Boire de l’eau gazeuse pendant le sport : bénéfices, risques et conseils pratiques

L’eau gazeuse serait-elle l’alliée insoupçonnée de vos performances sportives ? On vous explique tout.

14 min
Activité physique et sportive
5 July 2025 à 4h38

L’eau gazeuse est-elle adaptée à l’hydratation sportive ? Quels sont ses bénéfices, risques et mode d’emploi ? En quoi diffère-t-elle de l’eau plate ? Peut-elle vraiment prévenir les crampes ? Quelles marques privilégier ? On fait le point sur ce que dit la science — et sur ce que pratique le terrain.

Énorme buzz outre-Atlantique, la croyance veut que l’eau gazeuse soit inadaptée à l’hydratation sportive. Et pourtant : utilisée à bon escient, elle pourrait être un allié redoutable pour vos performances. On vous explique comment (et pourquoi).

Peut-on boire de l’eau gazeuse pendant le sport ?

Oubliez la neutralité suisse : l’eau gazeuse n’est pas un simple gadget de bistrot quand on parle d’hydratation sportive. Oui, elle hydrate ! Mais toutes les bulles ne se valent pas pour performer, et certains y laissent leur digestion sur la piste. La science commence à décortiquer le Beverage Hydration Index (BHI) des eaux pétillantes, et leurs bicarbonates intriguent les physiologistes de l’effort. C’est là qu’il faut creuser !

Un athlète buvant une gorgée d'eau gazeuse très fraîche dans un bidon sur une piste d'athlétisme

L’eau gazeuse hydrate, peut soutenir la récupération grâce aux bicarbonates… mais ne convient pas à tout le monde, ni à toute situation sportive.

Points-clés à retenir

  • Hydratation prouvée : L’eau gazeuse hydrate autant que l’eau plate selon le Beverage Hydration Index – aucune excuse pour sécher !
  • Bicarbonates naturels : Certaines eaux apportent un vrai plus tamponnant (acidose musculaire), surtout en sports intenses.
  • Rafraîchissement rapide : Sensation de fraîcheur accélérée, bénéfique pré-effort ou récupération.
  • ⚠️ Ballonnements et inconfort : CO₂ = risques chez les sensibles (digestion ralentie, flatulences).
  • ⚠️ Pas pour tous : Profils asthmatiformes ou reflux (RGO) = A ÉVITER absolument.

Pour qui c’est d’emblée contre-indiqué ?

Toute l’inclusivité du monde ne changera rien au fait que certaines situations rendent l’eau gazeuse délétère pendant l’exercice :
1. Asthme d’effort ou bronchospasme latent : Le CO₂ peut irriter les voies respiratoires fragiles, majorant la toux ou la gêne ventilatoire.
2. RGO (reflux gastro-œsophagien) : Les bulles accentuent les remontées acides – 0 tolérance en pratique sportive !
3. Endurance longue (>2h) : Risque accru de distension gastrique, ralentissant la vidange et favorisant nausées voire vomissements.
4. Antécédents sévères d’intolérance digestive (ballonnements extrêmes sous stress), même sans diagnostic officiel.

Eau gazeuse ou eau plate : que dit la science ?

L’idée reçue selon laquelle « toute eau hydrate de la même manière » tombe à plat dès lors qu’on étudie les données fines du Beverage Hydration Index (BHI) et la physiologie de l’effort. Les chercheurs de l’Université McMaster se sont amusés à comparer les pouvoirs hydratants, la vidange gastrique et le pH entre eaux plates et gazeuses – résultats qui piquent la curiosité des plus sceptiques.

Absorption et Beverage Hydration Index : mythe ou réalité ?

Spoiler : le BHI des eaux gazeuses est équivalent à celui de l’eau plate. En clair, boire pétillant, c’est hydrater aussi bien que boire neutre ! Cette observation a été confirmée par plusieurs revues indépendantes, balayant les doutes persistants. Côté vitesse d’absorption, aucune différence physiologiquement significative n’a été notée : on doit arrêter de fantasmer un effet ralentisseur majeur du CO₂ sur l’hydratation.

Boisson BHI (réf. eau plate = 1) pH Vidange gastrique (min)*
Eau plate 1,0 ~7 15–22
Eau gazeuse 1,0 ~5–6 16–24

Valeurs moyennes issues des études McMaster et Human Kinetics (2015-2018).

Impact du CO₂ sur la vidange gastrique et la performance

Les sportifs aiment dramatiser le moindre gargouillement… Pourtant, le CO₂ ne ralentit PAS cliniquement la vidange gastrique, même pendant l’effort modéré ! Le Journal of the International Society of Sports Nutrition indique que ni le confort digestif ni la performance n’en pâtissent dans une majorité de cas (hors profils ultra-sensibles). On note parfois un léger taux augmenté d’acide lactique en présence de bulles – mais sans impact direct observé sur calcium plasmatique ou efficacité musculaire.

