Prise de sang créatinine avant scanner : préparation, jeûne et précautions

Le jeûne est-il obligatoire pour la prise de sang de créatinine avant un scanner ? La réponse dans notre guide complet — avec conseils pratiques et check-list.

14 min
Santé et bien-être
16 June 2025 à 4h38

Un dosage de créatinine. Avant un scanner injecté. Super, encore une prise de sang. Mais au fait, faut-il être à jeun ? Cette question, beaucoup (beaucoup) se la posent. Et pour cause : en fonction des laboratoires, des médecins et des besoins, la consigne peut radicalement changer. Alors, on vous a préparé le guide ultra-complet sur le sujet. Avec les explications, les conseils pratiques et la check-list à suivre pour vous préparer au mieux. Bonus : on vous a négocié 15€ offerts sur votre prochaine consultation. ↓ Article à lire ↓

Faut-il être à jeun pour la prise de sang de créatinine avant un scanner ?

La réponse courte des radiologues : le jeûne n’est pas systématique

On entre ici dans le vif du sujet, car croyez-moi, la question du jeûne avant la prise de sang pour la créatinine revient chaque semaine dans mon cabinet à Lausanne. Et, franchement, cette croyance a la vie dure !

« C’est là qu’il faut creuser ! Chez 90 % des patients, un simple repas léger n’interfère pas avec la créatinémie. »

La science est claire : l’alimentation influence très peu le taux de créatinine dans le sang. Ce marqueur, appelé aussi créatininémie, reflète surtout l’activité musculaire et la capacité des reins à éliminer les déchets. En Suisse comme ailleurs, les recommandations des sociétés d’imagerie médicale (comme l’ISPB) affirment que le jeûne n’est pas requis pour ce dosage isolé. Mangez donc normalement, à moins d’indication contraire précise — et oubliez les scénarios catastrophes lus sur les forums !

J’ai vu passer des patients stressés à cause d’un conseil mal compris ou d’un vieux réflexe de laboratoire : « Mais docteur, j’ai bu un café ce matin, ça fausse tout ? » Non, votre café ne fera pas exploser votre créatininémie ni n’obligera le radiologue à annuler votre scanner.

Les rares exceptions (glycémie conjointe, pathologies digestives, protocole local)

Soyons rigoureux : il existe des situations où le jeûne s’impose. Si votre ordonnance mentionne une glycémie à jeun en plus de la créatinine, alors là il faut respecter une absence totale d’apports caloriques pendant 8–12 heures — c’est surtout la mesure du sucre sanguin qui commande ce protocole !

Idem en cas de pathologies digestives (malabsorption sévère), ou si vous passez un scanner abdominal avec recherche spécifique (fistule digestive). Bref : le radiologue tranche au cas par cas et s’appuie sur les indications médicales précises.

Un clin d’œil vécu : Une patiente diabétique vient me voir affolée parce que son laboratoire exigeait systématiquement le jeûne… alors qu’on ne lui dosait jamais sa glycémie ! Ce genre de confusion est loin d’être rare.

Prélèvement de sang pour mesurer la créatinémie avant un examen d'imagerie à Lausanne.

Pour 90 % des gens, on mange léger et on vit sa vie ; pour les cas particuliers, demandez conseil à un professionnel de santé.

Pourquoi doser la créatinine avant un scanner injecté ?

Fonction rénale : filtre et élimination du produit de contraste iodé

Le rein, c’est le grand filtreur de notre organisme : chaque jour, il passe au crible environ 180 litres de sang, récupérant les déchets et réabsorbant ce qui doit l’être. Mais pourquoi toute cette agitation autour du dosage de la créatinine avant un scanner injecté ? Parce que lorsqu’on injecte un produit de contraste iodé, c’est justement le rein qui va devoir l’éliminer – et c’est là que les ennuis peuvent commencer.

Dans la plupart des cas, les reins fonctionnant normalement gèrent sans broncher. Selon les publications récentes, seulement 0,1% des patients avec une fonction rénale normale voient leur créatinémie grimper après l’injection d’iode. Mais si votre rein est déjà fatigué — on parle ici d’un DFG (débit de filtration glomérulaire) < 60 mL/min — alors le risque de toxicité s’accroît franchement !

