Médecin gastro-entérologue, oncologue et hépatologue, le Dr Bruno Donatini est un pionnier. Depuis plus de 30 ans, il explore les liens entre microbiote intestinal, fermentation intestinale, dysbiose et pathologies chroniques. Son crédo ? Une vision holistique du patient, qui ne se limite pas à ses symptômes. Ses outils ? Des tests respiratoires, une analyse poussée de la bouche et de la peau, et des traitements alliant pharmacopée et mycothérapie.\n\nPour des résultats souvent bluffants. À tel point que sa patientèle se compte en centaines de milliers de personnes. Et que nombre de praticiens s’inspirent (ou copient) son approche.\n\nPourtant, la méthode Donatini n’a rien d’un long fleuve tranquille. Entre raccourcis conceptuels, manque de validation scientifique et dérives sectaires chez certains émules, les écueils sont nombreux.\n\nPour la comprendre, il faut d’abord en saisir les promesses et les limites. C’est ce qu’on vous explique dans cet article. Qui pourrait bien changer votre rapport à votre santé — pour peu que vous soyez prêt à lui consacrer 10 minutes.\n\nPS : retrouvez également notre article sur la méthode Donatini sur notre site (lien dans la bio).
Les promesses de la méthode Donatini : quelles pathologies cible-t-elle ?
Est-ce qu’un déséquilibre microscopique dans l’intestin peut vraiment bouleverser toute votre existence ? C’est là qu’il faut creuser. La méthode Donatini se propose d’explorer ces interstices souvent négligés où le microbiote, bien plus que simple décor intestinal, joue selon ses partisans un rôle central dans de nombreux troubles. Mais de quelles pathologies parle-t-on concrètement ?
Troubles digestifs courants et complexes : ballonnements, reflux, transit perturbé…
Pourquoi tant de personnes vivent-elles avec des symptômes digestifs chroniques sans vraie solution durable ?
Derrière un ventre gonflé ou des flatulences qui reviennent chaque soir, la méthode Donatini traque une cause : la dysbiose, cette altération de l’écosystème intestinal. Selon cette approche, l’excès de fermentation (gaz, ballonnements), les reflux acides, la constipation ou au contraire la diarrhée seraient fréquemment associés à un déséquilibre du microbiote (SIBO compris).
Pour Donatini – et pour beaucoup de praticiens fonctionnels – il ne s’agit pas simplement d’éteindre les symptômes mais d’assainir le milieu gastro-duodénal, via le rééquilibrage du microbiote et le contrôle des fermentations pathologiques.
Symptômes digestifs fréquemment associés à la dysbiose :
- Ballonnements persistants (surtout 2 à 3 heures après les repas)
- Flatulences odorantes ou brûlures gastriques
- Reflux gastro-œsophagien
- Constipation ou diarrhée alternante
- Sensation de digestion lente ou incomplète
- Douleurs abdominales diffuses ou coliques
- Mauvaise haleine chronique
- Selles molles voire liquides
De nombreux patients rapportent que ces manifestations sont sous-estimées par la médecine conventionnelle tant qu’aucune pathologie organique lourde n’est diagnostiquée. La correction des déséquilibres du microbiote – parfois validée par des tests respiratoires – devient alors un levier central dans cette approche. Attention toutefois aux promesses trop larges !
L'axe intestin-cerveau : comment le microbiote influence-t-il le système nerveux ?
Peut-on imaginer que nos pensées anxieuses trouvent leur origine dans nos tripes ? Oui, vraiment. L’axe intestin-cerveau n’est pas une lubie récente mais un fait biologique documenté : près de 200 millions de neurones habitent notre système digestif ! Le Dr Donatini s’appuie sur ce constat pour suggérer qu’un microbiote déséquilibré influence la production de neurotransmetteurs (sérotonine, GABA) et l’inflammation neuro-immunitaire.
Ainsi, anxiété, dépression légère à modérée, troubles cognitifs voire certains syndromes comme l’autisme (cf. travaux du Dr Natacha Campbell-McBride) pourraient être liés à une dysbiose et abordés en partie par le rétablissement du terrain intestinal.
Pour approfondir ce lien étonnant entre nutrition et santé mentale, visitez cet article dédié.
Les maladies inflammatoires et auto-immunes : un lien avec la santé intestinale ?
L’intestin est-il vraiment à l’origine de toutes nos inflammations ? Ne cédons pas à l’excès… mais il faut rester curieux !
La perméabilité intestinale accrue (« leaky gut »), conséquence possible d’une dysbiose prolongée ou d’une alimentation moderne appauvrie, est de plus en plus suspectée dans l’aggravation de maladies inflammatoires chroniques (Crohn, RCH) et auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques).
Pour Donatini, il s’agit non seulement de corriger le microbiote mais aussi d’accompagner ce geste par une « nutrition orthomoléculaire », mêlant micronutrition spécifique et nutrithérapie ciblée pour soutenir la barrière intestinale.
Mon opinion (Thierry Philip)
Il est indéniable que les liens entre inflammation systémique et santé intestinale se renforcent au fil des publications scientifiques. Mais attention ! Si certains cas spectaculaires existent bel et bien en consultation – une cliente souffrant d’hyperthyroïdie stabilisée suite à un travail profond sur sa flore intestinale –, cela ne saurait faire règle générale ni remplacer les traitements éprouvés. Gardons donc la tête froide devant le marketing qui surfe parfois sur ces découvertes.
Fatigue chronique, troubles immunitaires et allergies : la piste du 'terrain' ?
Vous sentez-vous épuisé sans raison apparente ? Subissez-vous rhumes fréquents ou allergies inexplicables malgré tous vos efforts ? C’est là encore que Donatini s’aventure là où peu osent regarder : le 'terrain'. Ici entrent en jeu candidoses chroniques, perturbations immunitaires subtiles ou réactions allergiques inexpliquées… Toutes pourraient prendre racine dans une dysbiose tenace — selon cette vision intégrative.
La correction du terrain passe alors par une stratégie globale combinant alimentation santé individualisée (sans dogmatisme), mycothérapie éventuellement ciblée et soutien du système immunitaire via des micronutriments adaptés.
On notera également que certaines approches intègrent les cas complexes comme la fibromyalgie ou même certains tableaux atypiques post-maladie de Lyme — sans jamais promettre une guérison miracle mais en cherchant à optimiser chaque paramètre influençant l’écosystème interne.

Retenez surtout ceci : si explorer votre écologie interne peut ouvrir des pistes intéressantes pour mieux vivre avec ces troubles chroniques mal compris… rien ne remplace jamais un diagnostic médical rigoureux ni un suivi conventionnel adapté.