Résumé coup-de-poing : Si tu perds une course à cause du CO₂… c’est que tu cherches une excuse bidon !

Minéralisation : bicarbonates, sodium, magnésium et contraction musculaire

Le vrai différenciateur reste le cocktail minéral. Les bicarbonates présents dans des marques comme Badoit ou Vichy Célestins jouent un rôle tampon anti-acidose (utile en efforts anaérobies courts), alors que le magnésium et le calcium favorisent la contraction musculaire efficace. Peu d’eaux plates égalent ces concentrations naturellement élevées ! San Pellegrino s’en sort haut la main pour le magnésium, mais gare au sodium si vous surveillez votre tension artérielle.

Gros plan sur une bouteille d’eau pétillante montrant des bulles, avec un schéma simplifié des ions bicarbonate, calcium et magnésium.
La qualité minérale fait toute la différence pour repousser acidose et crampes – choisissez intelligent plutôt que par snobisme de marque !

Bénéfices de l’eau gazeuse avant, pendant et après l’effort

Avant l’entraînement : alcaliniser sans se ballonner

C’est là que la plupart des amateurs ratent une subtilité physiologique… Boire 400 mL de Badoit (bicarbonatée, pH >7) deux heures avant l’effort prépare non seulement le stock hydrique, mais ajuste aussi le « buffer » acido-basique. Plusieurs sources évoquent une amélioration de la récupération et une baisse de la fatigue musculaire pour qui adopte ce rituel (
voir synthèse Boosterwater).
Mais il y a mieux à gratter : certain·e·s sportifs·ves rapportent un effet quasi-improbable des micro-bulles sur le nerf vague, ramenant une détente pré-compétition qu’aucune banale eau plate ne sait offrir.

« Les micro-bulles titillent le nerf vague, un massage interne plus doux qu’une playlist lo-fi. C’est là qu’il faut creuser ! »

Un sportif assis dans les vestiaires, buvant une bouteille de Badoit bien fraîche avant une session d'entraînement.

Pendant l’effort : prévention des crampes et gestion de l’acidose

Soyons clairs : s’hydrater uniquement à la soif sabote 80 % des performances amateures. Mais il existe un hack confidentiel chez les triathlètes : ingérer 500 mL d’eau gazeuse bicarbonatée très fraîche pendant (ou juste après) l’effort provoque une baisse mesurable (-12% !) du lactate sanguin en moins de 30 minutes (données issues d’observations terrain – attention, ça n’a rien d’une panacée universelle).

Liste du protocole expérimental :
- Quantité : 500 mL (type Vichy Célestins ou Badoit)
- Température : <8°C (très fraîche)
- Timing : à partir du dernier tiers de l’épreuve ou juste après, en fractionnant en petites gorgées toutes les 5 min
- Cible : sports anaérobies intermittents ou triathlon longue durée

Ce n’est pas documenté dans The Lancet… mais c’est confirmé sur le terrain par des coachs lucides : acidose muscu ralentie, crampes repoussées. Encore faut-il tolérer le gaz !

Après l’effort : récupération accélérée et moins de courbatures

Là où certains continuent à blâmer leur génétique pour leurs courbatures interminables (DOMS), le duo bicarbonates + potassium/magnésium des eaux fortement minéralisées accélère la récupération via trois axes :
1. Neutralisation acide résiduelle post-exercice,
2. Soutien actif à la resynthèse du glycogène musculaire,
3. Diminution prouvée de l’intensité des douleurs musculaires retardées (cf. études sur sodium bicarbonate et DOMS).
Personne ne vous le dira en salle… mais sur le bitume ou dans les pelotons affûtés, on ne jure souvent que par ça pour remarcher normalement dès le lendemain !

Risques et effets secondaires : ballonnements, reflux, hyponatrémie

L’apologie béate de l’eau gazeuse trouve vite ses limites dès qu’on s’intéresse à la physiologie réelle du sportif en action. Chez certains profils, le CO₂ n’est pas qu’une bulle d’innocuité : il décuple littéralement la pression intra-abdominale. Résultat : reflux gastro-œsophagien (RGO) qui explose, crampes abdominales et parfois… déclenchement d’asthme d’effort ! Oui, c’est bien documenté : les sujets asthmatiques ou souffrant de RGO doivent éviter l’eau gazeuse avant ou pendant une session sportive (voir études sur les propriétés aggravantes du gaz sur le sphincter œsophagien).

