En 1969, la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross publiait "On Death and Dying". Elle y théorisait les "5 étapes du deuil", inspirée par ses recherches sur les patients en fin de vie. Le modèle est devenu un pilier de la compréhension moderne du deuil. Et pour cause : il permet enfin d’appréhender ce processus dans toute sa complexité. Mais il est aussi souvent mal compris. Car les étapes du deuil ne sont ni linéaires, ni figées dans le temps, ni même toutes systématiquement présentes. Elles ne sont pas une feuille de route à suivre — mais une grille de lecture du vécu. Et pourtant, elles offrent un cadre précieux pour qui cherche à s’orienter dans la douleur de la perte. C’est là qu’il faut creuser. Cet article explore les étapes du deuil et leur rôle pour mieux comprendre et traverser cette expérience universelle.
Le deuil : une épreuve universelle, mais un cheminement intime et complexe

Comprendre ce qu'est le deuil : bien plus qu'une tristesse passagère
Le deuil, ce n'est pas "juste" être triste ou abattu quelques jours. Selon les cliniciens et les psychologues (voir Qare, Psychologue.net), il s'agit d'un processus d'adaptation émotionnelle et comportementale à la perte d'une figure ou d'un repère vital. C'est une expérience polymorphe : tout peut déclencher un deuil — décès évidemment, mais aussi rupture amoureuse, perte d'emploi, disparition d'une capacité physique. On observe alors des réactions parfois violentes, corporelles, mentales : insomnies, anxiété, confusion. Mais il y a surtout ce moment initial si mal compris — la sidération. Un véritable pare-choc émotionnel !
La sidération, c’est ce brouillard épais qui s’abat sur vous dès l’annonce de la perte. L’esprit se fige ; le corps aussi parfois. Certains restent plantés là, bouche ouverte — oui, littéralement ! — incapables de saisir ce que l’on leur dit. Ce n’est pas une faiblesse ni une maladie : c’est un réflexe archaïque du cerveau qui protège du chaos intérieur.
Rappel-clé : Le deuil n'est pas un état à "guérir" mais un processus à vivre.
Pourquoi est-il essentiel de parler des étapes du deuil, même si elles ne sont pas rigides ?
Les fameuses "étapes du deuil", popularisées par Elisabeth Kübler-Ross entre autres, servent avant tout d’outils pour nommer l’incompréhensible. Elles facilitent la prise de conscience que nos réactions sont partagées par beaucoup d’autres humains. Mais attention au piège du prêt-à-porter psychique ! Les étapes (déni, colère, marchandage…) ne sont pas des cases à cocher dans l’ordre pour réussir son "travail de deuil" (concept qui me hérisse toujours – personne ne devrait avoir à « travailler » sa souffrance comme on bachoterait pour un examen).
En réalité ? Certaines personnes vivent plusieurs phases en même temps ; les émotions s’entremêlent ; parfois on fait le yo-yo entre acceptation et colère pendant des mois… Et c’est parfaitement sain ainsi. C’est là qu’il faut creuser : l’utilité des modèles n’empêche pas la diversité radicale des ressentis.
Mon expérience : quand le choc initial meurtrit, et comment j'ai commencé à chercher des clés.
Il y a quelques années, j’ai reçu un appel en pleine nuit — celui que personne ne veut jamais recevoir. Ma première réaction n’a pas été la tristesse mais… rien. Le vide total ! Je suis resté assis sur mon lit comme pétrifié ; impossible même de pleurer ou de parler. La notion même du temps m’a échappé.
Le lendemain matin seulement, devant mon bol de café froid et abandonné sur la table, les premières pensées ont commencé à affluer : « Pourquoi moi ? Est-ce réel ? Que va devenir notre quotidien ? ». C’était la sidération absolue suivie d’une avalanche désordonnée d’émotions contradictoires.
Ce n’est qu’après plusieurs jours — et beaucoup d’insomnies — que j’ai commencé à fouiller livres et témoignages pour comprendre ce qui pouvait bien m’arriver. Cette quête m’a permis non pas d’aller mieux tout de suite (il ne faut pas rêver !), mais au moins d’intégrer une chose cruciale : tout ressenti est légitime durant le processus du deuil. Et que personne n’a le monopole du "bon" cheminement.