Ce fameux produit iodé peut causer deux soucis :
- Une toxicité directe sur les cellules tubulaires (le tuyauterie interne du rein)
- Une vasoconstriction locale qui réduit temporairement le débit sanguin (l’endothéline est en cause ! Oui, ce nom fait peur, mais il faut le connaître…)

Le seuil critique : clairance > 60 mL/min = risque faible ; sous ce seuil, prudence accrue.

Une anecdote ? Un patient bodybuildé se targuait d’avoir des reins « d’acier »… Sauf que sa masse musculaire élevait sa créatinine sans que ses reins soient abîmés. C’est bien là tout l’art d’interpréter la créatininémie !

Schéma pédagogique sur filtration et élimination du produit iodé par le rein avec valeurs seuils.

Clairance, DFG et adaptation de la dose d’iode

On entre ici dans le dur technique — mais restez avec moi : il est crucial de comprendre comment on adapte la dose d’iode à votre vraie capacité rénale. Deux formules principales règnent : MDRD (Modification of Diet in Renal Disease) et CKD-EPI. Ces outils tiennent compte non seulement de la créatininémie brute, mais aussi de l’âge, du sexe et parfois même du groupe ethnique.

La formule MDRD simplifiée ressemble à ceci :
- 186 × (créatinine/88,4)^-1,154 × (âge)^-0,203 × (0,742 si femme, 1,212 si personne noire)

Votre DFG déterminera aquelle catégorie vous tombez pour le scanner :

DFG (mL/min/1.73m²) Recommandation injection iode
≥ 90 Dose standard
60–89 Dose standard
30–59 Réduction dose (−25%)
<30 Éviter ou alternative

C’est simple en pratique : si votre DFG passe sous la barre des 60 mL/min, chaque geste compte — hydratation préventive obligatoire et réduction systématique de la dose injectée. Vous croyez encore que tous les patients reçoivent la même quantité d’iode ? C’est archi-faux !

L’adaptation est personnalisée pour préserver vos reins et garantir la qualité diagnostique.

Check-list préparation : de J-5 au matin du scanner

Planifier la prise de sang : délais de validité et résultats

Vous tombez des nues ? La validité d’une créatininémie avant scanner n’est pas un détail administratif ! Chez tout patient à risque rénal (âge >70 ans, diabète, antécédent néphropathie), le résultat doit dater de moins de 7 jours – trois semaines, c’est carrément trop vieux pour un rein fragile. Les recommandations récentes sont claires : plus le risque est haut, plus le délai doit être court. Et inutile d’encombrer la file du secrétariat : aujourd’hui, la quasi-totalité des laboratoires suisses offrent l’accès sécurisé aux résultats en ligne, souvent sous 24 heures ouvrées. C’est là qu’il faut creuser : vous n’avez aucune excuse pour arriver au scanner sans votre taux de créatinine frais !

Alimentation : que manger ou éviter la veille et le jour J

Un mythe coriace circule sur les repas copieux pré-scanner… mais un repas pauvre en graisses trois heures avant l’examen suffit largement. Oubliez l’alcool, qui surcharge la fonction hépatique ET modifie l’osmolarité sanguine, ce qui peut gêner l’élimination du produit iodé. Prudence aussi avec les excès de protéines animales juste avant l’examen : dans certains cas rares (déjà vus en consultation !), une surcharge protéique majore temporairement la créatininémie. L’objectif ? Mettre toutes les chances du côté des reins pour bien travailler.

Préparation : Checklist pratique

Étape Détail
1 Boire 1,5 L d’eau répartis sur la journée
2 Éviter café après 18 h
3 Repas léger - pauvre en graisses - trois heures avant
4 Apporter son résultat récent de créatinine au centre

Médicaments à ajuster (metformine, AINS, compléments)

Le scandale silencieux des médicaments oubliés !
- Metformine (Glucophage®) : chez les diabétiques avec DFG 60), mais chaque cas se discute avec le radiologue.
- AINS et anti-inflammatoires : ils potentialisent la toxicité rénale du produit iodé. Stoppez-les si possible deux jours avant et jusqu’à récupération complète post-examen.
- Compléments drainants/plantes diurétiques : attention aux cocktails à base de pissenlit ou piloselle… On croit « drainer », on déshydrate ! Parfois vu chez mes patients, aucun bénéfice prouvé avant scanner injecté.

