facebook_icon twitter_512x512 mail

Catégories

Commentaires récents

Sites Amis

Mes coups de coeur

Presse lyonnaise

Archives

Syndication

Archives pour novembre 2009


Une amitié de 51 ans


Son prénom n’évoque rien pour vous, probablement. Peut être son nom…

Nadir a eu 60 ans, hier. Je le connais depuis 51 ans, nous étions tous les deux en 9ème !
Notre rencontre est due à des circonstances dramatiques : son père, avocat algérien, célèbre défenseur des droits de l’homme, arrêté depuis 43 jours par les militaires du général Aussaresses, s’était « suicidé » le 23 mars 1957. Il avait 38 ans et 4 enfants.

Par l’intermédiaire de la CIMADE, les Boumendjel étaient arrivés à la maison : Nadir est devenu un véritable frère pour moi. Son grand père était un héros de Verdun où il avait perdu ses deux bras. Lui aussi disparut un jour de 1957, comme son gendre et son fils…
Quelques années après, les Boumendjel rentrèrent en Algérie et Nadir fut accueilli comme un fils de héros. Il y fit des études de médecine et fut un international d’aviron de très bon niveau. Nous nous sommes revus très régulièrement, en particulier, lors de mes déplacements à Alger pour soigner les enfants. Nous avons parcouru l’Algérie ensemble : Ghardaia, Constantine, Djanet, Tamanrasset, Batna…

Et puis, il y a 15 ans, il y eut cette incompréhension de l’évolution inquiétante de son pays. Il le quitta pour s’installer en Suisse, dont Meriem, sa femme, avait la nationalité. Il dut reprendre toutes ses études médicales avant de pouvoir exercer, internat compris ! Rien ne l’arrêta : aujourd’hui, c’est un gériatre reconnu à Genève, où sa compétence, son sourire, sa chaleur, son écoute font merveille.

Hier, nous avons fêté son anniversaire ensemble. Nous avons évoqué beaucoup de souvenirs communs et bien sûr, nous avons parlé de football passionnément !! Vous l’attendiez j’imagine… nous avons évoqué Zizou, la main de Thierry Henry et les qualifications des 3 pays que nous suivrons lors de la Coupe du Monde : la France, l’Algérie et la Suisse. En l’écoutant, je pensais que l’amitié faisait place désormais à de l’affection fraternelle.

Comme lorsque nous avions 9 ans.nadir1

La parole à ….Maud


Un acte manqué.
En 2001, sur un îlot de vieilles habitations dans le 3e arrondissement, limitrophe avec Villeurbanne, des travaux avaient mis en évidence une tour médiévale. Grâce à mes différentes investigations sur l’ancien faubourg de la Guillotière, je savais que cette tour constituait le dernier vestige d’une résidence seigneuriale.
Je n’ai pas averti de suite les services compétents de l’existence de cette structure mais j’ai mené une compagne photo. Je pensais avoir le temps d’interpeller un archéologue de la DRAC, je croyais que cette tour n’était pas en danger. En effet, la survivance à proximité d’un immeuble désaffecté depuis dix ans, sans portes ni fenêtres, me donnait raison. C’était donc sans inquiétude que je me préoccupais d’autre chose.

Quelques semaines après, mon intention fut attirée par des bruits sourds et répétitifs. Je ne réalisais pas tout de suite, puis je compris… La destruction de la tour était entreprise. Je me précipitais jusqu’aux travaux espérant me tromper.
Peine perdue, le boulet pendulaire avait déjà attaqué le deuxième niveau, un monticule de pierres et de restes du toit jonchait le sol. Trop tard, j’assistais en spectatrice impuissante à la destruction d’un pan de l’histoire du quartier. Impuissante… enfin pas tout à fait, j’étais un peu complice de ce triste spectacle.