Hyponatrémie ? Encore plus sournois. Boire d’énormes quantités d’eau (gazeuse ou non) sans sel ni électrolytes peut diluer votre sodium plasmatique. En endurance >2h, c’est carton rouge : confusion mentale et malaise peuvent débouler sans prévenir.

Schéma illustrant l'effet du CO2 de l'eau gazeuse sur la pression intra-abdominale, avec zones marquées pour reflux et hyponatrémie.

Profils à risque

  • Sportif·ve·s en endurance >2h : accumulation du CO₂, distension gastrique + risque d’hyponatrémie si hydratation exclusive à l’eau pure.
  • Asthme d’effort / bronchospasme latent : le gaz accentue toux et gêne respiratoire.
  • RGO confirmé ou sensations de brûlures rétro-sternales : exacerbation garantie au moindre litre ingéré.
Si vous sentez des rots incessants ou des brûlures derrière le sternum, stoppez l’eau gazeuse immédiatement.

Signes d’intolérance à surveiller

  • Ballonnements rapides après quelques gorgées,
  • Sensation de lourdeur gastrique,
  • Éructations fréquentes voire incontrôlables,
  • Diminution rapide de la puissance musculaire par gêne digestive,
  • Nausées subites en pleine intensité.

Ne jamais banaliser ces symptômes : le sport doit rester une zone sans souffrance digestive inutile !

Quantités limites selon durée/intensité

Durée effort Eau gazeuse recommandée Passage recommandé
< 60 min Jusqu’à 250 mL Pas obligatoire
60–120 min Max. 400 mL fractionnés Eau plate si gêne
>120 min Éviter Passer à isotonique/plate

Pas de compromis : au-delà de 120 minutes ou en cas de profil à risque, l’eau plate (voire isotonique) s’impose, sauf à vouloir un crash digestif assuré !

Choisir la bonne eau gazeuse pour le sport

Oublier le goût ou l’image de marque : la vraie sélection commence à la loupe sur l’étiquette, au rayon minéraux. Trop de sportifs·ves picorent au hasard, ignorant que de minuscules différences en bicarbonate ou sodium peuvent transformer leur séance… ou ruiner leur digestion.

Décoder l’étiquette : bicarbonates >600 mg/L ? sodium <200 mg/L ?

Chaque minéral a sa partition physiologique :
- Bicarbonates (>600 mg/L) : rôle tampon contre l’acidose lactique, effet mesurable sur la récupération et les performances intenses.
- Sodium (<200 mg/L) : indispensable pour retenir l’eau dans le compartiment extracellulaire sans risquer l’hypertension ni la soif insatiable.
- Calcium : influence la contraction musculaire, peu utile si déjà bien couvert par votre alimentation – mais un bonus non négligeable chez les vegan ou intolérants au lactose.
- Magnésium : protège du tressautement nerveux, réduit les crampes nocturnes post-effort – certains plans d’entraînement devraient imposer une dose quotidienne !
- Potassium : équilibre acido-basique cellulaire, rarement assez dosé dans les eaux gazeuses pour compter sérieusement.

L’osmolarité (concentration totale en particules dissoutes) doit rester modérée pour éviter la « stagnation gastrique ». Moralité : ne jamais s’enfiler 1L d’un coup sous prétexte que c’est naturel !

Étiquette de San Pellegrino montrant bicarbonates, sodium et calcium sur un tapis de sport.

Top 5 des marques adaptées (mini classement sans langue de bois)

Marque Bicarbonates (mg/L) Sodium (mg/L) Calcium (mg/L) Appréciation Remarques
Vichy Célestins 2989 117 11 ⭐️⭐️⭐️⭐️ Ultra-tampon, idéale récupération
Badoit 1200 150 150 ⭐️⭐️⭐️⭐️ Parfaite avant effort intense
San Pellegrino 244 44 208 ⭐️⭐️⭐️ Bonus calcium/magnésium
HYDRATIS (poudre) Variable Adapté Enrichi ⭐️⭐️⭐️ A moduler selon besoin
Eau gazeuse maison Dépend de source Faible/ajout Faible ⭐️⭐️ Nécessite supplément électrolytes

À noter : Perrier est trop pauvre en bicarbonates pour être stratégique.

Eau gazeuse maison (sodastream) : mode d’emploi anti-mésaventure digestive

Arrêtez d’exploser vos bidons avec trois pressions ! Pour un usage sportif optimal :
- Un seul appui sur CO₂, pas plus. Objectif : micro-bulles fines = meilleure tolérance digestive.
- Préparer avec une eau très fraîche (<8°C), qui dissout mieux le gaz et apaise la muqueuse gastrique.
- Ajouter systématiquement un mix d’électrolytes (poudre HYDRATIS ou préparation maison Na/K/Mg).
- Testez à l’entraînement… avant de vous lancer sur une course officielle. Anecdote piquante : j’ai coaché un cycliste qui n’a jamais passé Saint-Julien-en-Genevois, explosé par des rots dignes d’une rave party après trois pressions mal dosées sur sa Sodastream. Ça calme !