Suspendre la metformine (Glucophage) 48 h après l’injection si DFG

Bref, préparez-vous comme un pro — et arrêtez de croire que "tout ira bien" sans vérifier ces points clés.

Déroulement d’un scanner avec injection : étape par étape

Accueil, questionnaire et pose de la perfusion

Dès l’arrivée au service de radiologie, le dialogue s’engage : ne croyez pas que tout se passe dans la froideur administrative ! Vous êtes accueilli par un manipulateur radio — et non par une simple machine. On vous remet un questionnaire ultra-pointu sur vos antécédents allergiques : urticaire ? Œdème de Quincke ? Asthme ou réaction à l’iode ? Ces questions ne sont pas décoratives, elles dictent la sécurité de l’examen. En cas de doute ou d’antécédent sévère, le manipulateur prend le temps d’en discuter : il s’agit d’éviter l’imprévu.

Accueil patient scanner Lausanne questionnaire allergies

La pose de la perfusion (généralement au pli du coude) est réalisée avec tact, souvent sous double contrôle visuel et verbal. Le patient garde toujours la possibilité d’exprimer ses craintes – « J’ai peur des piqûres… » –, ici on n’expédie personne en cinq minutes chrono !

Sensations pendant l’injection : chaleur, goût métallique

Une fois installé sur la table, le moment clé arrive : l’injection du produit iodé. Le plus souvent, vous ressentez une chaleur diffuse qui monte du bras jusqu’à la gorge, parfois jusque dans le bas-ventre. Ce ressenti est lié aux propriétés osmotiques du produit – il attire momentanément l’eau vers les vaisseaux — et à sa vitesse de passage dans les veines superficielles.

« C’était comme un radiateur interne qui s’active d’un coup ! Et ce goût bizarre dans la bouche... » m’a raconté un patient sportif de 50 ans, hilare après son premier scanner. Rassurez-vous ; cette sensation dure moins de trente secondes.

Certains évoquent aussi un goût métallique, quasi inévitable et sans danger. Plus rarement : une fausse envie d’uriner due à cette chaleur qui descend vers le bas ventre – là encore, aucun risque réel.

Pose de perfusion pour scanner injecté explications patient

Effets indésirables potentiels : allergies, fuite du produit

C’est là qu’il faut creuser ! Contrairement aux idées reçues, la majorité des scanners injectés se déroulent sans anicroche. Mais il existe des risques rares à connaître :
- Allergies cutanées (urticaire, éruption) voire choc anaphylactique (exceptionnel) ;
- Extravasation du produit iodé (le liquide fuit hors de la veine), causant douleur locale et gonflement ;
- Apparition possible d’un hématome au point d’injection.

Si extravasation il y a : stop immédiat de la perfusion, application rapide de glace locale, bras surélevé – et surveillance médicale stricte pendant quelques heures. L’évolution est presque toujours favorable si ces gestes sont suivis immédiatement.

Schéma complication extravasation contraste iodé application glace bras surélevé

La prise en charge précoce limite le risque d’œdème persistant ou d’ulcération cutanée — alors signalez vite toute douleur inhabituelle durant l’injection.

Après l’examen : protéger ses reins et récupérer vite

Hydratation ciblée et plantes drainantes validées

On ne le dira jamais assez : l’hydratation, c’est la clé pour aider vos reins à éliminer le produit iodé après un scanner injecté. Les sociétés de radiologie recommandent au moins 500 mL d’eau dans les deux heures qui suivent l’examen (et idéalement 1 à 1,5 L dans la journée, sauf contre-indication médicale). Cette hydratation stimule le débit urinaire et limite la concentration du contraste dans les tubules rénaux – oui, littéralement, ça « rince » vos reins !

Mais il y a plus : certaines plantes peuvent soutenir ce processus sans remplacer l’approche conventionnelle. La piloselle (Hieracium pilosella) ou l’orthosiphon (Orthosiphon stamineus), en infusion légère, favorisent la diurèse douce sans brutaliser votre organisme — une étude sur l’orthosiphon montre un effet bénéfique sur la clairance rénale modérée (voir Revue Phytothérapie Clinique). À éviter chez l’insuffisant rénal sévère bien sûr ; mais pour une majorité de patients, ces plantes sont validées par des publications françaises et suisses.