Les grandes figures et leurs modèles : Kübler-Ross et au-delà

Elisabeth Kübler-Ross et ses 5 étapes : le socle de la compréhension moderne
La psychiatre américano-suisse Elisabeth Kübler-Ross a marqué un tournant dans l'histoire de la psychologie du deuil. En 1969, avec son ouvrage On Death and Dying, elle propose une grille d’analyse devenue presque mythique : le modèle des cinq étapes. Initialement élaboré pour décrire les réactions des personnes confrontées à l’annonce d’une maladie terminale, ce modèle a vite été appliqué à toutes formes de pertes majeures (décès, séparation…). Il s’est imposé dans l’imaginaire collectif comme une sorte de « langage commun » pour appréhender ce tumulte émotionnel.
Les 5 étapes revisitées : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation
Voici donc ces fameuses étapes — mais attention ! Elles sont loin d’un parcours balisé :
- Déni : Impossible d’y croire, refus brut du réel. Le cerveau met le monde sur pause.
- Colère : L’injustice remonte à la surface, souvent dirigée contre soi, les autres… ou l’univers tout entier.
- Marchandage : Tentative absurde (mais universelle) de négocier avec le destin. On promet, on supplie (« Si seulement… »).
- Dépression : Effondrement émotionnel — tristesse écrasante, perte d’énergie et sentiment d’absurdité.
- Acceptation : Non pas « oublier », mais reconnaître la perte et commencer à trouver un nouvel équilibre.
Surtout, ne vous laissez pas piéger par un schéma rigide ! Ces états peuvent se chevaucher, revenir, sauter des cases – le yo-yo des émotions est parfois vertigineux !
Les apports de Christophe Fauré et d'autres psychologues : 4, 7 ou 9 étapes ? Pourquoi tant de variations ?
Le génie humain n’a jamais aimé les normes trop restrictives. Ainsi, Christophe Fauré, psychiatre français reconnu pour ses travaux sur le deuil (notamment Vivre le deuil au jour le jour), a proposé un découpage en quatre grandes phases : choc/sidération, fuite/recherche, déstructuration/désorganisation puis restructuration. D’autres auteurs distinguent encore davantage d’étapes (jusqu’à neuf !) pour affiner notre compréhension — car chaque trajectoire individuelle mérite nuance et respect. Ce foisonnement théorique n’est pas décoratif ; il reflète la multiplicité abyssale (oui oui !) des façons dont nous sommes bouleversés par la perte.
C’est là qu’il faut creuser : les étapes ne sont pas une staircase, mais une carte mouvante.
À retenir absolument : Les modèles du deuil ne sont PAS des notices Ikea où il suffirait d’aligner les planches émotionnelles pour achever sa "reconstruction". Ce sont des cartes mouvantes pour s’orienter temporairement dans l’obscurité — mais personne n’a jamais fait exactement la même traversée que vous.
Accepter cette plasticité du vécu permet enfin de sortir du carcan du "bon" ou "mauvais" travail de deuil -- voilà un sujet qui mérite qu'on creuse sans relâche.
Décryptage des phases du deuil : du choc à la reconstruction

La sidération et le déni : le pare-choc émotionnel naturel face à l'insoutenable
Le tout début du deuil est une zone grise. On parle trop peu de la sidération : cette réaction de choc pur, qui s’impose comme un véritable pare-choc émotionnel. Concrètement ? L’annonce de la perte plonge le cerveau dans un état d’arrêt brutal : certains ne sentent plus rien, d’autres se voient agir comme des robots. Le déni prend alors parfois le relais : "Ce n’est pas possible, ce n’est pas arrivé" — voilà ce qu’on se répète en boucle. C’est un mécanisme d’auto-préservation archaïque mais diablement efficace, car il amortit la vague de souffrance qui sinon nous submergerait d’un coup.
Pourquoi ce processus ? Parce que personne ne peut encaisser une douleur aussi violente et brutale en plein visage, sans rien pour tamponner. Ce n’est ni une régression ni une fuite : c’est simplement votre psychisme qui vous évite l’explosion interne immédiate. Ce que les spécialistes nomment joliment « décalage temporel émotionnel »...
La colère et le marchandage : exprimer l'injustice et vouloir négocier l'inévitable
Quand l’esprit émerge du brouillard initial, la colère surgit souvent : contre le sort, contre soi-même même parfois (« Si j’avais fait autrement… »), contre les proches ou même… contre le défunt ! C’est là qu’on sent monter cette impression tenace d’injustice immonde.
S’ensuit fréquemment la phase dite de marchandage : on négocie avec la vie ou quelque puissance supérieure pour inverser la perte (« Si tu me rends cette personne… je promets »). C’est irrationnel ? Certes ! Mais c’est inscrit dans nos réflexes psychiques ancestraux — preuve supplémentaire que nous sommes tous traversés par ces mécanismes primitifs lors des grandes pertes.