J’aurais pu, j’aurais dû faire quelque chose avant. C’est une expérience qui vaut leçon, leçon de réactivité, mais surtout de citoyenneté. Car j’avais oublié qu’un vrai citoyen est acteur de sa ville, il doit, suivant ses compétences, savoir tirer la sonnette d’alarme. Il doit s’engager dans sa ville.
Maud Roy

Pas de commentaire


 Certains lecteurs ont jugé mes propos excessifs suite à la décision “monarchique” de supprimer la taxe professionnelle. Après une passe d’arme lors d’un conseil d’arrondissement, j’avais dit que cette décision était stupide. Quelques jours (heures ?) après, Alain Juppé, maire de Bordeaux et dangereux agitateur, se lançait dans une violente diatribe contre cette mesure avant d’être rappelé à l’ordre par la cour.

Quelques jours après, ce sont des sénateurs UMP qui montent au créneau avec à leur tête Jean Pierre Raffarin, dit « Raff le rouge » !

Ma charge était une plaisanterie contre la leur !

Et puis, la semaine dernière se sont réunis pour leur 92ème congrès, les maires et les présidents de communauté de France qui ne sont pas tous de gauche. Leurs travaux ont commencé après avoir sifflé copieusement F. Fillon. Ils se sont achevés par cette résolution :

« Le Congrès constate que les maires et les présidents de communautés sont aujourd’hui dans une situation à la fois inédite et particulièrement difficile.

Confrontés à la crise, ils doivent en effet, dans un contexte financier de plus en plus contraint, se mobiliser pour en amortir les conséquences économiques et sociales. Dans le même temps, le Gouvernement engage deux réformes qui les concernent directement portant, d’une part, sur leur principale ressource fiscale, à savoir la taxe professionnelle, et d’autre part, sur les collectivités territoriales.Le Congrès estime que ces deux réformes, en l’état des textes présentés au Parlement, ne sont pas acceptables »

 Pas d’autre commentaire.

Grippe A : comme en 40 !


Pas une journée ne se passe sans qu’un ami ne me demande, plus ou moins discrètement, ce que j’en pense, avec en corollaire, la question « dois-je me faire vacciner » ?
A titre personnel, c’est fait. Non pas que cela m’amuse mais après avoir lu la littérature disponible sur le sujet, j’ai pris ma décision. Davantage pour des raisons citoyennes que médicales du reste. Mais comment imaginer qu’un pédiatre soit « out » pendant 10 jours ? Comment imaginer qu’il puisse transmettre le virus à ses patients ou à ses concitoyens ?
Je suis étonné de la tournure de la campagne de vaccination en France. Pourquoi tant d’oppositions ? Pourquoi cette organisation structurée comme dans un pays en guerre depuis 3 mois maintenant pour un résultat si piteux ? Pourquoi tant d’informations et en même temps, tant de contre informations ? Pourquoi exiger (pour la seule fois à ma connaissance) la signature de documents ? Pourquoi essayer d’imposer cette vaccination aux collégiens après un colloque avec le médecin du travail : où est l’autorité parentale ?
Oui, je recommande de se faire vacciner car les effets pour notre pays et pour nos concitoyens sont potentiellement graves (cf. le site , regardez la Norvège, par exemple.)
Mais je déplore la rigidité de la ministre et de son organisation : des centres vides durant plusieurs semaines (=échecs), des contrôles tatillons et administratifs sur les droits sécu des malades (comme si le virus n’attaquait que des affiliés à la sécu !), un manque de visibilité sur les chiffres de la vaccination (trop parler et se taire en même temps ) , un manque d’intelligence de la communication sur les adjuvants, sur la disponibilité réelle des vaccins, sur la distribution des bons de vaccination, etc..
Ce manque de pragmatisme et de simplicité dans les décisions traduit bien la rigidité et l’impuissance de notre fonctionnement centralisé! L’erreur est de ne pas avoir compté sur les médecins généralistes, pivots de notre système de santé, comme en 40, les généraux ont sous estimé le rôle des chars et des avions !
Reste à espérer que l’ennemi n’attaque pas vraiment dans les prochains jours…

Pschitt ?


