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Commémoration de la bataille de Bir-Hakeim


Chaque année, dans le 3ème arrondissement, nous commémorons la bataille de Bir-Hakeim. Vous trouverez, ci-dessous, mon discours prononcé ce matin, place Bir-Hakeim, à cette occasion.

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Avant de commencer mon discours, je souhaite que l’on ait aujourd’hui une pensée pour Monsieur Raymond COMTE, vice-président départemental de la FNACA qui nous a quittés mercredi dernier. C’était un homme engagé, toujours présent lors des commémorations organisées par la mairie. Je sais que nombre d’entre vous le connaissaient personnellement, et vous savez donc à quel point il était bienveillant, attentif aux autres. C’est une grande perte pour la FNACA et pour le 3e; et je m’associe aujourd’hui à la douleur de ses proches.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le 75e anniversaire de la bataille de Bir-Hakeim.

La bataille de Bir-Hakeim s’est déroulée du 15 février au 10 juin 1942. C’est un haut fait d’armes, une bataille stratégique qui a opposé, dans chaleur du désert libyen, les troupes de l’Afrika Korps de ROMMEL aux Forces françaises Libres du Général KOENIG

Je ne reviendrai pas en détail sur cette épopée, qui nous a été relatée à l’instant. Mais je voudrais qu’aujourd’hui, l’on puisse peut-être juste retenir ceci :

Retenir que les Français ont soutenu un siège de plusieurs mois dans les sables de Bir-Hakeim contre une armée bien supérieure en nombre. Retenir que, par trois fois, ROMMEL a envoyé des émissaires enjoignant à KOENIG de se rendre.
Retenir que, par trois fois, KOENIG les a éconduits.

Dès le 5 juin, dans l’émission de la France libre, Honneur et Patrie, diffusée sur les ondes de la BBC, Maurice SCHUMANN s’exclamait :

« Retenez le nom de cette bourgade désertique. Répétez-le. Écrivez-le partout. Bir Hakeim : c’est beaucoup plus qu’une bataille terrible, et qui n’est pas finie, dans un enfer de mitraille et de chaleur, c’est la preuve que l’âme de la France réelle est invincible. » Aujourd’hui, 75 ans plus tard, nous pouvons lui répondre : nous avons retenu le nom de Bir-Hakeim.

Le siège sera tenu jusqu’à la nuit du 10 juin 1942, mais les pertes seront lourdes. Sur les 3700 Français de Bir-Hakeim, 1500 y laisseront la vie.

Le 10 juin 1942, depuis Londres, le général DE GAULLE envoie ce message au général KOENIG, à Bir-Hakeim.

« Quand, à Bir-Hakeim, un rayon de sa gloire renaissante est venu caresser le front sanglant de ses soldats, le monde a reconnu la France… Général Kœnig ! Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil » …

Et, le 11 juin, il prit à son tour la parole sur la BBC : « La nation a tressailli de fierté en apprenant ce qu’ont fait ses soldats à Bir-Hakeim. Braves et purs enfants de France qui viennent d’écrire, avec leur sang, une de ses plus belles pages de gloire ! La nation, écrasée, trahie, souffletée, se rassemble dans la volonté de vaincre, comme s’unissent ses combattants des champs de bataille, ses combattants de Saint-Nazaire, ses combattants des groupes d’action intérieurs, comme se rejoignent les pensées suprêmes du soldat qui meurt en Libye, du marin coulé à bord du Surcouf, de l’ouvrier qu’on fusille à Paris. Oui, c’est par le combat, dans le combat, que se refait l’unité française. »

C’est donc une victoire militaire et stratégique mais c’est aussi une reconquête symbolique pour le moral des troupes et l’image de la valeur des soldats français.

La semaine dernière, j’étais à Montluc, devant la stèle Jean MOULIN pour commémorer la journée nationale de la résistance, et la création du CNR. Si je fais le lien ce matin avec cette journée, c’est que, Bir-Hakeim, je le crois fermement, c’est un acte de Résistance. C’est le refus de la soumission, c’est le choix de combattre, de s’insurger, c’est « savoir désobéir » au régime de Vichy et à l’occupation nazie.

Ceux qui ont combattu à Bir-Hakeim ont réalisé un exploit militaire dont il nous faut souligner le caractère exceptionnel. On sait l’importance de cette bataille pour la victoire qui a suivi à El Alamein.

CHURCHILL reconnut d’ailleurs que « la magnifique résistance des soldats français à Bir Hakeim, durant plus de deux semaines, a fortement contribué à la sauvegarde de l’Égypte et du canal de Suez. Sans Bir Hakeim, il n’y aurait peut-être pas eu El-Alamein ».

C’est vrai, de manière générale, on sait que toute la reprise de l’Afrique du nord aurait été compliquée sans le courage, et parfois même le sacrifice, qui a été démontré par les troupes françaises à Bir Hakeim.

Plus tard, ROMMEL lui-même nota dans ses carnets: « La résistance la plus acharnée et la plus héroïque de la guerre du désert m’a été opposée par les soldats français, à Bir Hakeim, en mai-juin 1942. »

Ténacité, détermination et courage par amour pour la liberté, voilà les valeurs dont ces hommes ont fait la démonstration. Souhaitons aujourd’hui que chacun puisse s’en inspirer.

Je vous remercie. ”


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