Vendredi soir à Montchat, nous dévoilions la toile que Guetty LONG offrait à l’Espace Elsa Triolet. J’en profite, à nouveau, pour la remercier pour sa générosité.

Ci-dessous, les mots qu’elle prononça le soir même :

«  J’ai choisi d’offrir cette peinture « l’Hymne à la joie » à la Ville de Lyon et plus particulièrement aux Montchatois, en souvenir de mon père, le Docteur Long qui combattit le nazisme gonflé d’ignorance morbide propageant en 1939 la terreur en France et dans le monde. Oui, il lutte contre l’obscurantisme qui engendre le fanatisme. Résistant de la première heure, il fait partie du réseau « Le coq enchaîné ». Il est aussi le correspondant direct de votre grand-père André PHILIP qui est, aux côtés du Général DE GAULLE 0 Londres… Puis le 23 octobre 1943, dénoncé, arrêté à notre domicile par la milice et la gestapo, il est torturé à Montluc et assassiné sur la route de Feyzin. Il avait 37 ans.

J’ai consacré ma vie à la Peinture et à la Gravure pour essayer de saisir, à travers l’idée que je me fais de la beauté, le message d’amour que ces héroïnes et ces héros nous donnent en exemple.

La correspondance entre les arts m’a toujours passionnée, la peinture puisque mon père peignait quelque fois le dimanche et la musique, car ma mère, 1^er Prix du Conservatoire de Lyon jouait au piano.

L’interprétation de la 9^ème symphonie de Beethoven par le Saïto Kinen Orchestra dirigé par Séjii Oshawa, m’accompagnent depuis le 7 août. Elle fut jouée pour la 1^ère fois en 1824 dédiée au roi de Prusse Frédérique Guillaume 3. Beethoven avait 54 ans. Pour ce prodigieux 4^ème mouvement, Beethoven s’est inspiré du poème de Schiller : l’Ode à la Joie, écrit en 1785 lorsqu’il avait 26 ans.

Joie, joie, joie, belle étincelle divine, fille de l’Elysée

Ton enchantement unit de nouveau

Ce que la convention a rigoureusement séparé

Courez frère, votre chemin,

Joyeux, comme un héros vers la victoire !

Ces quatre idées forces du poème ont guidées la création musicale de Beethoven ? C’est ce relief que j’ai retenu dans l’intimité de mon atelier en écoutant sa musique jusqu’à ce que toutes les cellules de mon corps soir musicalisées.

Puis, grâce à mo, métier de peintre que je perfectionne sans cesse, j’accèdes par un travail intérieur à un état de disponibilité où surgissent à la périphérie de l’être des milliers d perceptions qui peuvent être saisies, trans-formés ou pas… cette miraculeuse ouverture proposée par l’inconnu qui dilate le cœur permet la naissance du discours pictural avec sa propre loi.

Cette Ode à la joie est devenue l’Hymne à la joie pour le bicentenaire de la naissance de Beethoven en 1970 et adopté officiellement comme hymen européen en 1972. Aujourd’hui, plus que jamais, l’Europe et EN MARCHE.

La prise de conscience s’agrandit au fil des millénaires, des siècles et des jours. La preuve, ici au sein de cet espace où nous sommes, nous entendons les noms de deux femmes artistes exceptionnelles Elsa Triolet et Barbara.

Depuis cent ans, une partie de ma famille vit dans ce quartier et je remercie tout particulièrement ma belle-sœur et mon frère, les docteurs Denise Long et Henri Long qui, par leur engagement médical et culturel, contribuent à l’épanouissement de l’humain.

C’est toute ma vie et les mille vingt heures de travail qui ont été nécessaires pour que naisse cette peinture, cet hymne à la Joie que je vous offre du fond du cœur.

Merci pour votre attention sans laquelle le miracle de l’échange n’aurait pas lieu.

Guetty Long »