Juste avant l’été, Sarkozy avait lancé l’idée d’un grand emprunt pour relancer l’industrie, les infrastructures et la recherche clouée au pilori par lui même. Certains se réjouissent déjà à droite car ils y voient une manœuvre habile pour coincer la gauche. Si celle-ci dénonce l’emprunt, elle apparait hostile à la relance et favorable à une politique d’austérité ; si elle le soutient, elle sera accusée d’avoir cautionné le déficit. D’autres, à gauche, y voient surtout le moyen de vivre encore deux années à crédit.
Et pour une fois, la gauche a su se taire et laisser la droite se dépatouiller d’une affaire qui allait se transformer en nouveau bourbier pour elle !
On peut lire sur le site de l’UMP (inutile de perdre du temps, croyez moi sur parole !) que Lire la suite »

Relax et relaxés


Il y eut ce match France Irlande que je redoutais tant hier soir. Et j’avais raison de le redouter. L’issue n’a pas été la même que celle de 1993.
Comme membre de la commission d ‘éthique, j’aurais préféré la honte de la défaite ; ou même, la révolte de Zidane et son exclusion qui fit perdre l’équipe de France lors de la dernière finale de la Coupe de monde.
Je plains les éducateurs de mon pays qui devront expliquer pourquoi leur président de la république estime que « l’essentiel est là : la France est qualifiée ». Tricher ? l’essentiel est de gagner. Venant du roi Sarkozy, grand donneur de leçon de morale, le gout est amer.
Comme expliquer aux gamins que tricher n’est pas jouer, que ce n’est pas respecter son adversaire et son public ; comment expliquer que la ministre du sport justifie cette main par une déclaration lamentable «Vous ne pouvez pas savoir exactement d’où vient le ballon et où il part !» Il faudra sans doute expliquer à notre ministre que le jeu de billes n’est pas encore inscrit aux jeux olympiques mais que le respect du règlement fait partie du jeu !
Je plains également les éducateurs qui vantaient le jeu et l’esprit de Thierry Henry qui s’est borné à reconnaitre qu’il n’était pas l’arbitre. Relax.

Relaxés également, aujourd’hui, les dirigeants de Total. La encore, l’arbitre, pardon, la justice n’ayant pas la video, pardon, suffisamment de preuves, les a relaxés au bénéfice du doute. Ils ont gagné, eux aussi malgré les 31 morts et les 3000 blessés.

Comme dirait Sarko « l’essentiel est là »…

Jour pour jour…


Nous sommes le 17 novembre 1993. La France joue contre la Bulgarie sa qualification pour le mondial aux Etats-Unis. Un match nul suffit.

L’équipe de France contre toute attente s’est faite étrillée par l’équipe la plus faible du groupe (Israël) quelques jours avant, encaissant deux buts en quelques minutes et perdant un match…imperdable. C’est pourtant une équipe de France avec des buteurs fabuleux : Cantona et Papin !!

Très vite, de mémoire, la France avait ouvert le score (par qui ?) avant de se faire rattraper par la Bulgarie. Et puis, le mental s’est mis à flancher. La pression : le « peuple qui est derrière vous » ! On connait la suite du scénario catastrophe. Arrive la 90ème minute et Ginola bénéficie d’un corner. Le match est fini, la France est qualifiée…mais Ginola tire le corner rapidement sans aucun français pour reprendre le ballon ! Celui-ci est remonté en trois passes formidables et finit dans les buts du pauvre Bernard Lama.

La France est éliminée. Peur au ventre, pas d’esprit de compétition, pression politique trop forte.

Nous sommes le 18 novembre 2009. Le scénario semble se reproduire. Mais dans les prolongations, l’équipe de Domenech avec des joueurs de talent marque et chasse cette vilaine soirée grâce à un but… entachée d’une faute flagrante de Thierry Henry. Et choquante. Sentiment de malaise de tout le monde. Bravo aux Irlandais. La France ira en Afrique du Sud.

Mandela nous voilà !

