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L’homme du 20e siècle


Aujourd’hui, un prix Nobel de la paix et artisan de la fraternité entre les peuples s’en est allé. Si une personne devait, pour moi, symboliser le 20e siècle, c’est bien lui.

Nelson Mandela fait partie de ces personnalités extraordinaires qui, par leur vision, par leur détermination, participent à changer le monde. Je me rappellerai de cet homme, qui, dans un pays où les portes se fermaient devant sa couleur de peau, a toujours œuvré pour que les hommes puissent vivre ensemble, d’égal à égal.

Très tôt, il s’opposa au régime discriminatoire de son pays, qui prendra le nom d’apartheid à partir de la fin des années 40. N’adhérant pas aux logiques communistes et révolutionnaires de son temps, il adopta au contraire la doctrine non-violente de Gandhi, qui fut pour lui un modèle d’émancipation. C’est dans cette direction qu’il mena le combat pour l’égalité, à la tête de l’ANC (Congrès national africain) dont il devint le président en 1952.

Suite au massacre de Sharpeville perpétré par les forces de police contre des manifestants pacifiques, il se résigna, toutefois, à changer de stratégie. Il fallait se rendre à l’évidence : leur cause n’avançait plus et le régime se durcissait (état d’urgence, interdiction de l’ANC). Il finit ainsi par soutenir et organiser la lutte armée. Il créa alors le MK, branche militaire de l’ANC, principalement tournée vers le sabotage de lieux symboliques de l’apartheid, même si des actions de guérilla et des entraînements paramilitaires furent organisés.

Informé par la CIA, le régime Sud Africain le captura le 5 août 1962, et l’accusa de sabotage, de trahison et de complot contre son pays. Son procès, le désormais célèbre « Procès de Rivonia », décidera la lourdeur de sa peine. Risquant la peine de mort, Mandela dira alors pour sa défense, le 24 avril 1964:

« Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »

Jugé coupable de l’ensemble des chefs d’accusation qui pesaient sur lui, il échappera néanmoins à la peine de mort suite à la « clémence » du juge qui n’estima pas prouvées, les accusations de complot contre son pays.

Nelson Mandela sera emprisonné sur l’île prison de Robben Island que j’ai eu la chance de visiter (Cf. mon post du 14 juin 2010). Il passera 18 de ses 27 années de détention, dans des conditions carcérales à la limite du supportable.

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Sans jamais se laisser abattre, il entreprend de partager ses connaissances avec ses codétenus, créant ce que l’on nommera « l’Université Mandela ». Ainsi, la notoriété du prisonnier 46664 s’étend au monde entier. Il profitera de son enfermement pour apprendre l’histoire et la langue des Afrikaners (blancs d’Afrique du sud). Il se nouera d’amitié avec James Gregory, son gardien, dont le livre a inspiré le film « Goodbye Bafana ».

La situation ne cessant de se détériorer dans le pays et ce dernier étant de plus en plus critiqué sur la scène internationale, le gouvernement commencera à nouer des contacts avec Mandela à partir de 1976. Au fil des années, les rencontres se font plus nombreuses, mêmes si les résultats tangibles tardent à voir le jour.

En 1989, l’arrivée au pouvoir de Frederik de Klerk, successeur de Pieter Botha, va radicalement changer la donne et le nouveau président, après avoir libéré sept autres dirigeants de l’ANC, libère Nelson Mandela, le 11 février 1990. Reprenant la tête de l’ANC, il mènera alors les négociations avec le gouvernement, en vue d’obtenir l’égalité des droits entre les Noirs et les Blancs d’Afrique du Sud. Le 30 juin 1991, le parlement sud-africain votera la suppression des dernières lois piliers de l’apartheid, notamment celle sur la classification raciale des individus.

Les négociations entre de Klerk et Mandela pour la réunification des peuples de leur pays sont mondialement reconnues et ils obtiennent le Prix Nobel de la Paix en 1993.

Les premières élections nationales non raciales ont lieu le 27 avril 1994 et Nelson Mandela, en signe d’unité nationale, déposera son bulletin de vote à l’Institut Ohlange institute, fondé quatre-vingt ans plus tôt par John Dube, le premier président de l’ANC. Mandela s’était toujours inspiré de ce pionnier de la lutte non violente des Noirs pour la conquête de leurs droits civiques. En déposant son bulletin dans l’urne, il laissera alors éclater sa joie à 76 ans : « J’ai voté pour la première fois de ma vie ».

Remportant les élections avec plus de 62% des suffrages il est le premier Président noir d’Afrique du Sud. Il effectuera un mandat de 5 ans, démissionnant à la date symbolique des émeutes de Soweto. Il laissera l’image d’un grand homme d’état, fort de sa capacité à pardonner et aller de l’avant.

Ainsi naquit la nation arc-en-ciel, voulue par un grand homme, l’homme du 20e siècle à mes yeux.

RIP Nelson Mandela

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Commentaires

Commentaire de jean
Date: 9 décembre 2013, 17:48

c’est pas bien de mentir (votre habitude) sur le fait que Mandela n’adhère pas aux idées communistes violente, d’ailleurs qui dit communiste (ce que Mandela est) dit génocide et violence.
Révisez votre histoire.

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