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La parole à…. Jean-Jack Queyranne


Mon propos pourra paraître bien éloigné des temps d’une campagne électorale. Invité à m’exprimer sur le Blog de Thiery PHILIP, j’ai eu envie de vous parler d’un sujet qui  nous concerne pourtant tous.
Récemment, dans le cadre de “Drôle d’endroit pour des Rencontres“, ce festival de cinéma hors norme de Bron, qui connaît sa 19ème édition, j’accueillais Abderrahmane SISSAKO, le plus grand cinéaste africain. On lui doit notamment le film “BAMAKO,” admirable dissection du phénomène de la mondialisation à partir d’une case malienne.A. SISSAKO lance un projet qui vise à la réouverture de salles de cinéma dans les pays africains. La première sera le Soudan Ciné à BAMAKO, salle mythique fermée depuis 14 ans. Dans la capitale malienne, il ne reste plus qu’un seul cinéma qui ne programme que des films américains ! Il est proposé à chaque donateur d’acheter un fauteuil et l’argent récolté devrait être suffisant pour rénover la salle et assurer son fonctionnement pendant quelques années.
Cette action peut paraître bien modeste ou bien éloignée des préoccupations immédiates de tous ceux qui sont confrontés à la pauvreté, à la faim, au manque de soins.

Rêve d’intellectuels ? Je répondrai, comme le réalisateur burkinabé Gaston KABORE, “chaque peuple a besoin d’être confronté à sa propre image“.
La culture est à mes yeux, comme l’exprimait le grand écrivain antillais Edouard Glissant, un produit de première nécessité.

La région Rhône-Alpes a entrepris de soutenir DAKAR IMAGES pour permettre la production de films réalisés par des cinéastes africains. C’est la première étape, encore faut-il que ces films puissent être vus sur les chaines de télévision, comme dans les salles. Je défends la diversité culturelle face au risque d’uniformisation. Un peuple qui n’a plus la possibilité d’exprimer sa création artistique est un peuple qui est menacé dans son devenir. La mondialisation n’est pas seulement économique, elle est aussi culturelle. C’est une manière de résister à l’uniformisation et au nivellement que de permettre à des artistes de montrer leurs œuvres.

Eddy Mitchell déplorait dans La dernière séance la fin des cinémas de quartiers. Un de ses successeurs pourra peut être chanter avec Mory Kanté, la renaissance des cinémas en Afrique. Rhône-Alpes, avec les salles indépendantes de la Région, s’est associée à cette initiative.
Le cinéma les ALIZES à BRON a été ainsi jumelé avec le SOUDAN CINE.

Ainsi, l’Afrique nous sera plus proche

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