5 morts en 30 secondes


Trente secondes, c’est le temps qu’il vous faudra pour lire ce post aujourd’hui.
Durant ce temps, sachez que 5 enfants vont mourir.
Le chiffre est saisissant, effrayant, monstrueux, révoltant. Le sommet de l’ONU sur l’alimentation et l’agriculture qui se tient à Rome cette semaine est là pour rappeler que les richesses n’ont jamais été aussi grandes sur notre planète et la pauvreté autant extrême et dévastatrice en vies humaines.
Bien sûr, comme oncopédiatre, je sais ce qu’est la mort d’un enfant. Mais, je pense avoir fait à chaque fois le maximum. Là, que faire ? Comment peser sur un sommet international snobé par les représentants des 8 pays les plus riches ? Les solutions sont politiques, on le sait : réorienter les aides vers l’agriculture et vers des exploitations familiales, développer la formation et l’enseignement, installer des micro centrales pour l’énergie et l’eau,…
Tout me semble dérisoire ce soir : les batailles enfantines du PS, la confusion du gouvernement qui accumulent les erreurs et les déficits, la fronde des élus et la frousse de Sarkozy exilé en Arabie…
30 secondes…

Pas très… fair play, le français !


Vendredi soir, nous avons eu droit à un superbe match de rugby France Afrique du Sud.
En levée de rideau, un « chanteur » recommandé par l’ambassade d’Afrique du sud a massacré littéralement l’hymne afrikaners. Massacré est un mot sans doute faible !! Depuis, la France a reçu une avalanche de récriminations en provenance de l’Afrique du Sud particulièrement choquée par le traitement réservé à leur hymne. Négligence ?
Pour le 11 novembre dernier, à Paris, le chœur de l’armée française a interprété, sous l’Arc de triomphe, un hymne allemand « Deuschland über alles » qui n’est plus chanté par les allemands depuis …1991 ! Très sport, Angela n’a pas pipé mot, mais elle a du penser très fort à notre mépris pour les étrangers !
Ce week end, à Dijon, Vincent Peillon s’est fâché tout rouge contre Ségolène, soit disant parce qu’il ne voulait pas de présidentiable à sa fête. Pas de présidentiable, Vincent, est ce vraiment sérieux de ta part ?
Négligence, mépris, mauvaise foi, tout cela n’est pas vraiment fair play.
Un trait de notre identité nationale sans doute ?

Identité nationale


L’injonction du président de la République et de son ministre de l’immigration et de l’identité nationale, convoquant sans délai dans les préfectures « les forces vives du pays » est irrecevable.

La France mérité mieux qu’un discours polémique bricolé à la hâte à des fins électorales. La Droite, de plus en plus déchirée, fragilisée par son échec économique et social, instrumentalise un sujet sérieux sur lequel on ne devrait pas chercher à diviser les Français.

Les Français sont attachés à l’identité républicaine de la France. Ils n’acceptent pas ses remises en cause. Forgée dans l’histoire, dans les grands combats républicains, sociaux, ouvriers, féministes, l’identité de la France est d’abord constituée des principes communs que la République a su faire partager à tous les Français, et qui sont aujourd’hui bafoués : la France des droits de l’Homme, du droit du sol, de la laïcité, de l’école publique, de l’égalité sociale, du programme du Conseil national de la Résistance, de l’universalisme et de l’ouverture du monde.

La France fidèle à son identité, la France qu’on aime, c’est une France qui défend son modèle social, qui promeut les services publics, de l’école à l’hôpital, de la mairie à la Poste, parce qu’ils sont les moyens de l’égalité. C’est une France de l’émancipation de l’Homme, qui s’engage dans les libertés, notre bien commun, et pour ne pas laisser confisquer la démocratie par un pouvoir sans limites. C’est une France qui défend sa langue. C’est une France qui assume sa diversité, s’attaque enfin aux discriminations et aux obstacles qui barrent l’accès aux entreprises ou aux responsabilités publiques. C’est une France du XXIème siècle, profondément européenne, qui puisse sa force dans le respect de cet héritage républicain.