La phytothérapie intelligente complète le protocole médical, elle ne s'y substitue pas. Restez pragmatique !

Hydratation et phytothérapie douce pour optimiser l’élimination du produit iodé.

Quand consulter : signes d’insuffisance rénale ou réaction tardive

C’est là qu’il faut creuser ! La toxicité rénale post-contraste reste rare si l’on respecte les protocoles… Mais il existe un petit pourcentage de patients qui développent une insuffisance rénale aiguë entre 48 h et 72 h après l’injection. Soyez attentif aux signaux suivants :
- Diminution nette du volume urinaire (<500 mL/24h)
- Œdèmes soudains (pieds, chevilles)
- Nausées persistantes ou vomissements inexpliqués
- Eruption cutanée inhabituelle (rash)
- Fatigue extrême inexpliquée

Dans ce cas ? Il faut redoser rapidement la créatinémie, surtout si vous avez déjà des antécédents néphrologiques.

Consultez sans délai si vous urinez moins de 500 mL/24 h ou si des nausées intenses apparaissent.

Le délai critique est de 2 à 3 jours ; au-delà, la plupart des effets secondaires tardifs sont très rares. Mon conseil de terrain : ne minimisez jamais une baisse brutale des urines après un examen injecté, même si « tout allait bien avant » — j’ai déjà vu trop d’exemples où un simple contrôle sanguin a évité une hospitalisation lourde.

FAQ express : créatinine, jeûne, scanner

Quand refaire la prise de sang ?

Si votre DFG est < 60 mL/min/1,73 m², contrôlez la créatininémie 48 à 72 heures après l’injection de produit iodé. Ce délai cible la période où un effet toxique rénal pourrait débuter : il n’est pas discutable ! Pour les reins en pleine forme (DFG > 60), inutile de multiplier les prises de sang après le scanner — c’est du surmédicalisation sans bénéfice.

Comment lire son taux de créatinine ?

Les valeurs usuelles varient selon le sexe et l’âge. Attention aux mauvaises interprétations :

  • Homme adulte : 65–120 μmol/L (soit 0,7–1,3 mg/dL)
  • Femme adulte : 50–100 μmol/L (soit 0,6–1,1 mg/dL)
  • Conversion rapide : 1 mg/dL = 88,4 μmol/L

La créatinine seule n’a pas de sens sans calculer la clairance (DFG), qui intègre âge, sexe et parfois la masse musculaire. Un taux « normal » chez un bodybuilder peut masquer une filtration déficiente chez une personne âgée menue !

Sexe Référence μmol/L Référence mg/dL
Homme 65 – 120 0,7 – 1,3
Femme 50 – 100 0,6 – 1,1

Alternatives pour insuffisants rénaux ou allergiques à l’iode

C’est là qu’il faut creuser ! On vous refuse un scanner injecté ? Plusieurs options sérieuses existent :
- IRM (avec ou sans injection) : souvent privilégiée pour les reins fragiles ; attention tout de même au gadolinium si DFG très bas !
- Échographie : excellente pour nombre d’organes abdominaux et vasculaires — non invasive.
- Scanner sans contraste : possible pour rechercher des calculs ou certaines lésions osseuses/abdominales.
- En cas d’allergie connue à l’iode nécessitant l’examen : prémédication anti-allergique possible dans certains protocoles hospitaliers — mais sous strict contrôle médical uniquement.

Le choix final dépend du diagnostic recherché ET de vos risques personnels ; ne laissez jamais un algorithme faire le boulot du spécialiste !

Ce qu’il faut retenir avant votre prochain scanner

Écartez les fausses évidences : le jeûne n’est pas systématique, l’iode n’est pas un poison universel pour vos reins, et les approches naturelles ont leur place aux côtés de la médecine conventionnelle. Le vrai réflexe ? Parlez franchement avec votre radiologue, hydratez-vous sérieusement après l’examen, gardez un œil sur votre créatinine et osez questionner chaque étape. Adieu les automatismes aveugles : la sécurité, c’est aussi du dialogue !

Prise de sang créatinine avant scanner : préparation, jeûne et précautions

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