Anecdote parlante : une patiente m’a confié avoir passé des nuits entières à écrire des lettres « au destin », priant pour annuler l’événement tragique. Elle savait que cela n’aurait aucun effet réel… Mais cela lui a permis de donner forme concrète à son désarroi – et c’est bien là tout le rôle thérapeutique de ces phases tumultueuses.
La tristesse et la dépression : le cœur du processus, la douleur de la perte
Après « l’agitation », vient souvent un temps d’enkystement douloureux. La tristesse profonde, cet abattement qui vide toute énergie, marque que l’on commence à réaliser pleinement la perte. Il arrive même que cette étape prenne une tournure franchement dépressive : fatigue chronique, sentiment d’absurdité totale, perte de goût pour toute activité.
Mais attention au faux diagnostic ! À ce stade, il serait absurde (et dangereux) d’y voir systématiquement un « deuil pathologique » ou une psychiatrisation abusive. Tant que cette phase avance — même lentement — elle fait partie intégrante du cheminement normal. L’émotion est proportionnelle à l’importance du lien perdu — voilà une évidence trop souvent oubliée par ceux qui jugent hâtivement autrui !
La résignation, l'acceptation et enfin, la reconstruction : retrouver un sens et un nouvel équilibre
Peu à peu (souvent beaucoup plus tard qu’on ne le voudrait…), survient ce basculement progressif vers une résignation douce puis une acceptation relative. Ne vous méprenez pas : accepter ne signifie jamais effacer ou oublier ! Cela veut dire intégrer — digérer l’absence dans sa trame existentielle et commencer (doucement !) à réinvestir sa vie ailleurs.
C’est ici que s’opère ce fameux tipping point dont parlent certains auteurs contemporains : quand on recontacte ses désirs propres malgré l’absence. Certains recommencent à sourire sans culpabilité ; d’autres retrouvent foi en leur capacité à aimer ou créer différemment. Bref : on entre dans une phase active de reconstruction, où il devient possible (enfin !) d’inventer un nouvel équilibre plutôt que survivre seulement dans l’ombre du passé.
Attention aux pièges : quand le deuil s'enlise (deuil pathologique, deuil compliqué).
Le deuil pathologique ou deuil compliqué n’a rien d’une faiblesse – c’est un risque réel lorsque certaines phases tournent en boucle sans évolution pendant des mois voire des années : tristesse ingérable sans amélioration, culpabilité envahissante qui empêche tout retour au quotidien, symptômes physiques persistants (fatigue inexpliquée, douleurs chroniques), refus absolu d’accepter la réalité ou isolement social durable.
Les experts comme David Kessler ajoutent aujourd’hui une sixième étape clé : la quête de sens. Si vous sentez que vous êtes enlisé(e), incapable d’avancer malgré tous vos efforts – cherchez du soutien professionnel ! Il existe des solutions concrètes pour sortir des impasses.
Au-delà des étapes : la diversité et la profondeur du vécu de deuil

Le deuil n'est pas linéaire : mes ressentis varient, et c'est normal
Oubliez tout ce qu’on vous a dit sur l’idée d’un "chemin balisé". Le deuil ne suit aucune ligne droite – c’est parfois même une suite d’impasses, de retours en arrière, d’accalmies trompeuses suivies par des résurgences inattendues. J’ai vu — et vécu — ces montagnes russes émotionnelles plus d’une fois : un matin où l’on croit avoir "accepté", et le lendemain le sentiment d’être fracassé par la colère ou une tristesse aiguë. Rien n’est anormal là-dedans.
Ce qui doit être martelé : vous avez le droit à cette fluctuation. C’est même le signe que votre psychisme bosse à sa façon pour intégrer l’événement. Se juger ou vouloir griller des étapes, c’est accélérer une machine qui n’en fait qu’à sa tête. Osez accueillir les hauts, les bas, les rechutes : chaque détour est légitime.
Les différents visages du deuil : deuil anticipé, deuil traumatique, deuil amoureux, deuil parental...
Il existe autant de types de deuil que d’individus… mais certains modèles ressortent :12
- Le deuil anticipé : il démarre avant la perte réelle (par exemple lors d’un diagnostic médical fatal). On oscille entre espoir et préparation mentale à l’inéluctable — épuisant !