Fidèles à notre histoire, nous revendiquons une vision civique et républicaine de la nation et non pas éthnique ou particulariste qui laisserait l’identité s’enfermer dans des critères d’appartenance et donc d’exclusion. C’est cette approche, inhérente à l’existence d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qui est contraire à l’identité de la France et de son génie.

 

Souvenirs


Super…be !


J’étais resté sur la préparation de l’anniversaire de Mme Hess !
Ce fut un très, très beau moment, plein de tendresse et de gentillesse. Toute sa famille était réunie, enfants et petits enfants. Et nous aussi, à ses côtés. Irène avait pensé à lui amener de la porcelaine de Limoges, qui est une de ses faiblesses ! Sa petite fille lui avait offert des chocolats qui visiblement avaient été testés au préalable, ce qui nous a beaucoup fait rire !
Une soirée calme, douce, sereine, entre amis et famille, que demander de plus ?
Le lendemain, dernière journée, nous nous sommes tous retrouvés de l’autre côté de l’île pour un grand moment de plongée avec palme et tubas. Extraordinaire ! de l’eau très claire, des poissons comme si nous étions dans un aquarium : des bleus, des rouges, des jaunes, des oranges, des multicolores, des qui changent de couleur, un festival tout juste égalé par la classe politique française !
falaiseEt puis, après 24 h d’avions et d’escales, me voilà de nouveau à Lyon. Je suis allé immédiatement à la mairie où 24 cm de parapheurs m’attendaient, un cm par heure d’avion : heureusement que je n’ai pas fait le tour du monde ! Mais très rapidement, la fatigue du décalage a eu raison de ma résistance et je suis allé m’écrouler à 16h (et j’ai raté le post de jeudi, du même coup).
Aujourd’hui, jeudi, je suis dans une forme exceptionnelle, retapé mieux qu’aucun traitement n’aurait jamais réussi. Comment pourrais-je remercier mes amis pour ce si beau cadeau ?
Et j’ai enchainé les réunions jusqu’au Conseil d’arrondissement de ce soir annoncé par le journal local, heureux de mon retour d’Hawaï, probablement. D’aucuns y ont vu un brin de perfidie, j’ai trouvé ce court article sympathique pour mon retour.

Finis les poissons et l’eau si bleue, retour aux coutumes locales !ocean

 

 

KUMULIPOO


Kumulipoo est un chant qui affirme que tout commence dans la nuit. Du néant surgit la terre, née de l’océan, puis apparaissent les poissons. La végétation prend racine, et peu à peu les formes de vie évoluent, les amphibiens quittant les premiers la mer pour la terre.

Si proche de la réalité scientifique, le mythe ancestral, fruit d’une connaissance pointue des réalités naturelles, s’en éloigne ensuite pour décrire la généalogie des ali’i.
Les ali’i sont les lois d’Hawaï.

L’amitié entre les hommes est certainement l’une de ces lois. Elle l’est pour nous.
Hier, des odeurs de fleurs mélangées à celle de la végétation humidifiée par l’océan remplissaient notre voiture. Direction l’aéroport, pour y accueillir Madame Hess (cf. mes posts précédents). Ne sachant pas que nous étions là, sa surprise fut totale. Moment évidemment très émouvant, rempli de colliers de fleurs et de perles de larmes. Et quelques minutes après son arrivée, nous parlions déjà comme si nous nous étions quittés la veille. Impression étrange cette proximité affective malgré l’éloignement et le temps passé sans nous voir !
Le soir, nous sommes retournés à l’aéroport pour chercher notre ami Charles. Et là encore, pas de temps morts : l’amitié, la fraternité, l’affection ont chassé le silence de l’éloignement. Chacun avait hâte de combler les temps inconnus de l’autre. Sur la route du retour, nous avons longuement parlé de nos enfants et encore de nos enfants !
Charles a deux enfants : Shon qui est officier sur la Navy et Kelly qui est astrophysicienne (c’est aussi une très bonne marathonienne). Une énorrme surprise attendait Charles à l’arrivée à l’hôtel. Lui qui nous avait donné des nouvelles de ses enfants était accueilli par sa propre fille Kelly que nous avions quittée quelques instants auparavant.
Et Robert, frère de Charles, était également là. Ainsi que Margaret, sa sœur qui parle un français remarquable.

