paysagère. Elle sera de la dimension de la place des Terreaux, avec des points de vue magnifiques sur la ville, sur Fourvière, avec aussi des bars, des restaurants, des terrasses, où aux premiers rayons du soleil il fera bon venir entre amis passer un moment convivial.

La Part-Dieu était un lieu de passage, ce quartier va devenir un lieu de vie, avec la construction de logements, avec la construction d’espaces publics où l’on aura plaisir à être ensemble.

La Presqu’île, qui constitue le cœur de Lyon, va connaître elle aussi sa grande mutation.
Avec le démarrage, enfin, du quartier Grôlée !
Avec la requalification de nos principales artères : rue de la République, rue Victor Hugo, ou bien celle de la place des Terreaux.

Avec surtout la reconversion de l’Hôtel Dieu en un ensemble que les Lyonnais vont pouvoir redécouvrir dès la fin de cette année et qui sera pour tous, grâce à l’art et aux connaissances historiques de ses architectes, un sujet d’émerveillement.

Je cite quelques quartiers, mais je pourrais évoquer, arrondissement par arrondissement, toutes les transformations en cours. Je pourrais vous parler de celles que vont connaître tous les territoires de notre agglomération.
Qui ne voit que, dans l’Est lyonnais, le Grand Stade, jadis si décrié est devenu un élément de renouveau et d’attractivité qui entraîne tout un secteur. Même si vous n’êtes pas amateur de football, allez un week-end de beau temps, découvrir la beauté du stade, la merveilleuse promenade que nous avons créée, d’Eurexpo jusqu’au stade. Vous verrez qu’elle est largement à la hauteur de ce que nous avons réalisé sur les Berges du Rhône.
Aujourd’hui, dans les nouveaux projets que nous mettons en place, c’est le Carré de Soie aux limites de Vaulx-en-Velin et de Villeurbanne, c’est le doublement des Gratte-ciel à Villeurbanne, qui vont changer notre Métropole.

Mais si nous portons de grands projets, nous voulons aussi résorber les fractures nées des années 60, celles qui ont conduit un certain nombre de communes, de quartiers, à se paupériser, à se ghettoïser.

C’est pour cela que, partout, nous continuons à développer d’importantes opérations de rénovation urbaine. De la Duchère à Rillieux, de Saint-Fons à Vaulx-en-Velin, elles rétabliront une mixité sociale sans laquelle nos agglomérations ne pourront que connaître des difficultés grandissantes.
On voit bien en effet comment les idéologies radicales peuvent s’enraciner dans des quartiers qui, parce qu’ils sont pris dans une spirale du déclin, provoquent résignation, désespérance, mais aussi une dérive qui peut mener au pire.
Agir ainsi, construire une ville du vivre ensemble, c’est, j’en suis convaincu, être fidèle à nos racines, s’inspirer de la grande tradition humaniste lyonnaise, qu’elle soit laïque ou religieuse, celle qui veut toujours porter une attention à l’autre et d’abord à ceux qui sont les plus fragiles.
C’est pourquoi on ne m’entendra jamais prononcer des mots qui blessent et que j’en appellerai toujours au contraire au rassemblement et à l’unité.
Il est facile de semer la discorde. Mais j’ai toujours pensé qu’il était de notre devoir de responsables de veiller à promouvoir au contraire la concorde.

Au fond, quelle ville voulons-nous construire ?
Une ville qui soit forte économiquement, qui rayonne en Europe et dans le monde parce que c’est la condition de l’emploi.
Une ville où les différences s’estompent entre les quartiers et où l’on puisse partout trouver les conditions d’une vraie joie de vivre.
Une ville où l’on ait les mêmes chances de départ dans la vie, quel que soit son lieu de naissance.
Une ville qui permette la rencontre, le partage, qui fait se côtoyer toutes les générations, qui, quand vient le grand âge, sait éviter la solitude.
Une ville où la qualité de vie s’améliore sans cesse parce qu’on y aménage dans chaque quartier de petits espaces verts, parce qu’on y trouve un peu plus loin quelques grands parcs, la possibilité de grandes balades urbaines, dans une cité chaque jour plus végétalisée, où l’on renoue toujours davantage avec la nature.

Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Oui, à Lyon, je le pense, nous sommes en train de dessiner la ville du XXIe siècle à la fois plus performante mais aussi plus douce, plus agréable à vivre.

Puisque nous sommes en période de vœux, permettez-moi de souhaiter que cette modernité que porte notre ville, on puisse la retrouver demain au niveau national.

Aujourd’hui, notre pays semble parfois hésiter, douter de lui-même. Et pourtant nous avons tous les atouts pour reprendre notre place parmi les premières nations du monde.
Nous devons certes le faire dans le cadre de l’Europe.
Car seule, la France ne saurait peser face à un Empire russe qui est en train de se reconstituer.
Seule, elle ne pourrait peser dans l’équilibre nouveau qui est en train de se former sous nos yeux au Proche et au Moyen Orient.
Seule, elle ne pourrait faire face économiquement, industriellement, aux géants technologiques que comptent les États-Unis ou la Chine.
Si nous savons au contraire nous unir, nous pourrons à nouveau discuter d’égal à égal, faire valoir ce qu’est le poids de notre continent dans l’économie mondiale, faire valoir surtout les idéaux qui sont les nôtres.

En un moment où l’Europe semble frappée d’impuissance, où elle semble avoir perdu cette force motrice qu’elle avait su constituer depuis la Seconde Guerre mondiale, je crois qu’il est du rôle de la France de lui apporter un nouvel élan, un nouveau souffle.

La France doit pouvoir rassembler, entraîner. Mais il est pour cela une première condition : c’est qu’elle-même se réforme, c’est qu’elle sache aller de l’avant, qu’elle sache préférer le mouvement à l’immobilisme.
Oui, il faut que notre pays retrouve une nouvelle jeunesse pour à nouveau, pouvoir montrer une voie, pouvoir tracer un chemin.
Je pense que nous en avons la possibilité !
C’est au fond ce que je nous souhaite, à tous, pour cette année 2017.

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