- Le deuil traumatique : consécutif à une disparition brutale ou violente (accident, suicide…). Ici, la sidération initiale peut durer longtemps ; les souvenirs obsèdent, le choc laisse des séquelles durables.
- Le deuil pathologique : quand le processus stagne (culpabilité insurmontable, refus chronique d’accepter), souvent confondu avec une vraie dépression.
- Le deuil amoureux : rupture sentimentale profonde ou fin d’une relation fusionnelle. Les symptômes s’apparentent parfois à ceux du décès : insomnie, perte d’appétit…
- Le deuil parental : après la perte d’un enfant ou dans certaines grossesses interrompues. Un vertige existentiel — souvent très mal reconnu socialement.
- Et aussi : deuil non reconnu (ou ambigu) (disparition sans certitude), deuil inhibé, etc.
Chaque forme implique ses écueils spécifiques — culpabilité accrue dans le traumatique, solitude aggravée dans l’ambigu… D’où l’importance, encore une fois, de refuser toute uniformisation du vécu.
Comment savoir si mon deuil est sain ou s'il faut chercher de l'aide ?
La souffrance fait partie intégrante du processus – mais certains signaux invitent à consulter :
- Tristesse intense qui persiste sans répit depuis plusieurs mois.
- Culpabilité envahissante, idées noires ou comportements autodestructeurs.
- Isolement total ou incapacité à fonctionner au quotidien (hygiène, travail…).
- Impression que « rien ne change », rumination obsessionnelle autour du défunt/de la perte.
- Symptômes physiques persistants inexpliqués (fatigue extrême, douleurs inexpliquées).
Pas besoin d’attendre « d’aller très mal » pour consulter un professionnel spécialisé – psychologue, médecin ou thérapeute formé au suivi du deuil.
C’est un acte courageux et protecteur.
La résilience : votre capacité à rebondir, même quand tout semble perdu.
N’en déplaise aux marchands d’illusions : la résilience n’est pas un super-pouvoir réservé aux guerriers zen des magazines santé. C’est une compétence subtile qui se construit autour des micro-adaptations quotidiennes face à l’adversité. S’autoriser à pleurer aujourd’hui ; accepter demain un sourire coupable ; raconter son histoire sans honte après des semaines silencieuses… Voilà comment naît peu à peu cette force tranquille.
Les études sérieuses montrent que la résilience dépend moins des gènes que du réseau social réel (oui !) et des stratégies personnelles testées (journal intime, activité physique régulière…). Chacun peut s’y entraîner — avec patience et quelques ratés inévitables. L’objectif n’est jamais "d’oublier" mais bien d’intégrer la perte pour retrouver sa capacité à désirer vivre malgré tout.
Pour conclure : Il existe mille manières valides d’être en deuil. Ce qui compte n’est pas la vitesse ni l’ordre des étapes mais votre permission pleine et entière à ressentir – quitte à chercher appui si les murs semblent infranchissables. C’est là qu’il faut creuser !
Traverser le deuil : outils et accompagnement pour retrouver le chemin du bien-être

Écouter son corps et ses émotions : la base de tout cheminement
Se reconnecter à soi-même — voilà ce que la plupart des manuels sur le deuil oublient d’enseigner. Beaucoup se livrent à une chasse effrénée contre leurs propres sensations, persuadés qu’il faudrait « tenir bon » ou « passer à autre chose ». C’est un leurre ! L’auto-compassion n’a rien d’une faiblesse ni d’un caprice moderne : c’est la seule posture qui permet au cerveau et au corps d’intégrer la perte sans exploser en vol.
Soyez attentif·ve aux signaux corporels : fatigue soudaine, tensions musculaires, troubles digestifs… Ce sont parfois les seuls langages que l’organisme a trouvé pour exprimer la douleur. Refouler ces messages (ou les juger) ralentit tout le processus. Osez pleurer, crier, dormir dix heures ou marcher sans but. Ce n’est pas du « laisser-aller », c’est un acte fondateur de santé psychique — et ce, même si votre entourage s’étonne ou s’agace !
Anecdote parlante : J’ai accompagné une personne qui se flagellait intérieurement parce qu’elle ne ressentait « rien » après une grande perte. Des mois plus tard, son corps a tout lâché : insomnie, migraines, crises de panique. C’est lorsqu’elle a accepté de s’accueillir comme elle était — sidérée et déconnectée — que le chemin vers l’apaisement a pu débuter.