Il m’est difficile de décrire l’intensité de toutes ses retrouvailles ! Il y eut beaucoup de larmes, d’embrassades, d’accolades comme une famille heureuse d’être à nouveau réunie après avoir été longtemps séparée. Aucune arrière pensée, aucun remord, aucun non-dit, le bonheur à l’état simple et pur. Et des regards complices tout au long de la soirée au restaurant.

Demain, nous fêterons les 90 ans de Madame Hess.

Et nous fêterons sans doute notre amitié entretenue de générations en générations avec la même flamme, faite de moments vécus avec simplicité, de tristesses partagées et de petites choses qui font de si bons souvenirs !madame-hess

Première journée à Hawaï


Nous sommes arrivés à Hawaï.

Je mesure notre chance de nous retrouver dans un endroit si paradisiaque même si je sais que les prochaines heures risquent de mêler la joie et la tristesse (cf. mon post de jeudi).

J’ai préparé plusieurs posts pour vous présenter cette île. Et je commence non pas par la géologie ni l’histoire, mais par une histoire de tabou ..

Le Kapu, dit tapu en polynésien du sud, d’où l’on tira le « tabou » français, cet interdit à caractère religieux, frappe depuis la nuit des temps toutes les îles du triangle polynésien.

Les Marquisiens en entretenaient eux-mêmes un grand nombre, qu’ils apportèrent naturellement avec eux à Hawaii. Leur usage, grandement ravivé par l’inquisition religieuse dirigée par le grand prêtre Pa’ao, servit de droit divin durant plusieurs siècles lors des grandes dynasties hawaïennes.

Instrument de contrôle social, les Kapu interdisaient ainsi aux roturiers d’approcher les membres de la caste supérieure des Ali’i - croiser leur ombre aurait signifié la mort. Conséquence d’un autre kapu célèbre, femmes et hommes ne pouvaient manger ensemble. Ces derniers devaient même faire pousser et préparer leur propre nourriture, leurs épouses étant déclarées impures à vie pour cause de menstruations… Il existait toutefois un grand nombre de Kapu très utiles, à l’instar de ceux président à la gestion des ressources naturelles.

L’accès aux endroits interdits était simplement barré par deux pulo’ulo’u, des bâtons entrecroisés coiffés d’un morceau de Kapa blanc.

Briser un kapu, un affront à l’ordre divin, était toujours puni de la même peine : la mort par strangulation. En condamnant ainsi un individu, la communauté se préservait des colères des dieux - éruptions, cyclones, tout aurait pu arriver en représailles.

Progressivement disparus d’Hawaï avec leur abolition en 1819 ; lorsque le roi Kamehameha II et la reine Ka’ahumanu partagèrent le même repas, les kapu demeurent très ancrés dans d’autres groupes d’îles du pacifique.

A demain …

La parole à …


Il est de ceux qui doivent susciter les vocations.
Ou qui devrait tout au moins. Dans cette société ou l’individualisme et le mercantilisme ont la part belle, il incarne à lui seul les valeurs de l’hôpital public. Sa recette ? Mixez une dose encyclopédique de connaissances et de rigueur, ajoutez un dévouement exceptionnel et une grande humilité, une qualité d’écoute et d’empathie incomparables et vous obtenez ce subtil équilibre qui fait les grands médecins.

La première fois qu’il m’a sauvé la mise, je n’étais pas au mieux. Début d’occlusion intestinale au 8ème de grossesse, s’il n’était pas remonté alors que son service était terminé, pas sûr que je sois là pour lui rendre cet hommage ! Je me rappelle son calme lorsqu’il m’a dit qu’il allait sortir le bébé, son humilité lorsqu’il a ajouté qu’il ne savait pas ce que j’avais et son exceptionnel professionnalisme pendant toute l’intervention.
Je me souviens aussi de son air réjoui de nous voir tous les deux tirés d’affaire le lendemain.