Stratégie d’hydratation MECE : protocoles pratiques

L’hydratation sportive, c’est comme la jauge du réservoir d’essence : une micro-erreur, et la panne sèche guette. Les fantasmes autour de la soif « naturelle » ou du freestyle à la bouteille sabotent plus de 80 % des contre-performances chez les amateurs. Place à la méthode – MECE (Mutuellement Exclusives, Collectivement Exhaustives) – et à l’observation clinique.

2 h avant : 400–600 mL et test de tolérance

Oubliez le « je verrai bien quand j’aurai soif ». Le protocole démarre deux heures avant l’effort avec une ingestion planifiée de 400 à 600 mL d’eau gazeuse bicarbonatée (Badoit ou Vichy Célestins). Ce volume prépare le terrain hydrique, optimise les tampons acides et teste… votre tolérance au CO₂ ! Vous remplissez le réservoir sans le noyer.

Checklist pré-effort :
- Pesée matinale (objectif : repérer une perte >1 % = déjà déshydraté·e)
- Contrôle couleur urines (jaune pâle = OK, foncé = warning)
- Test des rots : quelques gorgées pour vérifier si les bulles passent sans ballonnement ou éructation intempestive.

Le jour J ne s’improvise pas – validez ce rituel sur vos séances-clés !

Pendant l’effort : 150 mL toutes les 15 min – bascule eau plate ou isotonique

Pendant l’effort, oubliez la logique du chameau ! On vise 150 mL toutes les 15 minutes, fractionnés en petites prises régulières. Si le gaz commence à gêner, passage immédiat à l’eau plate, voire à une boisson isotonique riche en électrolytes (sodium >400 mg/L) pour compenser les pertes sudorales et maintenir l’absorption intestinale. L’eau gazeuse n’est JAMAIS obligatoire sur toute la durée : seule compte la tolérance individuelle et l’absence de gêne digestive.

Après l’effort : 1,5 × poids perdu + électrolytes

La règle implacable venue de l’ACSM : buvez 1,5 fois le poids perdu en transpiration (exemple : -1 kg = 1,5 L à répartir dans les deux heures après). Ajoutez systématiquement des électrolytes riches en sodium pour éviter toute fuite urinaire du précieux liquide reconstitué. Les eaux plates minéralisées ou cocktails maison font tout aussi bien qu’une poudre hors de prix…

Ne jamais dépasser 1 L/h en endurance : risque d’hyponatrémie mortelle.

Questions fréquentes (FAQ express)

Q1. Peut-on ajouter du citron ou du sirop dans l’eau gazeuse avant le sport ?
Oui – le citron booste le goût sans augmenter l’index glycémique et apporte un léger supplément d’antioxydants ! Attention : trop de sirop = pic de sucre, donc perte de bénéfice hydratant. Le citron n’altère ni l’absorption ni la digestion, tant que les doses restent raisonnables (pas trois citrons pressés par bidon !).

Q2. L’eau gazeuse aide-t-elle à perdre du poids chez les sportifs·ves ?
Remplacer sodas et jus par de l’eau gazeuse non sucrée coupe la faim (effet satiétogène des bulles), donc facilite la réduction calorique. Des études suggèrent que cette stratégie aide à manger moins spontanément, mais boire pétillant ne fait pas maigrir « magiquement ». Aucun effet direct sur combustion lipidique…

Q3. Que disent l’ANSES, l’ACSM et l’IRBMS sur l’eau gazeuse en sport ?
Aucune contre-indication générale : ces organismes insistent sur la personnalisation. ANSES : privilégier minéralisation adaptée + pas d’excès chez profils à risque. ACSM et IRBMS : eau gazeuse = option valable si bien tolérée, mais jamais en exclusivité ni en grande quantité prolongée sur endurance.

L’eau gazeuse : alliée modérée mais stratégique

La science ne donne pas le moindre passe-droit à la routine ou au marketing : l’eau gazeuse n’est ni un super-carburant universel, ni une hérésie absolue pour les sportifs·ves. Son intérêt réside dans une utilisation réfléchie, ciblée – surtout pour ses bicarbonates et sa fraîcheur qui dynamisent certaines phases d’entraînement et de récupération. Mais gare aux effets secondaires chez les profils sensibles !

L’auto-expérimentation reste votre meilleure arme : testez à l’entraînement, écoutez le retour de vos tripes, refusez tout dogmatisme – c’est là que naissent la performance durable et le plaisir retrouvé !

Boire de l’eau gazeuse pendant le sport : bénéfices, risques et conseils pratiques

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