Se faire accompagner : le rôle essentiel des proches et des professionnels (thérapeutes, groupes de soutien)
On sous-estime encore trop souvent la puissance du collectif. Les proches servent parfois d’ancrage initial ; ils apportent sécurité quand l’esprit vacille. Mais il arrive que ce cercle s’épuise ou soit lui-même déboussolé par la perte. C’est là que le recours à un accompagnement professionnel prend toute sa valeur – il n’y a vraiment pas de date limite ni de honte à franchir ce cap !
Des psychologues spécialisés dans le suivi du deuil (trouvables via Qare ou par des associations comme Empreintes) apportent une écoute neutre et structurante, alors que les groupes de parole permettent cette fameuse reconnaissance mutuelle qui fait tant défaut aujourd’hui. D’après les recherches consultées1, l’accompagnement professionnel offre continuité et sécurité dans la durée – tandis que l’entourage finit (légitimement) par passer à autre chose.
Ne négligez pas non plus les ressources numériques : forums modérés, plateformes spécialisées… Chaque outil compte pour briser l’isolement.
Pour approfondir : l’importance du soutien psychologique dans le deuil
Les approches naturelles et complémentaires : quelles peuvent être vos alliées ?
La médecine naturelle n’a jamais prétendu « guérir » le manque — mais elle propose des béquilles parfois étonnamment précieuses pour traverser l’épreuve. On cite souvent la méditation pleine conscience (pour apprivoiser les vagues émotionnelles), mais aussi la sophrologie, certaines techniques corporelles douces (EFT, respiration consciente) ou même… la tenue régulière d’un journal intime.
Une étude menée auprès d’aidants naturels recommande expressément d’exprimer ses sentiments via l’écriture ou la verbalisation régulière2. D’autres méthodes comme l’EFT (Emotional Freedom Techniques) montrent qu’elles peuvent atténuer stress et tensions somatiques lors du processus de deuil.3
Gardez pourtant ceci en tête : ces pratiques ne remplacent JAMAIS un suivi thérapeutique si la souffrance déborde ou ne se régule pas avec le temps — c’est là qu’il faut creuser !
Le 'tipping point' : trouver son propre moment de bascule vers la reconstruction.
On cherche tous ce fameux instant où quelque chose change enfin... Cette bascule (« tipping point »), inquantifiable mais réelle, survient rarement quand on s’y attend ! Pour certains, il s’agit simplement d’un matin où respirer redevient possible sans angoisse ; pour d’autres cela passe par un évènement anodin : rire à une blague idiote ou avoir soudain envie de cuisiner.
Ce point charnière n’appartient à aucun calendrier universel : il dépend tout autant du rythme intérieur que du contexte. Le reconnaître exige honnêteté radicale envers soi-même — accepter aussi bien les régressions temporaires que les mini-victoires.
En clair : vous seul pouvez sentir ce moment où avancer devient moins douloureux que stagner. Et rien ni personne n’a le droit d’y mettre un compte-à-rebours ! C’est là qu’il faut creuser…
Conclusion : Vers une acceptation sereine et une vie réinventée

Le deuil n’est ni un passage obligé à standard unique, ni une maladie à éradiquer. C’est un processus profondément humain, chaotique parfois, mais porteur de transformations inédites. La sidération, le marchandage, les phases de reconstruction et ce fameux tipping point — aucun ne s’impose dans le même ordre ou avec la même intensité pour chacun. C’est justement cette diversité qui fait la richesse du chemin : il n’y a pas de « retard », pas d’« échec » à ressentir ce qui vous traverse.
Vous l’aurez compris : demander de l’aide n’est jamais un aveu de faiblesse, mais bien un acte lucide et civilisé. Rebondir après une telle traversée n’a rien d’automatique — cela se construit, souvent au rythme d’avancées minuscules, parfois à coups de rechutes incompréhensibles. La résilience ne tombe pas du ciel ; elle se cultive, s’aménage jour après jour (avec ou sans recettes miracles !).
À retenir : Le deuil n’est pas la fin du chemin — il est parfois l’ouverture vers une vie redéfinie. Se permettre d’avancer à sa manière, entouré quand nécessaire, c’est déjà commencer à réinventer son monde.
Oui, on peut (et on doit !) sortir des cases toutes faites pour laisser affleurer sa propre manière d’être vivant après la perte. S’il fallait ne garder qu’un guide : autorisez-vous à ressentir, cherchez la main tendue si le poids devient écrasant… et sachez que le possible d’une existence apaisée existe — même s’il faut fracasser quelques certitudes pour l’accueillir.