Lorsque j’ai raconté ce « souvenir de guerre », nombreuses sont celles dans les yeux desquelles la même petite étincelle de reconnaissance a brillé en évoquant son nom et qui ont alors partagé leur propre expérience : une « grossesse précieuse », comme il aime à les appeler, menée à terme, une grossesse difficile négociée au mieux, un sauvetage lors d’un accouchement, les exemples ne manquent pas. C’est à se demander si la moitié de la ville ne sera pas à son pot de départ en retraite (le plus tard possible, évidemment) !

Alors, parce que nous sommes beaucoup à vous devoir tant, de notre part à toutes, merci mille fois Dr Audra !

Marie Castets

Cactus et amitiés


Je vous parlerai  des cactus de Barak Obama sans doute sur le post de demain.

Aujourd’hui, je veux vous parler de ceux du Parc national de cactus, une réelle spécificité de l’Arizona. Imaginez des milliers de cactus de toutes tailles et de toutes formes, à perte de vue, dans des paysages désertiques déchirés par quelques canyons. Et comme d’habitude depuis notre escapade américaine, un grand ciel bleu.
Dans la vie, il y a des cactus (comme le chantait Dutronc) et puis il y a l’amitié. Et de ce côté, nous n’allons pas en manquer non plus dans les jours qui viennent. Je dirai même plus, c’est LE but de ce voyage que de revoir des amis.

Aujourd’hui, visite à Colette. Elle est veuve ; son mari Paul était le compagnon de chambre de mon père à l’école des cadets de la France Libre.  Ils ont pris la nationalité américaine après la guerre et ils ont enseigné à Denver. Ce couple fait partie de notre famille depuis toujours. Je me souviens d’une première visite chez eux. J’avais campé dans des canyons désertiques et visité les réserves indiennes !

Colette s’est installée à Sun City, une ville où « il fait bon vieillir » pour les plus de 55 ans (les plus jeunes ne sont pas acceptés). Tout y est facile, tout est beau, il y a une véritable vie sociale. Evidemment il y a des murs qui entourent cette ville…
Cette journée a été également illuminée par ma nièce Alice, venue de Californie pour nous embrasser.
Ce fut une merveilleuse surprise !

Demain, nous quittons l’Arizona pour Hawaï, un nom qui fait rêver. Nous y fêterons les 90 ans de Mme Hess, une amie de mes parents. Ses parents étaient déjà amis des André Philip (mes grands parents), ses enfants, en particulier Charles, sont nos amis et nos enfants apprennent eux aussi à se connaitre, soit 4 générations de partage !
Mon ami Charles est malheureusement gravement malade. C’est pour cela que nous allons au bout du monde.

Dans les amitiés, il y a aussi des moments douloureux.

Des couleurs, des goûts et de la vie


Il faut déjà penser à quitter NY. Quand vous lirez ces lignes, nous serons à Phoenix. Mais je veux écrire encore quelques lignes sur NY.
Nous avons bénéficié d’une dernière journée ensoleillée avec la fin du marathon dans Central Park. Entre les maillots des coureurs et la végétation, ce fut un feu d’artifice de couleurs. Et aussi une ambiance de fraternité, de décontraction, une atmosphère calme et bon enfant dans laquelle toutes les langues se mélangeaient.
Encore un saut dans le musée d’art moderne et puis pour faire plaisir à mon père, nous sommes montés au sommet de l’Empire State Building. Et il faisait toujours beau, et c’était toujours magnifique (j’ai l’impression de devenir le représentant commercial de la ville de NY !). Très sincèrement, il a eu raison de nous imposer ce détour. Toujours dans la même veine, nous sommes allés déguster un homard. Et là, moins de succès : selon mon père, le (très bon) homard du Maine ne vaut pas le homard de Bretagne. Bon…
Le lendemain, départ vers Phoenix.
Arrivés à l’aéroport, nous avons appris que l’avion était annulé. Cela arrive aussi ici ! 4 heures d’attente à Charlotte (et une pensée pour  ma belle mère et à la mémoire de ma petite fille, décédée à la naissance). Et puis enfin le vol vers Phoenix, à travers le Colorado, avec une Margharita dans l’estomac, toujours du ciel bleu, mais le désert sous nos pieds.

