Le Premier Ministre a lancé un pavé dans la mare en suggérant qu’il fallait « moderniser les religions » ;  c’est à mon sens une erreur politique majeure pour un républicain français.  En effet, la loi de 1905 de séparation de l’Etat et de l’Eglise précise que: « La République … garantit le libre exercice des cultes [...] ».

Cette loi a mis presque 25 ans à trouver son équilibre après des siècles d’omniprésence de l’église catholique dans la vie publique. Cet équilibre est atteint et il se construit également avec les autres religions depuis des années. Cette loi garantit le libre exercice du culte. C’est l’un des fondements de notre République. Le « libre exercice »…peut il être remis en cause sans aucune raison d’ordre publique ?

Il me semble que cette dérive au nom de la modernité est condamnable sans appel ; autant que celle qui se cachait sous les traits de la pureté. Vouloir « moderniser» des pratiques religieuses n’est ce pas du même registre que vouloir une population en pleine santé, jeune, pleine de vie ? C’est laisser entendre que la modernité, éphémère par définition, s’imposerait sur le religieux intemporel ? Qu’il y aurait « un bien-faire » ou un « bien-penser » qu’on pourrait opposer aux pratiques religieuses. Au nom de quoi ? Qui va définir ce code de bonne conduite religieuse « moderne » ?

Je suis même gêné d’écrire cela, tant je ne crois pas que F. Fillon s’inscrive dans la mouvance nauséabonde de Sarkozy, Hortefeux, Guéant… Mais c’est bien lui qui a fait cette déclaration et sauf à ce qu’il présente des excuses, il s’est déshonoré par des propos qui ne sont pas anodins.