Et les journaux ? Je cherche quelques nouvelles de la France. Rien en fait. Beaucoup d’informations sur la Maison Blanche. Tout rappelle la famille Kennedy, l’animation, la jeunesse, les enfants, le chien des enfants, la grand-mère, les artistes, le sport, la musique…

La vie en somme.

Deux tragédies le même jour !


Encore quelques souvenirs de New York avant de partir vers d’autres horizons, toujours plein ouest !
Samedi soir (pour vous), j’ai trouvé un pub irlandais pour assister au derby Saint Etienne-Lyon, en direct. Sacrée ambiance dans cette salle où se côtoyaient les supporters de football américain, de hockey, de rugby (avec l’équipe d’Ulster évidemment), et trois français autour du derby Rhône alpin. Très bruyant (euphémisme) mais heureusement pas de fumeurs.

Ce derby fut une vraie tragédie antique avec des stéphanois courageux mais progressivement impuissants. Jusqu’à ce but de Gomis, un enfant de Geoffroy Guichard après une erreur de Janot, le joueur emblématique des Verts. Et tout cela, à quelques minutes de la fin du match.

Alors, pour me remettre de cette émotion, nous sommes allés au métropolitan opéra pour écouter TURANDOT. Sur le chemin, le long des docks réaménagés comme nos berges (ou est ce le contraire ?), un match de football avec des enfants aux shorts verts…

Turandot est un opéra magnifique. En quelques mots, c’est une légende chinoise dans laquelle la princesse épousera celui qui sera capable de répondre à 3 énigmes. Vingt prétendants ont essayé et vingt ont échoué avec à la clé la décapitation. Je ne vous raconte pas la suite…
J’avais acheté les billets sur internet cet été (merci à la modernité) et même si nous étions en hauteur, l’acoustique était merveilleuse !

Voilà une journée d’anthologie avec mes deux passions, l’opéra et le football.

enfants-et-foot1

 

Premières impressions new yorkaises


happybirthdaytp

Nous te souhaitons un joyeux anniversaire avant de publier ton post new yorkais.

Nous sommes bien arrivés sur le sol américain par le vol Lyon-New York qui n’existera peut être plus pour le retour ! C’est bien dommage, c’est la 3ème interruption et peut être la dernière. Ce n’est pas très bon pour Saint Exupéry, c’est aussi un signe  négatif de la santé de notre économie.

Il y a 84 ans, mon père naissait dans cette ville où son père, André Philip, rédigeait sa thèse ; nous sommes heureux, Irène et moi, de l’avoir à nos côtés. Aussitôt arrivés, nous sommes allés nous promener dans Central Park avec ses arbres magnifiques en cette saison ; et les d’enfants qui préparent Halloween.
Petit crochet chez un célèbre fabricant de chaussures de sport. Rassurez vous, pas pour courir le marathon avec les milliers de coureurs qui s’entrainent pour dimanche. Mais j’ai pris de bonnes résolutions en ce début de vacances et je pense que nous allons beaucoup marcher ! Je pense à Mathilde, ma fille, et à Maxime son mari qui ont couru ce marathon il y a un an exactement.

Il y a un an aussi, cette Amérique retenait son souffle et s’apprêtait à donner vie au rêve de Martin Luther King : « I have a dream.. ». Certains allaient faire des heures de queue parce qu’ils savaient que ce coup ci, leurs voix seraient entendues. L’émotion est encore palpable !

C’est tout cela que je ressens très fort depuis que nous sommes arrivés ici : l’Amérique bouge, l’Amérique rêve, l’Amérique vit !
J’adore cette ville, cela vous étonne ?

ny11ny31